Haïti
Haïti : une force internationale, la solution pour en finir avec les gangs?
Le Kenya s’apprête à déployer près d’un millier d’hommes en Haïti dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU afin de tenter de rétablir l’ordre. Comment l’arrivée des policiers kenyans est-elle perçue dans le pays ? Seront-ils capables de faire face à la puissance de feu des gangs armés ? Eléments de réponse avec Jacques Nesi, politologue à l’Université des Antilles, chercheur associé au Laboratoire caribéen de sciences sociales et Elodie Cousin, correspondante TV5Monde à Nairobi.
Haïti : le Premier ministre Ariel Henry accepte de démissionner
Le président de la Communauté des Caraïbes a annoncé lundi, à l’issue d’une journée de réunion consacrée à la crise politique en Haïti, que le Premier ministre Ariel Henry avait accepté de quitter ses fonctions.
Il a également fait part d’un « un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir ».
Haïti: réunion de crise au lendemain de l’évacuation des diplomates
«Etat de siège»
Washington a annoncé dimanche avoir évacué le personnel non essentiel de son ambassade à Port-au-Prince. L’armée américaine a indiqué avoir «mené une opération destinée à renforcer la sécurité» de son ambassade pour «permettre aux opérations (…) de se poursuivre et au personnel non essentiel de partir». «La recrudescence des violences des gangs dans les quartiers proches de l’ambassade américaine et de l’aéroport a conduit le département d’État à décider de procéder au départ d’agents supplémentaires», a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie américaine. L’évacuation d’une partie de son personnel s’est déroulée au cours de la nuit de samedi à dimanche par hélicoptère, selon des habitants du quartier.
L’Allemagne a annoncé un mouvement similaire. «En raison de la situation sécuritaire très tendue en Haïti, l’ambassadeur d’Allemagne et le représentant permanent à Port-au-Prince sont partis aujourd’hui pour la République dominicaine avec des représentants de la délégation de l’UE», a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère, ajoutant qu’ils travailleraient depuis ce pays «jusqu’à nouvel ordre».
Port-au-Prince est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques dont le palais présidentiel, des commissariats et prisons. C’est «une ville en état de siège», a alerté samedi Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des dizaines d’habitants ont cherché samedi à se réfugier dans des bâtiments publics, certains réussissant à s’introduire dans un établissement, selon un correspondant de l’AFP. «Nous avons perdu tous nos biens, tout ce que nous possédions. Nous perdons nos familles», a dit à l’AFP Reginald Bristol, habitant de Port-au-Prince.
Etat d’urgence décrété
Les autorités ont décrété il y a une semaine l’état d’urgence dans le département de l’Ouest, qui comprend la capitale, et ont instauré un couvre-feu nocturne. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son accord il y a des mois à l’envoi d’une mission internationale dirigée par le Kenya pour aider la police haïtienne, mais son déploiement se fait cruellement attendre. Le Premier ministre a signé début mars un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans, et cherche depuis à regagner Haïti. Il était aux dernières nouvelles toujours bloqué à Porto Rico, territoire américain dans les Caraïbes.
Le chef de la diplomatie américaine et le président du Kenya se sont entretenus sur la crise en cours et ont «souligné leur engagement inébranlable en faveur du déploiement d’une mission multinationale de soutien à la sécurité» permettant de «créer les conditions de sécurité nécessaires à la tenue d’élections libres et équitables», a indiqué samedi un porte-parole du département d’État. Haïti, sans président ni parlement, n’a connu aucune élection depuis 2016 et Ariel Henry, nommé par le président Jovenel Moïse juste avant son assassinat en 2021, aurait dû quitter ses fonctions début février.
Administrations fermées
Les administrations et écoles de la capitale sont fermées depuis plusieurs jours, et l’aéroport et le port ne fonctionnent plus, faisant craindre un effondrement de l’approvisionnement de la population du pays le plus pauvre des Amériques. L’accès aux soins est fortement compromis, avec «des hôpitaux qui ont été attaqués par des gangs et qui ont dû évacuer personnel médical et patients, y compris des nouveau-nés», selon l’IOM. Le pape François a dit dimanche suivre «avec préoccupation et douleur» cette «grave crise» et a appelé toutes les parties à œuvrer en faveur de la paix.
