Femme de superstar, l’avocate Amal Clooney défend l’Ile Maurice contre le Royaume Uni

Amal Alamuddin née le 3 février 1978 à Beyrouth, est une avocate britannique d’ascendance libanaise. Avocate internationale, elle a notamment eu pour clients Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks et l’ancienne Premier ministre ukrainien Ioulia Tymochenko.
Au sein du cabinet d’avocats Robertson-Palmer à Athènes, elle a engagé des démarches pour établir un diagnostic juridique sur un éventuel procès en vue du retour en Grèce des frises du Parthénon.
En 2015, elle devient professeur de droit à l’université Columbia (New York). Soutien de poids pour la communauté chagossienne qui lutte depuis des années sur le plan judiciaire pour avoir le droit de revenir sur leur archipel natal, l’avocate Amal Clooney mariée depuis septembre 2014 à l’acteur George Clooney, est désormais une avocate du panel d’hommes de loi en charge de représenter les intérêts du Groupement Réfugiés Chagos (GRC).
Amal Clooney défendra ainsi la cause chagossienne devant la Cour suprême de Londres qui devra statuer sur une décision prise il y a six ans et qui avait empêché la communauté chagossienne de pouvoir retourner sur leur terre natale.
Pour rappel, l’archipel des Chagos avait été vidé de 1965 à 1973 de tous ses habitants pour y installer des bases militaires américaines notamment à Diego Garcia, île principale de l’archipel, occupée par environ 5.000 soldats U.S. 1.786 Chagossiens avaient été obligés de quitter précipitamment leur île natale pour rejoindre l’île Maurice.
Le gouvernement mauricien revendique depuis des décennies la souveraineté de l’archipel des Chagos et le droit des Chagossiens d’y vivre librement.
La décision rendue en décembre 2012, par la Cour européenne des droits de l’homme, de ne pas recevoir la plainte des Chagossiens contre le gouvernement du Royaume-Uni restera comme une des grandes hontes et un déni de justice de l’époque contemporaine. Cette décision est loin d’être courageuse. Elle n’est sans doute pas non plus définitive, car le peuple chagossien a pris conscience depuis de nombreuses années de la solitude dans laquelle il doit livrer combat afin que soient reconnus ses droits au retour dans sa patrie d’origine.
Lorsque, dès 1965, la Grande-Bretagne accepta le principe des élections générales qui allaient décider de l’indépendance de Maurice et de ses dépendances, Rodrigues, Saint-Brandon et Agaléga, il fut décrété, à des fins purement commerciales, que certaines de ces dépendances, dont l’archipel des Chagos, au nord-est de Maurice, échapperaient à Maurice et deviendraient les Territoires britanniques de l’océan Indien (BIOT, British Indian Ocean Territory) ; la manœuvre permettait ensuite de donner en location ledit territoire aux Etats-Unis afin d’y créer une importante base militaire (on était alors en pleine guerre froide). Le bail fut signé entre les Etats-Unis et l’Angleterre, à condition, stipulait le gouvernement américain, que ces territoires soient vides d’habitants.
La suite fut extrêmement brutale, organisée en déni des droits de l’homme : les Chagossiens, population d’origine africaine installée dans les îles depuis la fin du XVIIIe siècle, furent chassés par une milice au service de sa Majesté, embarqués de force sur le navire Nordvaer (un bateau civil affrété par le gouvernement anglais pour cette sinistre opération) et déportés à Maurice. Ceux des îlois qui étaient absents de Chagos au moment de la déportation, comme la chanteuse Charlezia, se virent interdits de retour et ne purent même pas préparer leur départ. Les témoignages de cette déportation rapportent qu’elle se fit avec violence. Aux habitants qui refusaient d’embarquer, il fut répondu brutalement : «Partez, ou vous mourrez de faim.» Bien entendu, toutes les entreprises locales qui les employaient – principalement pour l’exploitation du coprah – avaient été fermées par ordre du gouvernement britannique.
Il est intéressant de suivre aussi sur le même sujet l’article du journal « Le Mauricien » intitulé:
Souveraineté territoriale: Londres sommé de consulter Port-Louis…
Procès des Présidents de Maldives: Cherie Blair vs Amal Clooney