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Les Emirats rejettent l’extradition des frères Gupta en Afrique du Sud

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L’Afrique du Sud avait formulé une demande d’extradition en juillet, peu après l’arrestation des deux frères à Dubaï en juin dernier.

Atul Gupta regarde devant le tribunal de Randburg, près de Johannesburg, le 27 septembre 2010. © -/AFP or licensors

Le ministre sud-africain de la Justice Ronald Lamola a précisé vendredi dans un communiqué que le gouvernement avait été informé jeudi soir de la décision d’un tribunal de Dubai de ne pas autoriser l’extradition des deux hommes d’affaires, arrêtés dans la même ville en juin.

« Nous avons appris avec stupeur et consternation que l’audience d’extradition a eu lieu au tribunal a Dubai le 13 février 2023 et que notre demande d’extradition a été rejetée », a dit M. Lamola.

Les deux Gupta, ainsi qu’un troisième frère Ajay, d’origine indienne et redoutable trio d’hommes d’affaires, sont accusés d’avoir pillé les caisses de l’Etat, avec la complicité de M. Zuma, pendant ses neuf ans au pouvoir (2009-2018).

L’Afrique du Sud tente de mettre la main sur la richissime et influente famille depuis des années. Un rapport explosif avait dévoilé fin 2016 l’ampleur de ce qui a été baptisé dans le pays de « capture d’Etat ».

Le sulfureux trio est accusé d’avoir infiltré le sommet de l’Etat, profitant d’une longue amitié avec Jacob Zuma qu’ils ont acheté à coups de pots-de-vin tout au long de ses deux mandats (2009-2018). Ils auraient méthodiquement siphonné les caisses du pays, pillé les entreprises publiques et étendu leur emprise jusqu’à influencer le choix des ministres.

Le trio a fui l’Afrique du Sud peu après la création, en 2018, d’une commission présidée par le juge Raymond Zondo et chargée d’enquêter sur la corruption d’Etat.

L’Afrique du Sud avait formulé une demande d’extradition en juillet, peu après l’arrestation des deux frères à Dubai en juin dernier.

Les arrestations avaient suivi la signature d’un traité d’extradition entre Pretoria et les Emirats.

Accumulation d’accusations

Au centre de la demande d’extradition figure un contrat public douteux de l’équivalent de 1,5 million d’euros. Une infime partie de l’accumulation d’accusations portées contre les frères Gupta.

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Comment l’ancien président Jacob Zuma a offert l’Afrique du Sud aux frères Gupta

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Un nouveau volet de l’enquête décrit la façon dont le trio d’hommes d’affaires d’origine indienne a fait main basse sur des pans entiers de l’économie avant de les siphonner, sous le mandat de Jacob Zuma.

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma à la Haute Cour de justice à Pietermaritzburg, le 31 janvier 2022. POOL / REUTERS

Il est presque arrivé au bout de sa tâche. Son œuvre, serait-on tenté de dire. Fin avril, le juge sud-africain Raymond Zondo a remis au président Cyril Ramaphosa le quatrième et avant-dernier volet de son rapport sur le système de corruption qui a gouverné l’Afrique du Sud pendant près d’une décennie. Accablant pour le précédent chef de l’Etat, Jacob Zuma, il raconte comment un président devenu le pantin d’une fratrie d’hommes d’affaires leur a permis de réaliser le casse du siècle : braquer son propre pays pour un butin qui se chiffre en milliards de dollars.

En fuite à Dubaï, Ajay, Atul et Rajesh, alias « Tony », Gupta, trois frères d’origine indienne, ont été les maîtres de l’Afrique du Sud du début des années 2010 jusqu’à la démission forcée de Jacob Zuma en 2018. « [Jacob] Zuma a diligemment ouvert les portes des entreprises publiques aux Gupta en les invitant à se servir dans l’argent et les actifs du peuple de l’Afrique du Sud », écrit le juge Zondo.

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