Guerre en Ukraine : « Nous produisons le blé, mais il ne peut pas sortir du pays »

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Dans un entretien au « Monde », le ministre ukrainien du commerce extérieur, Taras Kachka, évoque les difficultés d’exportation de son pays.

Le ministre ukrainien du commerce extérieur, Taras Kachka, lors du Forum Ukraine 30, à Kiev, en juin 2021. PAVLO BAGMUT / ZUMA PRESS / MAXPPP

A l’occasion du sommet de Davos, qui s’est tenu du 22 au 26 mai en Suisse, le ministre ukrainien du commerce extérieur, Taras Kachka, est revenu sur les dommages infligés à son pays, les activités industrielles et agricoles encore debout et les obstacles au redressement.

Comment comptabiliser les dommages subis par l’Ukraine ?

On peut bien sûr utiliser la figure traditionnelle macroéconomique, qui nous indique que le produit intérieur brut de l’Ukraine devrait chuter en 2022 de 30 % à 40 %. Cependant, la réalité est plus complexe. En matière de destructions, nous en sommes actuellement à 24 000 kilomètres de routes et 38 millions de mètres carrés de logements. Nous les estimons à 100 milliards de dollars [93 milliards d’euros] en valeur comptable et à 600 milliards de dollars d’impact négatif. Si nous agrégeons toutes les pertes, nous arrivons probablement autour de 1 000 milliards de dollars.

La population active a-t-elle diminué avec les mouvements de population et les départs pour la guerre ?

Le plus gros impact est celui des sept millions de déplacés. Viennent ensuite les quatre millions de personnes parties à l’étranger, auxquelles s’ajoutent environ 700 000 autres, qui ont pris le chemin de la guerre. Toutefois, nous commençons à observer aussi quelques retours au travail, notamment dans les régions de Kiev et de Kharkiv [Est]. Cela étant dit, près de 70 % des entreprises travaillent normalement. Par exemple, le secteur de la banque fonctionne à 80 %, celui des chemins de fer, bien sûr, mais aussi la poste ou l’électricité.

Qu’en est-il des piliers de votre commerce extérieur, l’agriculture et l’acier ?

Pour ce qui est de l’agriculture, 80 % de la terre arable est plantée et nous aurons une production de blé comparable à celle de 2021, même si l’engrais et le diesel pour les engins manquent. Il y aura un peu moins de maïs. Mais globalement, nous sommes en mesure d’exporter dans le monde entier un volume de grain comparable à celui de l’année dernière.

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