A Madagascar, la Gen Z refuse de se voir confisquer sa victoire

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Au lendemain de la prise de pouvoir par des militaires, les jeunes manifestants qui depuis fin septembre réclamaient le départ du président Andry Rajoelina oscillent entre satisfaction et indignation face aux tentatives de récupération.

Des étudiants de l’université d’Antananarivo se réunissent pour discuter de leur rôle dans le futur gouvernement de Madagascar, le 15 octobre 2025. LUIS TATO / AFP

Au lendemain de la prise de pouvoir par un groupe d’officiers menés par Michaël Randrianirina mardi 14 octobre, les jeunes contestataires de la génération Z (Gen Z), qui durant près de trois semaines ont occupé les rues de la capitale malgache, racontent qu’ils ont hurlé de joie à l’annonce de la destitution du président Andry Rajoelina, en fuite depuis dimanche. Cela a mis un terme aux manifestations, à la répression (une vingtaine de morts depuis le 25 septembre), mais est aussi le fruit d’un malentendu, voire d’un piège, visant à auréoler les militaires putschistes de la légitimité des protestataires.

Mercredi, l’équipe qui gère la stratégie de la Gen Z de Madagascar s’est réunie dans une salle anonyme au premier étage d’un petit immeuble du centre d’Antananarivo. La place de l’Indépendance, où convergeaient les cortèges les jours précédents, n’est pas loin. En face, il y a un petit bar à vin pour touristes, sans touristes. Les ordinateurs ont été installés. On chuchote. On se passe des tee-shirts tout neufs, floqués du symbole des soulèvements de la Gen Z dans le monde, le drapeau pirate du manga One piece, mais dans sa version locale avec le chapeau de paille malgache. « C’est la première fois qu’on peut les porter sans crainte », raconte Marie Christina Kolo, une des responsables du mouvement.

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