CSBF – secteur privé : cap sur un financement plus inclusif

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Pour la première fois depuis la mise en place des deux collèges de supervision et de résolution de la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF), tous les membres se sont réunis pour tracer ensemble les grandes lignes de leur mission. Plus qu’une réunion statutaire, cette rencontre a marqué une étape importante : celle d’un dialogue ouvert entre le régulateur du secteur financier et les acteurs privés, autour d’un enjeu commun majeur — dynamiser le financement de l’économie.
À l’heure où le crédit bancaire ne représente encore que 16 % du PIB malgache, la nécessité de renforcer les synergies entre régulateur, banques et entreprises devient une évidence. C’est dans cette optique que la CSBF a convié, les 24 et 25 juillet derniers, les principales organisations du secteur privé (FIVMPAMA, GEM, SIM, GOTICOM, GFEM, OECFM) ainsi que les institutions financières, à deux jours d’échanges intenses à Andakana sur le thème : « Promouvoir le financement de l’économie et améliorer la croissance ».
Les discussions ont mis en lumière les freins persistants à l’accès au crédit. Garanties trop contraignantes, coût élevé des emprunts, manque de transparence sur les conditions bancaires, offre limitée
de financements à moyen et long terme, ou encore manque de mécanismes financiers adaptés pour accompagner les projets à impact social ou environnemental : autant d’obstacles auxquels se heurtent les entreprises, en particulier les PME et les femmes entrepreneures.
Autre point d’alerte : l’absence de données économiques fiables sur les entreprises, notamment dans le secteur informel, et sur les zones d’activité. Ce déficit d’information freine les institutions financières dans leur volonté de soutenir les investissements, même lorsque ces derniers sont porteurs d’innovation sociale ou environnementale.
Ce dialogue n’est pas resté lettre morte. La CSBF a affiché une volonté forte de passer à l’action. Renforcement des mécanismes de garantie, création d’un marché des capitaux, soutien à la finance verte, poursuite des réformes sectorielles et encadrement des services financiers numériques font partie des axes concrets annoncés. De leur côté, les groupements du secteur privé ont promis de jouer le jeu : meilleure transparence des données financières, participation à la monographie régionale et efforts pour formaliser davantage l’économie. Quant aux institutions financières, elles ont exprimé leur engagement à clarifier leurs offres, soutenir l’inclusion financière, et mieux évaluer les projets à impact.
(source: actu.orange.mg)