Canada: le pape renouvelle ses excuses aux victimes et aux survivants des pensionnats
A Maskwacis se trouvait l’un des plus grands de ces pensionnats, celui d’Ermineskin. A deux pas du monument érigé sur son emplacement, le pape, en fauteuil roulant escorté de quatre chefs des Premières Nations, a rencontré quelque 2 000 représentants des peuples autochtones du Canada. Ils réclament depuis longtemps des excuses à l’Eglise catholique, qui a administré 60 % de ces établissements. Dans le premier discours de son séjour, en présence du premier ministre Justin Trudeau, il leur a demandé pas moins de sept fois « pardon » pour « les expériences dévastatrices qui ont eu lieu dans les pensionnats ».
Dans ces établissements, les enfants étaient coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. Ils étaient souvent contraints de travailler et soumis à des conditions de vie et d’hygiène qui ont fait le lit des épidémies. Nombre d’entre eux ont subi des mauvais traitements et des sévices, notamment sexuels. Les autres confessions chrétiennes ont présenté leurs excuses dès les années 1990 pour avoir concouru à ce système. Le gouvernement canadien également. L’Eglise catholique s’y était refusée. Jusqu’à ce qu’au printemps, le pape François reçoive à Rome des représentants autochtones et amorce une présentation d’excuses. La visite au Canada fait suite à cette démarche.
« La douleur, l’indignation et la honte »
Le chef de l’Eglise catholique leur a tenu un discours très personnel, parlant de « la douleur, [de] l’indignation et [de] la honte » qui l’accompagnent depuis le printemps.
« Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones. Je suis affligé. Je demande pardon, en particulier pour la manière dont de nombreux membres de l’Eglise et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des pensionnats. (…) Il s’agissait d’une erreur dévastatrice, incompatible avec l’Evangile de Jésus-Christ. (…) Je voudrais le répéter avec honte (… lire l’intégralité)