Les ancêtres de Sébastien Lecornu
La généalogie de Sébastien Lecornu témoigne d’un enracinement profond en Normandie et en Mayenne. Si l’essentiel de ses aïeux étaient paysans, journaliers ou artisans, on y trouve aussi des lignées de notables et même des attaches avec la petite noblesse provinciale.
Le 10 septembre 2025 par Frédéric Thébault
Une base paysanne et artisanale en Normandie
Du côté paternel, les Lecornu vivaient à Champsecret (Orne) où plusieurs exercent le métier de charbonniers au tournant du XVIIIe siècle au XIXe siècle, indispensable aux forges locales. Le plus ancien ancêtre retrouvé, Martin, y était né vers 1607. On trouve aussi dans l’ascendance des Favret, sabotiers à Anceins, alliés aux Broussois et aux Coënon à Mesnil-Rousset. Parmi les métiers trouvés, une très grande majorité est liée à la paysannerie avec de nombreux cultivateurs, ce qui n’a rien d’exceptionnel. On note par contre avec les Pesnel et Polisse des fileuses en Orne et Mayenne, ou avec les Lefebvre et Leblond des rubanniers à Saint-Aubin-du-Thenney et Bosc-Morel (Eure), ainsi que des gantières à Villers-en-Ouche et Croisille.
Ces métiers rappellent l’importance du textile rural dans cette région, avec l’industrie de la ganterie en cuir souple (agneau, chevreau) et de la dentelle, fortement implantée dans l’Ouest dès le XVIIIᵉ siècle : la ville d’Alençon, proche de Champsecret et Domfront, en est un centre réputé. Le travail se faisait souvent à domicile : les femmes coupaient et cousaient les gants, tandis que les hommes tanneurs et corroyeurs fournissaient le cuir. Être gantière par exemple signifiait appartenir à une main-d’œuvre féminine qualifiée mais peu rémunérée, souvent complémentaire d’une activité agricole.
En ce qui concerne les rubanniers, la région de Bernay, dans l’Eure, est dès le XVIIᵉ siècle, un haut lieu du tissage de rubans et de galons. C’est une spécialité issue du textile normand où de petits ateliers et des métiers à tisser mécaniques s’installent dans les villages. Là encore, cette industrie emploie de nombreux journaliers et femmes à domicile. Au XIXᵉ siècle, l’activité était suffisamment florissante pour que l’on parle des « rubanniers du Bernay », concurrencés plus tard par Saint-Étienne, qui deviendra capitale française du ruban.
Pour eux aussi, il s’agissait souvent d’une activité complémentaire : paysans le jour aux champs, ouvriers tisserands le soir sur leurs métiers à domicile.

Au XXᵉ siècle, comme l’on peut s’y attendre, les métiers évoluent : l’arrière-grand-père de Sébastien Lecornu, Alexandre (1880-1951) était facteur à La Vespière (Calvados) et son fils Pierre René Alexandre (1927-2011) fut charcutier. Côté maternel les Vallée évoluent légèrement, passant du statut de “domestique” (qui peut s’entendre de ferme) à celui de cultivateurs à Saint-Nicolas-des-Laitiers et Capelle-les-Grands.
Les familles de l’Eure et de la Mayenne
Du côté maternel, les Rousseau, originaires du Pas et de Trans (Mayenne), s’installèrent ensuite à Croisilles (Orne) puis à Meulles (Calvados), où ils furent bouviers et cultivateurs. Le grand-père et le grand-oncle de Sébastien Lecornu, Pierre Auguste (1920-2016) et Daniel Rousseau (1923-1944), étaient résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, ils faisaient partie du très important réseau Buckmaster, dirigé depuis l’Angleterre, qui organisait en France des sabotage des voies ferrées, du parachutages d’armes, de la collecte de renseignements et l’encadrement des maquis. Dans le Pays d’Auge, c’est le réseau « Jean-Marie » qui menait ces actions. Daniel, envoyé en mission juste après le débarquement pour détruire des lignes téléphoniques, poser des mines et inverser des panneaux indicateurs, fut surpris en flagrant délit par une patrouille de SS avec ses camarades, et ils furent exécutés après avoir dû creuser leur propre tombe.
Les Beucher et Rayon, également mayennais, étaient cultivateurs à Trans et Averton. Les Gruché et Lecrouland (Calvados et Orne) exerçaient des métiers de journaliers pour les hommes et de blanchisseuses pour les femmes, à Meulles et Boscrenoult.
Une ascendance noble dans le Maine
En remontant plus haut dans le temps, l’arbre généalogique de Sébastien Lecornu révèle une dimension plus prestigieuse avec des alliances avec la petite noblesse du Maine. On trouve ainsi
les seigneurs de Verdelles (aujourd’hui situé en Sarthe), dont les lignées se rattachent à l’histoire féodale locale ;- des alliances avec la famille de Mellay ;
- la famille de la Pilardière ;
- les De Saint-Denis, seigneurs en Mayenne.
Ces familles appartenaient à la noblesse secondaire, celle des écuyers et seigneurs locaux, intégrée à la petite aristocratie terrienne, sans que l’on puisse néanmoins se rattacher à la noblesse du sang pour remonter aux rois de France… du moins en l’état actuel des recherches.
Un (seul) cousinage illustre
Sébastien Lecornu est un lointain cousin de l’un des grands personnages oubliés de l’histoire, Jean-Marie-Joseph COUTELLE (1748-1835), Chevalier d’Empire, d’abord médecin et ingénieur et qui fut membre de l’expédition d’Égypte sous Napoléon Bonaparte et pionnier de l’aérostation militaire : il dirigea la compagnie d’aérostiers et réalisa la toute première observation aérienne du monde en ballon, durant la Révolution. Son arrière-grand-père était leur ancêtre commun.


