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Niry Randriamampianina au Café-Histoire

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Le café histoire est un rendez-vous connu des habitués du Musée de la photo, des amis du Musée de la photo et de toute personne intéressée par l’histoire de Madagascar, par le patrimoine photographique et qui souhaite apprendre et découvrir l’histoire de Madagascar à travers les images, les photos.

Loin d’être un rendez-vous des historiens, le café histoire attire un large public de personnes qui sortent toujours de là en ayant appris quelque chose et émerveillées par ce qu’elles ont découvert.

Samedi dernier, la journaliste et réalisatrice, Niry Randriamampianina a fait salle comble lors du café histoire intitulé « Dernières diligences d’Antananarivo. Témoins des années 1900 » suivi par la suite de la projection d’un documentaire qu’elle a réalisé en 2015 « Voitiry o ! » avec le concours du Conseil International des Radio et Télévision Franco-phone.

Au cours de ce café histoire, la conférencière a retracé l’histoire des mobilités dans la cité d’Antananarivo au début du XIXè siècle, période durant laquelle on empruntait des sentiers, des venelles et des escaliers pour accéder au Rova, Niry Randriamampianina a rappelé que la première route dans la cité date de 1897 et que les premières calèches qui étaient un moyen de déplacement très connu en Europe ont vu le jour à Antananarivo en 1901. « Ces calèches étaient arrivées avec les voitures Panhard Levassor de Galliéni et les paquebots venus de France ramènent des pousse-pousse, plusieurs modèles de voitures, des chariots à bœufs ».

L’exposé qui a précédé la projection du film a permis au public d’apprendre que « ces calèches desservaient les grands axes de la capitale et avaient été aussi utilisées par la Poste », ces calèches qui transportent des voyageurs et des marchandises. La projection du film était un des temps fort du café histoire : un vrai bon documentaire avec de belles images, de beaux paysages, des moments intenses autour du quotidien du cocher, du rôle encore important des Voitiry dans la vie de ces ruraux dans la périphérie de la ville.

On sent à travers le film « Voitiry o ! » le professionnalisme de Niry Randriamampianina tant dans l’écriture que la réalisation ; sa passion de l’histoire, de l’image et du son ; son goût du partage en faisant découvrir et revivre à travers le film les heures de gloire des Voitiry. Le film a permis aussi de comprendre l’étonnement, légitime, des visiteurs qui débarquent à Antananarivo et qui sont « frappés par l’absence de séparation entre le paysage urbain et rural. En pleine Capitale, des rizières s’étendent aux pieds des bâtisses modernes. Et lorsqu’on déambule dans les rues on croise les automobiles, les deux roues, les charrettes à zébus et les voitiry, ce type de diligence tractée par deux chevaux utilisé comme moyen de transport reliant la périphérie à la capitale pour acheminer la marchandise et pour transporter les passagers ». Sans forcément verser dans la nostalgie, on se rend compte à quel point le désordre actuel dans lequel on vit dans quasi toutes les grandes villes de Madagascar -entre les voitures 4×4, celles qui polluent et qui peinent à gravir les montées, les taxi-be, les bajaj, les pousse-pousse, les charrettes à bras, les camions, les scooters – que tout cela puisse désorienter les étrangers qui arrivent chez nous et qui peut-être se demandent dans quel siècle nous vivons. Une telle conférence suivie de projection de film apporte beaucoup à notre culture et on comprend la pleine satisfaction des jeunes et des moins jeunes présents lors de ce café histoire.

Ce café histoire démontre qu’il y a de belles manières d’apprendre le quotidien de l’autre tout en apprenant l’histoire de notre pays selon la passion et le professionnalisme avec lesquels les conférenciers présentent les choses. De telle manifestation scientifique et culturelle mérite d’être rééditée dans d’autres milieux notamment celui de l’éducation.

Claude Rakélé – La Gazette DGI