Trenitalia Paris-Marseille : la Dolce Vita sur rails !
Bienvenue à bord du tout premier trajet commercial de Trenitalia entre Paris et Marseille, avec des arrêts à Lyon, Avignon et Aix-en-Provence. Une nouvelle offre ferroviaire qui combine confort, compétitivité tarifaire et engagement sportif !
«C’est moins cher que la SNCF et le service est top» : dans le premier Paris-Marseille de Trenitalia, des voyageurs conquis
REPORTAGE – Le concurrent italien dessert désormais Avignon, Aix-en-Provence et Marseille. Alors que les vacances d’été se profilent, l’opérateur promet des billets à partir de 27 € et un service à bord aux petits soins. Nous avons pris part au premier départ.
S’il fallait une illustration de l’ouverture à la concurrence ferroviaire, c’est bien celle-là : sur le même quai, une rame Ouigo de la SNCF faisant face à un Frecciarossa, le train à grande vitesse de Trenitalia. À neuf minutes d’intervalle, ce dimanche 15 juin peu avant 6 heures en gare de Paris-Lyon, les deux rames s’apprêtent à s’élancer à 300 km/h vers la même destination : Marseille.
Une petite révolution pour les voyageurs. Avec la fin du monopole de la SNCF sur l’axe Paris-Marseille, les voyageurs ont désormais le choix entre les deux opérateurs pour leur trajet. La compagnie italienne, déjà présente sur l’axe Paris-Lyon-Milan depuis fin 2021, assure quatre allers-retours quotidiens sur l’axe Méditerranée et effectue des arrêts en gare de Lyon Saint-Exupéry, Avignon TGV et Aix-en-Provence TGV. Par comparaison, la SNCF propose 16 allers-retours quotidiens avec ses TGV inOui et Ouigo.

«Ce n’est pas un trajet comme les autres. Vous êtes les premiers voyageurs de notre premier train vers Marseille», annonce lors du départ à 5h54 le chef de bord avec un léger accent italien. Dans les trois classes (Standard, Business et Executive), qui peuvent accueillir jusqu’à 457 passagers au total, les rangs sont assez clairsemés. «On est à un peu moins de 50 % de remplissage», confie un contrôleur. Le départ très matinal, un dimanche qui plus est, explique sans doute cette faible occupation. «Mais ce soir, notre dernier train pour Paris est quasiment complet. Et la demande lors des grands départs de l’été dépasse nos attentes», complète Fabrice Toledano, directeur marketing et commercial de Trenitalia.
Pour se faire connaître auprès du grand public, Trenitalia n’a pas hésité à casser les prix. À travers des campagnes publicitaires déployées dans le métro parisien, la compagnie promet un prix d’appel de 27 € l’aller simple. Christelle s’est laissée séduire ces prix si rares dans le transport ferroviaire. «C’est moins cher que la SNCF et le service est au top», s’émerveille-t-elle la mine fatiguée. Son billet en Business (équivalent de la 1re classe), acheté 59 € il y a un mois, lui donne droit à une petite collation avec café, viennoiserie et bouteille d’eau. «Pour le lancement, on m’a même proposé du prosecco, mais il est trop tôt !», plaisante la Parisienne qui rend visite à des proches dans les Bouches-du-Rhône.
Installé en Standard Silenzio (classe où le silence est roi, par opposition à la Standard Allegro), Didier vante quant à lui le confort des rames : «On n’est pas à l’étroit. On ne se marche pas dessus, il y a de la place pour les jambes et les bagages.» Conquis, le quinquagénaire a choisi Trenitalia «juste pour voir» mais n’est cependant pas près de réitérer son infidélité à la SNCF sur ce trajet qu’il réalise deux fois par mois : «J’ai la carte Liberté de la SNCF, valable partout en France. Il faut bien que je la rentabilise.»
Sur la question des prix, Trenitalia réfute l’idée répandue selon laquelle la baisse du prix des péages ferroviaires accordée aux nouveaux entrants sert à faire baisser le prix des billets. «La politique tarifaire doit être dissociée de la question des péages. La baisse, accordée pendant deux ans sur le Paris-Marseille, sert à couvrir les frais d’investissement et compense le déséquilibre entre l’opérateur historique et un nouvel opérateur», détaille Fabrice Toledano.
Installé dans l’Hexagone depuis quatre ans, Trenitalia souhaite en premier lieu «consolider le marché existant avec les neuf rames dont nous disposons», nous indique le président de Trenitalia France, Marco Caposciutti. Avant une nouvelle extension du réseau ? Les chemins de fer italiens prévoient une liaison Paris-Madrid via Barcelone, mais aucune date de lancement n’a été clairement annoncée. «C’est à l’étude, mais c’est un projet à long terme». La compagnie cherche d’abord s’attaquer à un autre monopole, celui d’Eurostar sur l’axe Paris-Londres. Mais cela ne se fera «pas avant 2029, le temps de commander des rames homologuées pour le tunnel sous la Manche».
source: lefigaro.fr)
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