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Démission de Fayez al-Sarraj : la Libye définitivement ingouvernable ?

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C’est l’un des principaux protagonistes de la guerre civile qui déchire la Libye depuis maintenant six ans. Fayez al-Sarraj a pris tout le monde de court en annonçant hier son départ prochain.

D’ici fin octobre, il quittera le Gouvernement d’union nationale (GNA) qu’il dirige, le seul reconnu par l’Organisation des Nations Unies, pour céder sa place à un nouvel exécutif issu des pourparlers inter-libyens en cours en Suisse et au Maroc. Faut-il y voir un énième coup de bluff dans cette partie de poker menteur ou bien le signe que la Libye, décidément, est bel et bien ingouvernable ?

Libye: la Ligue arabe veut le retrait des forces étrangères

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La Ligue arabe a appelé mardi au retrait de Libye des troupes étrangères et à l’ouverture de pourparlers pour mettre fin au conflit dans ce pays.

C’est à la demande de l’Égypte que la Ligue arabe a tenu une réunion en vidéoconférence sur le conflit qui oppose les forces du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et qui siège à Tripoli, aux troupes du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays. Ont participé à la réunion les représentants de 21 pays arabes, dont le GNA, qui avait initialement refusé l’invitation de l’Égypte.

À Benghazi le 22 juin 2020. AFP

Dans un communiqué, la Ligue arabe «rejette toutes les interventions étrangères illégitimes» en Libye et réclame «le retrait de toutes les forces étrangères du territoire de la Libye et de ses eaux territoriales».

Réserves

Le représentant du GNA, Saleh al-Shemakhy, a toutefois exprimé des réserves sur l’appel de la Ligue arabe, déclarant que les forces étrangères qui soutiennent le GNA contribuaient à repousser l’«agression» des forces du maréchal Haftar.

La situation en Libye s’est dégradée ces dernières semaines. Après plusieurs mois d’une offensive visant à prendre Tripoli, les forces de Haftar ont essuyé des revers face au GNA, appuyé par des drones et des conseillers militaires turcs.

Les forces du GNA visent désormais la ville côtière de Syrte, située à 450 kilomètres à l’est de Tripoli et verrou stratégique vers le fief du maréchal Haftar. L’Égypte a averti samedi que toute avancée des pro-GNA vers Syrte pourrait entraîner une intervention «directe» du Caire. Le GNA a dénoncé comme une «déclaration de guerre» les menaces de l’Égypte. Alors que la Turquie soutient le GNA, le maréchal Haftar, outre l’Égypte, est soutenu par les Émirats arabes unis et par la Russie.

Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire et une intervention militaire de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, la Libye est plongée dans le chaos des conflits et des luttes de pouvoir.

(AFP/NXP)

L’Égypte menace d’une « intervention directe » en Libye si le GNA progresse

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Les ambitions régionales turques risquent-elles d’ouvrir un nouveau front dans le conflit libyen? Après la France, la Grèce et l’Otan, c’est au tour de l’Égypte de tirer la sonnette d’alarme. Paniqué par l’avancée des forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par Ankara, vers l’Est libyen, chasse gardée de Khalifa Haftar, appuyé par Le Caire, le président Abdel Fattah al-Sissi a menacé la Turquie, samedi 20 juin, d’une intervention «directe» de l’Égypte. Pour lui, Syrte représente une « ligne rouge ».

Could Egypt and Turkey go to war in Libya?

The battlelines of Libya’s civil war are changing quickly. A few weeks ago, Khalifa Haftar’s forces were on the outskirts of the capital Tripoli, battling to remove the UN-recognised Government of National Accord.

But the warlord’s campaign failed, and he’s been in retreat since. GNA troops, reinforced by military support from Turkey, are pushing towards Haftar’s power base in the oil-rich south and east. Egypt, one of Haftar’s foreign backers, is threatening to send in its soldiers if GNA fighters attack the strategic city of Sirte.

Could Egypt and Turkey go to war and further complicate the Libyan conflict?

 

Libye : Fayez Al Sarraj dénonce l’inaction de la communauté internationale

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Fayez Al Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale libyen. (ANSA)
Les belligérants libyens en pourparlers à Genève ont élaboré ce lundi un « projet d’accord de cessez-le-feu ». Il doit permettre aux Nations-Unies, qui parrainent ces discussions, de surveiller un retour sûr des civils dans les zones qu’ils ont fuies. La situation en Libye reste néanmoins très incertaine. Le chef du gouvernement d’union nationale, Fayez Al-Sarraj a déploré aujourd’hui l’inaction de la communauté internationale face aux hostilités de son rival, le maréchal Haftar.

«Le monde entier a pu assister à l’escalade des hostilités, aux attaques contre la capitale Tripoli depuis le 4 avril 2019. Et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas vu d’action de la communauté internationale» : c’est un Fayez Sarraj amer qui s’est exprimé devant le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU à Genève ce lundi. Le chef du Gouvernement d’Union Nationale (GNA), reconnu par les Nations unies a tenu à dénoncer les nombreuses violations des droits de l’Homme qui se poursuivent impunément, selon lui. Sarraj a même qualifié son adversaire, le maréchal Khalifa Haftar, de «criminel de guerre».

Ce dernier a lancé le 4 avril dernier une offensive en direction de la capitale libyenne, avec le soutien de pays comme l’Egypte ou l’Arabie Saoudite. Homme fort de Tripoli, Fayez Al-Sarraj a dénoncé aussi des attaques «aveugles» contre des aéroports ou des hôpitaux, déplorant que ses demandes de commissions d’enquête soient restées lettre morte.

«Nourrir le peuple libyen»

Le chef de la diplomatie libyenne, Mohamed Taha Syala, également présent à Genève a demandé de son côté la reprise des opérations pétrolières dans le pays, bloquées par les pro-Haftar. La communauté internationale doit «ordonner l’ouverture des champs pétrolifères et des ports pour nourrir le peuple libyen» a-t-il souligné.

Dans ce contexte de guerre civile, le projet d’accord de cessez-le feu paraît anecdotique. Il doit être encore validé par les deux parties avant que sa supervision sur le terrain ne soit assurée par les Nations-Unies. Depuis avril dernier les combats dans le pays ont fait plus de 1 000 morts et 140 000 déplacés selon les chiffres de l’ONU.

(vaticannews)