Selon l’OIM, 362.000 personnes – dont plus de la moitié sont des enfants – sont actuellement déplacées en Haïti, un chiffre qui a bondi de 15% depuis le début de l’année. «Depuis hier soir, nous n’avons pas pu dormir. Nous sommes en train de fuir, moi avec mes effets personnels posés sur ma tête, sans savoir où aller», a raconté à l‘AFP Filienne Setoute, une fonctionnaire, qui a dû quitter sa maison. Maigre signe d’espoir: cinq personnes enlevées en février à Port-au-Prince, dont quatre religieux, ont été libérées, a annoncé dimanche leur congrégation catholique, appelant à la libération de deux autres religieux retenus.
(source: lefigaro.fr)
U.S. Won’t Send Troops To Haiti To Stabilize Country, Biden Says
Pres. Joe Biden said he was sending Marines only to protect the U.S. embassy.

WASHINGTON (AP) — President Joe Biden said Thursday that the U.S. will bolster security at its embassy in Haiti following last week’s assassination of that country’s president, but sending American troops to stabilize the country was “not on the agenda.”
Haiti’s interim government last week asked the U.S. and the United Nations to deploy troops to protect key infrastructure following President Jovenel Moïse’s assassination. Biden signaled he was not open to the request, which comes as he is drawing down U.S. forces in Afghanistan this summer.
“We’re only sending American Marines to our embassy,” Biden said. “The idea of sending American forces to Haiti is not on the agenda,” he added.
Mathias Pierre, Haiti’s elections minister, defended the government’s request for military assistance, saying in an interview Saturday with The Associated Press that the local police force is weak and lacks resources.
The request for U.S. intervention recalled the tumult following Haiti’s last presidential assassination, in 1915, when an angry mob dragged President Vilbrun Guillaume Sam out of the French Embassy and beat him to death. In response, President Woodrow Wilson sent Marines into Haiti, justifying an American military occupation — which lasted nearly two decades — as a way to avert anarchy.
Biden addressed the situation in Haiti during a joint press conference at the White House with German Chancellor Angela Merkel.
(source: huffpost.com)
Le président de Haïti Jovenel Moïse a été assassiné
Jovenel Moïse avait été élu en 2017, après des années d’une crise politique et sociale qu’il n’a pas réussi à apaiser et qui s’est même renforcée sous son mandat.
INTERNATIONAL – Le président de Haïti Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit de mardi à mercredi 7 juillet à son domicile par un commando, a annoncé le Premier ministre par intérim Claude Joseph.
L’épouse du président a été blessée dans l’attaque et hospitalisée, a précisé Claude Joseph, remercié deux jours plus tôt de ses fonctions de Premier ministre. Il a appelé la population au calme et indiqué que la police et l’armée allaient assurer le maintien de l’ordre.
Jovenel Moïse était arrivé au pouvoir en 2017, après deux ans de transition et l’annulation à plusieurs reprises de l’élection présidentielle. Il avait finalement été élu dès le premier tour d’une élection marqué par un taux d’abstention proche des 80%.
Défiance générale envers Jovenel Moïse
Une île divisée: comment Haïti et la République dominicaine sont devenus deux mondes
Divided Island: how Haïti and the Dominican Republic became separate worlds
Haïti et la République dominicaine partagent une frontière, et une île. Mais les deux pays sont très différents aujourd’hui: la République dominicaine profite d’une meilleure qualité de vie pour nombre de facteurs par rapport à Haïti. Je suis allé sur cette île et j’ai visité les deux pays pour essayer de comprendre quand et comment leurs chemins se sont séparés. Et j’ai commencé à apprendre comment ces différences sont à l’œuvre dans le présent.