église catholique en Chine

Pape François : «J’ai souhaité l’accord avec la Chine. La voie, c’est le dialogue»

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L’accord avec la Chine, fruit d’un travail patient et minutieux

Le Pape ici lors de sa conférence de presse dans l’avion de retour d’Amérique latine, en janvier 2018. (AFP or licensors)

Répondant aux interrogations sur l’accord récent signé avec la République populaire de Chine sur les nominations d’évêques, François a précisé que ce dialogue entre la commission vaticane et la commission chinoise pour organiser la nomination des évêques dure depuis plusieurs années. Il a notamment salué la «patience» de l’ancien nonce Claudio Maria Celli, très investi dans ce travail délicat, et le sérieux du cardinal Pietro Parolin, le Secrétaire d’État du Saint-Siège, qui a étudié tout le dossier, tous les articles de l’accord, avec lenteur et précision. «Cela donne de la sécurité», a-t-il précisé. «Quand on fait une négociation, un traité de paix, les deux parties perdent quelque chose, a-t-il toutefois précisé. Deux pas en avant, un pas en arrière. Des mois se sont écoulés sans se parler. Lentement, c’est le temps de Dieu.»

Concernant la levée d’excommunication des évêques qui étaient dans une situation irrégulière, le Pape a précisé avoir personnellement étudié chaque dossier. «L’accord, je l’ai signé moi-même. Le responsable, c’est moi. Les autres ont travaillé durant 15 ans, donc ce n’est pas une improvisation, mais un long chemin.»

François a également livré une information donnant un relief inattendu aux suites de l’affaire Vigano-McCarrick. «Quand il y a eu ce fameux communiqué d’un ancien nonce apostolique, les épiscopats du monde m’ont écrit pour exprimer leur proximité et leur prière», a expliqué François, qui a livré cette précision: «Les fidèles chinois m’ont écrit, avec une signature conjointe de l’évêque de l’Église catholique disons “traditionnelle” et de l’évêque de l’Église « patriotique ». Ensemble, tous les deux, avec les fidèles. Cela a été pour moi un signal de Dieu.»

En replongeant dans l’histoire, le Pape a aussi rappelé les situations parfois complexes des nominations d’évêques selon les contextes politiques des siècles passés. Par exemple, durant 350 ans, les rois d’Espagne et du Portugal ont nommé les évêques en Amérique latine, mais, a raconté François, «Marie-Thèrèse s’est fatiguée» de nommer les évêques, et elle a fini par laisser la juridiction au Vatican.

Dans le cas de la Chine, il ne s’agira pas d’une nomination par Pékin, mais d’un «dialogue sur les noms des candidats». «C’est Rome qui nomme, c’est le Pape qui nomme, ceci est clair!» a précisé François. «Et prions pour ceux qui ne comprennent pas, ou qui portent sur leurs épaules de si nombreuses années de clandestinité», a conclu le Saint-Père, rendant hommage à «la grande foi» des catholiques de Chine.

(Cyprien Viet – Cité du Vatican)