Enseignants-chercheurs

Énième plaidoyer pour les Enseignants

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Photo d’illustration: des membres du Seces – section Antananarivo à Ankatso.

La maltraitance des Enseignants-Chercheurs va donc devenir un feuilleton. Auparavant, elle pouvait encore n’être qu’un marronnier éditorial qui surviendrait à une échéance bien précise. Désormais, la non considération des Enseignants-Chercheurs en particulier, des Enseignants en général, et finalement de tout l’Enseignement, devient structurelle. La dernière humiliation en date est cette affaire de paiement (enfin) d’un dû en souffrance depuis quatre ans : deux heures de file d’attente, dans la rue, devant un bureau de Poste, pour finalement toucher la moitié. Il va être difficile de faire pire ! Oh, certes, on va dire que la situation catastrophique remonte aux années 1980 (et la loi 78-040). Mais, quand on a les moyens pour un stade de foot ou pour «le plus long téléphérique de l’Océan Indien» et qu’on n’en trouve pas pour assumer le service de salut public de l’Enseignement, Primaire, Secondaire, et Supérieur, il est légitime de se demander ce qu’on compte faire de ce pays. À ce plaidoyer du 17 juin 2021, je ne trouve finalement rien à rajouter qui n’ait pas déjà été dit. Marronnier.

«Les Enseignants-Chercheurs et Chercheurs-Enseignants de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique constituent un corps de hauts fonctionnaires de l’État» (précision introduite par l’article 1er de la loi 2003-008 du 5 septembre 2003). Et pourtant.

La rémunération semble inversement proportionnelle au travail intellectuel consenti pour mériter un diplôme supérieur, exposant l’Enseignant-Chercheur et le Chercheur-Enseignant à une «dépréciation» sociale : elle marche sur la tête la société qui autorise des nababs ignorants à regarder avec condescendance les Sachants prolétarisés au sein d’une classe moyenne en voie de disparition.

Le 16 juin 2021, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a officiellement communiqué sur les «Heures Complémentaires» et les «Vacations» impayées pour l’année 2017-2018 : globalement, en ce qui concerne les «HC», 75% seraient en cours de paiement, sauf pour l’Université d’Antsiranana.

C’est décidément un feuilleton sans fin cette affaire des heures complémentaires qui «résultent de la soustraction des obligations de service sur les heures totales effectuées par l’Enseignant-Chercheur ou le Chercheur-Enseignant» (article 13 du décret 2005-098 relatif à leurs obligations de service). Et détail finalement, que plus ou moins «75%», puisqu’il s’agit déjà d’impayés vieux de quatre ans.

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