Au Venezuela, gouvernement et opposition vont ouvrir des pourparlers
Des représentants des deux camps ont signé un « mémorandum d’accord » dans l’espoir notamment d’organiser des élections.

Rassemblés au Musée national d’anthropologie de Mexico, sous la médiation de la Norvège et sous les auspices du gouvernement mexicain, le gouvernement vénézuélien et la « Plataforma Unitaria » – au nom de l’opposition – ont entamé à Mexico, vendredi 13 août au soir, une nouvelle négociation dans l’espoir d’organiser des élections présidentielles et lever les sanctions qui pèsent sur leur pays.
Un « mémorandum d’accord » a été signé par Jorge Rodríguez, au nom du gouvernement du président Nicolas Maduro, et Gerardo Blayde, pour la « Plataforma Unitaria », a constaté l’Agence France-Presse (AFP). Le contenu de ce mémorandum n’a pas été communiqué. Le pouvoir avait déjà autorisé l’opposition vénézuélienne à se présenter en coalition aux élections régionales.
Poursuite des discussions le 30 août au Mexique
Vendredi soir, M. Maduro a salué sur Twitter cette signature. La veille, il avait prévenu qu’il ne céderait pas au « chantage ou aux menaces » des Etats-Unis qui ont exigé des « discussions sincères » pour résoudre les problèmes de l’ancienne puissance pétrolière. L’objectif de ces pourparlers, qui font suite à l’échec des discussions à la Barbade en 2019 et en République dominicaine en 2018, est de mettre fin à la crise politique et économique aiguë qui mine le Venezuela.
Les parties poursuivront les discussions le 30 août au Mexique, pour discuter d’un agenda en sept points qui n’envisage toutefois pas le départ du pouvoir du président socialiste Nicolas Maduro, que l’opposition accuse d’avoir été réélu frauduleusement en 2018 pour six ans.
L’allègement des sanctions en ligne de mire
Washington reconnaît Juan Guaido, qui s’est autoproclamé président en 2019 alors qu’il dirigeait le Parlement, désormais aux mains des chavistes. Dans sa tentative d’étouffer M. Maduro, l’ex-président républicain Donald Trump avait imposé une batterie de sanctions au Venezuela – dont un embargo pétrolier – que son successeur démocrate Joe Biden propose d’alléger si les négociations progressent vers de nouvelles élections.
Vendredi, M. Guaido a évoqué le pouvoir des sanctions pour faire pression sur M. Maduro et a reconnu que « certaines solutions ne seront pas faciles », mais a prévenu qu’un échec à la table des négociations ne ferait qu’« approfondir le conflit ».
« Le régime Maduro peut créer une voie vers l’allègement des sanctions en permettant aux Vénézuéliens de participer à des élections libres », a déclaré à l’AFP un porte-parole du département d’Etat avant le dialogue. Le Canada et l’Union européenne ont également déclaré qu’ils étaient prêts à revoir leurs mesures punitives.