Eléments de Culture: les rangs Andriamasinavalona et Zazamarolahy sous la Monarchie malagasy

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Andriamasinavalona était un roi de l’Imerina (1675-1710).

Andriamasinavalona unifie pour la première fois l’Imerina au début du XVIIIe siècle. Il instaure une monarchie qui tient compte de l’avis du peuple et agrandit les frontières du royaume qui s’étend dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Tananarive. Il divise ensuite son royaume en quatre toko (districts) qu’il confie à ses fils. À sa mort, ces districts deviennent des royaumes indépendants, souvent en guerre les uns contre les autres : Tananarive, Ambohidratrimo, Ambohidrabiby et Ambohimanga. Ces guerres intestines permettent aux États voisins de multiplier les razzias de bœufs et d’esclaves ; les désordres perturbent l’agriculture, entraînant l’apparition de famines et d’épidémies catastrophiques.

Il créa pour ses enfants non régnants le groupe qui porte son nom : « les andriamasinavalona » – descendants des 4 fils qui n’ont pas régné. Plus tard, le groupe subit une extension, on y intégra tous les parents d’Andriamasinavalona, ainsi que tous les descendants des « rois » qui ont fait allégeance au royaume de Madagascar (période d’Andrianampoinimerina jusqu’à Ranavalona Ire.

Andriamasinavalona

Dans le royaume historique de Madagascar, on pouvait accéder à ce groupe – andriamasinavalona par anoblissement.

Les andriamasinavalona sont éparpillés dans tout l’Imerina enin-toko, et pendant le règne de Radama.

Zazamarolahy

Le Palais d’argent (Tranovola) de Radama I derrière les tombeaux des rois et reines, dans le Rova de Manjakamiadana

Les Zazamarolahy constituent un groupe de la noblesse malgache du royaume d’Imerina, accessible seulement par la naissance, contrairement à celui des Andriamasinavalona.

Les Zazamarolahy avaient droit au tranomasina – maisonnette en bois construite sur la tombe – à l’exception des descendants des princes d’Imamo, intégrés ultérieurement. Ils possédaient des fiefs princiers appelés vodivona, uniquement peuplés de nobles et d’hommes libres, contrairement aux fiefs menakely comprenant aussi des serfs et des esclaves. À l’avènement d’un nouveau roi, ils devaient obligatoirement renouveler leur allégeance ; les résistants étaient mis à mort.

La catégorie des Zazamarolahy fut créée par le roi Andriamasinavalona (1675-1710) qui partagea le royaume d’Imerina entre quatre de ses fils : Andriantsimitoviaminandriana, Andrianjakanavalomandimby, Andriantompoinimerina et Andrianavalonimerina.

Elle comprenait exclusivement leur descendance, seuls andriana (nobles) alors habilités à régner. Le groupe suivant, les Andriamasinavalona, se composait des descendants des autres fils et des autres parents du roi, auxquels s’ajoutèrent par la suite des anoblis.

Par la suite, Andrianampoinimerina (1787-1810), souverain du royaume d’Ambohimanga, réunifia le royaume d’Émyrne. Il instaura au sein des andriana un nouvel ordre qui persista jusqu’à la colonisation française. Le groupe régnant fut désormais celui des Zanakandriana, d’où serait issue la reine Ranavalona1. Les Zazamarolahy furent repoussés à la deuxième place et le roi fit entrer dans leurs rangs les princes d’Imamo, sans toutefois leur accorder le privilège de construire de tranomanara (maison tombale).

D’un point de vue juridique, le terme « zazamarolahy » désignait un ensemble de familles descendants des quatre, « l’administrateur » des terres du royaume portait le Titre de Tompombodiovona (Seigneur des vodivona) domaine semi-héréditaire; Le Tompombodivona avait :

  • le pouvoir judiciaire
  • le pouvoir religieux
  • le pouvoir militaire
  • et évidemment il administrait sa province, percevait les impôts etc …
  • il pouvait transmettre son domaine à sa descendance ainsi que son titre (Tompombodivona) si le roi ne s’y opposait pas (qui en théorie s’opposait rarement).

Finalement Zazamarolahy, désigne une ascendance, une appartenance à une famille historique et tompombodivona un rang qui était strictement réservé aux membres de cette lignée.

Le titre et la fonction de Tompombodivona s’est vidée de sa substance avec l’émergence du Premier Ministre en tant que chef du gouvernement malgache (après la mort de Radama II, période qui voit l’association des Hovas au pouvoir politique. Il finit par disparaître complètement avec l’invasion coloniale française de 1895.

(source: Wikipedia)

Pour en savoir davantage, lire l’exposé de l’Historien Jean-Pierre Domenichini, membre titulaire de l’Académie malgache

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