Concertation Nationale – Le porte-parole du gouvernement dément l’invitation de Rajoelina

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Le porte-parole du gouvernement affirme que l’information selon laquelle Andry Rajoelina est invité à la concertation nationale est fausse. Le FFKM confirme pourtant l’avoir convié, lui et son épouse, à l’événement.

Le ministre Ogascar Fenosoa Mandrindrarivony, porte-parole du gouvernement.

Un démenti formel. C’est ce qu’Ogascar Fenosoa Mandrindrarivony, ministre de la Communication et de la Culture, a fait dans une déclaration diffusée à la télévision nationale, hier soir. Il dément ainsi l’information selon laquelle Andry Rajoelina, ancien président de la République, ferait partie des invités à la concertation nationale, dont le coup d’envoi sera donné ce jour, au Centre de conférence internationale (CCI) d’Ivato.

« Nous tenons à déclarer officiellement qu’il est faux d’affirmer qu’Andry Rajoelina aurait reçu une invitation spéciale, qui l’amènerait à revenir à Madagascar demain, ou qu’il existerait une quelconque intention de l’inviter à participer à la concertation nationale que le peuple malgache prévoit d’organiser », déclare le ministre Mandrindrarivony, qui s’est présenté avec sa casquette de porte-parole du gouvernement.

Avant de conclure son propos sur le sujet, le ministre de la Communication et de la Culture renchérit : « En conséquence, nous affirmons officiellement que toute déclaration annonçant le retour de l’ancien président ou sa participation à la concertation nationale est totalement fausse et mensongère. De telles affirmations vont à l’encontre de l’esprit et des valeurs du soulèvement populaire qui a conduit à son éviction. »

Lundi, cependant, une source auprès du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) a affirmé que l’ancien président Rajoelina, au même titre que tous les anciens chefs d’État, fait partie des personnalités invitées à la concertation nationale, qui sera officiellement lancée ce jour. « Le but est que tous les acteurs, toutes tendances confondues, prennent part à la concertation nationale », a-t-elle expliqué.

Confirmation

La publication de cette information a entraîné un déluge de réactions mitigées sur Facebook. Dans sa déclaration télévisée, le porte-parole du gouvernement affirme avoir recoupé l’information auprès des quatre chefs des Églises au sein du Conseil œcuménique.

« À la suite d’un échange que nous avons eu avec les quatre dirigeants du FFKM, il est clair que l’initiative ne vient pas d’eux, mais d’un seul individu, membre du bureau du FFKM, qui a exprimé, à titre personnel, sa volonté et son intention d’inviter l’ancien président Andry Rajoelina à revenir au pays », assure le ministre Mandrindrarivony.

Durant une conférence de presse, hier en milieu de journée, des membres du bureau central du Conseil œcuménique ont confirmé de vive voix l’invitation émise à l’endroit de l’ancien chef d’État. Initialement, cette sortie médiatique avait été organisée pour expliquer le volet technique du déroulement de la cérémonie de lancement officiel de la concertation nationale. Pour l’occasion, le révérend Tahina Ranaivoarivelo, secrétaire général, et maître Andry Fiankinana Andrianasolo, membre du bureau central, ont porté la voix du FFKM.

Cependant, les deux membres du bureau du FFKM n’ont pas pu échapper aux questions de la presse sur la véracité ou non de l’information relative à l’invitation de l’ancien locataire d’Iavoloha à l’événement. « C’est vrai. Nous avons invité tout le monde, dont l’ancien président Andry Nirina Rajoelina et son épouse », confirme maître Andrianasolo, en ajoutant : « Nous n’avons pas encore eu de confirmation sur sa présence ou non. » Le révérend Ranaivoarivelo indique, pour sa part, que le Conseil œcuménique a fait l’effort que l’invitation soit ouverte à tous, dans la limite des capacités d’accueil du CCI Ivato.

La présidence de la Refondation de la République a mandaté le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar pour conduire la concertation nationale. De son côté, ce dernier préfère le terme « facilitateur » pour qualifier son rôle dans le processus qui démarrera demain. Bien que ce choix soit sous le feu des critiques, les tenants du pouvoir expliquent la désignation du FFKM par la faculté de cette entité à dialoguer avec tous les acteurs et à surmonter les clivages afin de réunir tout le monde dans un processus de dialogue. Visiblement, l’Église aura fort à faire.

(source Garry Fabrice Ranaivoson – lexpress.mg)

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