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Sanctions Etats-Unis, Iran: Interview de Michel Ruimy
Economiste français. – Enseignant dans diverses universités et grandes écoles (en 2004) Professeur à Science po et économiste à la banque de France, Michel Ruimy enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux à ESCP Europe campus de Paris où il est professeur affilié.
Il a participé à de nombreux colloques à l’étranger (Maghreb, Roumanie, Russie, Abu Dhabi…) sur des problématiques notamment liées à la monnaie et aux marchés financiers. Il a également écrit un grand nombre de livres et d’articles consacrés à ces domaines.
Atlantico : Après de nombreuses entreprises françaises comme Total, Airbus, ATS, Peugeot, Renault ou encore BNP Paribas, c’est au tour du groupe français de transport maritime CMA CGM de cesser ses activités en Iran, cédant ainsi aux pressions de l’administration Trump.
Comment expliquer que tous les groupes industriels cèdent à cette pression ?
Michel Ruimy : Le dossier du nucléaire iranien est tout d’abord l’histoire d’une promesse qui s’est évaporée en moins de 3 ans.
Le 14 juillet 2015, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne et l’Iran signent un accord stipulant la levée d’une partie des sanctions pesant sur le pays à condition qu’il restreigne considérablement son programme nucléaire. Cette concession s’accompagne d’une promesse d’afflux d’investissements étrangers censés dynamiser une économie exsangue dont les besoins en infrastructures, ponts, routes, ports, aéroports, usines de traitement des déchets ou d’épuration de l’eau sont gigantesques. Un espoir fou pour les entreprises du monde entier car le marché iranien comprend un peu plus de 80 millions d’habitants, dont 40% ont moins de 25 ans. Un marché quasiment vierge, comme on n’en avait pas connu depuis la chute du mur de Berlin. A l’époque, le cabinet McKinsey tablait sur 1 000 milliards de dollars d’investissements étrangers dans le pays sur les vingt prochaines années quand le gouvernement iranien rêvait, lui, de 50 milliards par an… Lire la suite »