Aung San Suu Kyi partiellement graciée par la junte militaire en Birmanie
La grâce, annoncée dans le cadre d’une amnistie concernant plus de 7 000 prisonniers, porte sur cinq des dix-neuf condamnations pour lesquelles elle est emprisonnée depuis 2021. Sa peine de trente-trois ans de prison a été réduite de six ans.

L’ancienne dirigeante civile birmane Aung San Suu Kyi a bénéficié d’une grâce partielle de la part de la junte, ont annoncé les médias d’Etat mardi 1er août. Sa peine de trente-trois ans de prison a été réduite de six ans, la portant ainsi à vingt-sept ans d’emprisonnement, selon un porte-parole de la junte.
Cette grâce partielle a été faite dans le cadre d’une amnistie collective concernant plus de 7 000 prisonniers, à l’occasion du carême bouddhiste. « Le président du conseil d’administration de l’Etat a gracié Daw Aung San Suu Kyi, qui a été condamnée par les tribunaux compétents, en vertu de la loi sur les droits de l’homme », selon le journal télévisé.
La grâce de la junte porte sur cinq des dix-neuf condamnations pour lesquelles Aung San Suu Kyi est emprisonnée depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021. En décembre 2022, à l’issue d’un procès-fleuve, la Prix Nobel avait été condamnée à un total de trente-trois ans de prison.
Transférée dans un bâtiment gouvernemental
Corruption, fraude électorale, violation de secrets d’Etat et des restrictions contre le Covid-19… Dans le cadre de la procédure judiciaire entamée en juin 2021, Mme Suu Kyi a été condamnée pour de multiples infractions. Son procès, d’une durée de dix-huit mois, a été dénoncé comme un simulacre judiciaire par les groupes de défense des droits humains.
Elle n’a été vue qu’une seule fois depuis qu’elle a été arrêtée après le putsch, sur des photos de mauvaise qualité prises par les médias d’Etat dans une salle d’audience d’un tribunal de Naypyidaw, la capitale construite dans la jungle par l’armée. La semaine dernière, Aung San Suu Kyi a été transférée de sa cellule de prison à un bâtiment gouvernemental, selon un représentant de son parti politique.
Le coup d’Etat a plongé ce pays d’Asie du Sud-Est dans un conflit qui a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, selon les Nations unies. La Birmanie accorde fréquemment des amnisties à des milliers de prisonniers pour célébrer des fêtes bouddhistes.