Tribune libre – Gen Z : Se préparer à gouverner ou se résoudre à subir ?

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Introduction

La Génération Z a ouvert une brèche civique. Le premier objectif est atteint avec le départ du président. Dans le même mouvement, une double captation du pouvoir s’est engagée par une partie de l’appareil militaire et par des acteurs politiques installés. Le choix est désormais simple. Soit subir une restauration de l’ancien système sous d’autres habits. Soit transformer l’énergie sociale en mandat civique, avec des valeurs lisibles et une feuille de route courte qui protège les vies et les services essentiels.

Où en sommes-nous après le départ du président

Le pays entre dans une zone de flottement institutionnel et symbolique. La rue a imposé le tempo. La décision d’écarter le chef de l’État a validé un premier palier de la pression citoyenne. Dans le même temps, l’annonce d’un intérim militaire et l’activation rapide de réseaux politiques chevronnés ont déplacé l’axe de décision. Les signaux publics et les récits médiatiques ont créé un effet halo qui fige la perception et installe l’idée de fait accompli. Il faut donc revenir aux fondamentaux. Dater les faits. Séparer ce qui est confirmé de ce qui est contesté. Redonner la main à un processus civique clair.

Cadre constitutionnel effectif

  • La HCC a constaté la vacance de la Présidence et de la Présidence du Sénat le 14 octobre
  • Continuité des institutions maintenue
  • Présidentielle à organiser sous trente à soixante jours
  • Pendant la vacance, la dissolution fondée sur l’article 60 est écartée par la HCC

Décret de dissolution de l’Assemblée nationale

  • Décret daté du 14 octobre prononçant la dissolution
  • Contentieux d’articulation entre ce décret et la décision de vacance de la HCC
  • Actes pris par l’Assemblée le 14 octobre demeurent contestés

Institutions à l’instant T

  • HCC en position de régulateur et d’arbitre
  • Assemblée nationale sous décret de dissolution contesté
  • Sénat avec présidence vacante
  • Gouvernement déclaré dans l’impossibilité d’assurer l’intérim par la HCC

Serment prévu le 17/10/25

  • Prestation de serment annoncée vendredi 17 octobre devant la HCC
  • Forme et portée juridiques à confirmer sur pièces

Points juridiques à surveiller

  • Chronologie exacte entre constat de vacance et décret de dissolution
  • Validation juridictionnelle des actes parlementaires du 14 octobre
  • Fixation et publication du calendrier de la présidentielle conformément à la décision de la HCC

La vague civique chevauchée

Constat simple

  • Des segments de l’institution militaire ont profité de la vague Gen Z pour s’installer au centre du jeu.
  • Des dinosaures de la politique se sont engouffrés dans l’intervalle pour reconstruire un compromis à leur main.
  • La Gen Z est abasourdie. Elle découvre la vitesse à laquelle un vide politique se remplit. Le vide attire le chaos…
  • La Gen Z n’était pas prête à entrer en politique. Elle disposait d’une force sociale, pas d’une architecture de délégation.
  • La légalisation a pris la forme d’un enchaînement de décisions contestées dans leur esprit et leur calendrier. Le débat sur la constitutionnalité est ouvert et appelle un arbitrage de droit, pas un glissement de fait. La Gen Z est obligée d’adopter une position défensive et se justifier auprès de l’opinion publique.

Conclusion provisoire
Le mouvement n’est pas un coup d’État. Il demeure une révolte populaire qui rappelle 1972 par son ressort social. C’est la traduction institutionnelle qui dévie vers une captation militaire et partisane. Cette distinction est cruciale pour préserver le capital moral accumulé.

Un coup d’État, c’est la prise du pouvoir au sommet de l’État par un petit groupe qui bypasse les règles constitutionnelles. Au regard des faits établis, on est face à une prise de pouvoir militaire hors chaîne constitutionnelle, donc un coup d’État.

(lire la suite: madagascar-tribune.com)

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