Javier Milei

En Argentine, le président ultralibéral Javier Milei confronté à une première grève générale contre ses mesures

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Alors qu’un vaste projet de loi comportant plus de 600 articles est en discussion au Parlement, le gouvernement a reculé sur certains points, mais n’envisage pas de dialoguer avec la Confédération générale du travail, la première force syndicale du pays.

Manifestation lors d’une grève nationale contre le gouvernement de Javier Milei à Cordoba, en Argentine, le 24 janvier 2024. NICOLAS AGUILERA / AFP

Un record de précocité. Mercredi 24 janvier, soit seulement quarante-cinq jours après son arrivée au pouvoir, le président ultralibéral argentin, Javier Milei, était confronté à sa première grève générale. Du jamais-vu depuis le retour à la démocratie, en 1983. La principale centrale syndicale du pays, la Confédération générale du travail (CGT, revendiquant 7 millions d’affiliés) et d’autres syndicats et organisations de gauche appelaient à des rassemblements massifs dans Buenos Aires et dans d’autres villes du pays, contre le démantèlement de l’Etat voulu par le gouvernement.

« Quand tout sera privé, nous serons privés de tout », « La patrie n’est pas à vendre », « Manger n’est pas un privilège » : les pancartes relayaient l’opposition aux mesures libérales portées par le gouvernement. Au total, 80 000 personnes ont défilé dans la capitale du pays, selon la police, plus de 600 000 selon la CGT. Une mobilisation « pacifique », selon ce que rapporte au Monde le syndicat, alors que, depuis des semaines, le gouvernement durcit son discours sécuritaire, en menaçant, par exemple, de supprimer les aides sociales aux manifestants coupant la circulation.

« Cette grève est très rapide, car Javier Milei l’a aussi été dans ses mesures, avec des changements qui touchent directement les syndicats. La CGT souhaite marquer le terrain. Elle y est parvenue, car la mobilisation dans la rue a été importante », analyse Facundo Cruz, politologue à l’université de Buenos Aires. De nombreux commerces sont restés ouverts, et les transports actifs en journée dans Buenos Aires et sa banlieue, afin de faciliter la mobilisation des manifestants.

« On demande aux députés (…) de ne pas trahir les travailleurs », a déclaré Pablo Moyano, cosecrétaire de la CGT, de la place jouxtant le Congrès, où se rassemblaient les manifestants. Il a particulièrement visé les députés péronistes, au pouvoir jusqu’en décembre 2023 : « Qu’ils disent publiquement s’ils sont du côté des travailleurs ou des corporations et du modèle économique portés par Javier Milei. »

Reculs du gouvernement

Car l’avenir des réformes du président ultralibéral se joue actuellement au Parlement. Appelés à siéger lors de sessions extraordinaires jusqu’au 15 février, les députés doivent se prononcer sur un projet de loi touffu, comportant plus de six cents articles, dévoilé le 27 décembre.

Dans le cadre de négociations en commission, le gouvernement, qui a reconnu des « erreurs » de rédaction, a reculé sur plusieurs points sensibles : la firme pétrolière YPF ne fait plus partie des entreprises à privatiser ; …

(source: lemonde.fr)

BRICS : Javier Milei ferme la porte à l’adhésion de l’Argentine

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A l’issue du dernier sommet BRICS en août à Johannesburg, le bloc des pays émergents avait annoncé une expansion en invitant six pays à les rejoindre dès le 1ᵉʳ janvier 2024, dont l’Argentine.

Javier Milei avec le milliardaire Elon Musk

C’est dans une lettre adressée au président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, ainsi qu’aux autres membres du bloc des pays émergents (Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), que l’Argentine de Javier Milei a annoncé ne pas adhérer aux BRICS, conformément à ce qu’avait déclaré le candidat ultralibéral, revenant ainsi sur la démarche du gouvernement précédent de centre gauche, vendredi 29 décembre.

« Comme vous le savez, la marque de politique étrangère du gouvernement que je préside depuis quelques jours diffère à de nombreux égards de celle du gouvernement précédent », explique M. Milei qui a pris ses fonctions le 10 décembre. « En ce sens, certaines décisions prises par l’administration précédente seront révisées. Parmi elles, la création d’une unité (…) pour la participation active du pays aux BRICS », ajoute-t-il dans la missive publiée par plusieurs médias.

A l’issue du dernier sommet BRICS en août à Johannesburg, le bloc avait annoncé une expansion, avec l’invitation faite à six nouveaux pays membres de les rejoindre à partir du 1er janvier : outre l’Argentine, l’Iran, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Cet élargissement était voulu par la Chine et la Russie et s’est décidé après de longs pourparlers entre les cinq membres.

Une promesse de campagne

Mais en campagne électorale, le candidat Milei avait assuré qu’il n’adhérerait pas aux BRICS s’il était élu, disant refuser « d’encourager des contrats avec les communistes parce qu’ils ne respectent pas les bases du libre-échange, la liberté et la démocratie ; c’est de la géopolitique ». Sa cheffe de la diplomatie, Diana Mondino, avait aussi récemment confirmé que l’Argentine renoncerait à intégrer les BRICS.

Javier Milei a eu par le passé des mots très durs envers le régime chinois ou le président Lula, qualifié entre autres de « communiste corrompu ». Même s’il a, entre les deux tours et plus encore depuis son élection, spectaculairement baissé de ton et posé les bases de relations diplomatiques apaisées avec Brasilia et Pékin, respectivement les deux premiers partenaires commerciaux de l’Argentine.

Il a néanmoins toujours maintenu qu’il considérait les Etats-Unis et Israël comme ses alliés stratégiques naturels. Le porte-parole de la présidence argentine a expliqué vendredi que les lettres envoyées aux BRICS illustrent « que nous sommes dans un processus de changement de politique étrangère qui justifie une analyse beaucoup plus approfondie que celle du gouvernement précédent ».

Une annonce qui survient après que la principale centrale syndicale du pays a appelé à une mobilisation devant le Parlement le 24 janvier pour protester contre les premiers décrets et projets de loi de Javier Milei.

(source: lemonde.fr)

Qui est Javier Milei, le candidat d’extrême droite élu président de l’Argentine ?

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On le surnomme le « Trump de la Pampa ». À 53 ans, Javier Milei a été élu, dimanche 19 novembre, président de l’Argentine. Le candidat « antisystème » a raflé 55,7 % des voix, battant son rival, l’actuel ministre de l’économie et candidat des péronistes, Sergio Massa, qui n’a obtenu que 44,3 % des suffrages.

Cet économiste d’extrême droite se présente comme « anarcho-capitaliste » et base son programme sur des mesures polémiques et extrêmes comme le remplacement du peso, la monnaie nationale, par le dollar, la réduction drastique des dépenses publiques, l’interdiction de l’avortement ou encore la libéralisation de la vente d’armes.

The ‘false prophet’ vs the pope: Argentina faces clash of ideologies in election

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Javier Milei, a culture war populist and sex coach who won country’s open primary, rages at ‘communist’ pontiff as he sets his sights on becoming president

‘Jesus didn’t pay taxes’ … if he wins the election, Javier Milei of the Liberty Advances party has promised to lower taxes and disband free public health services Photograph: Natacha Pisarenko/AP

In one corner of the ring stands Javier Milei, 52, self-described former tantric sex coach, outsider anarcho-capitalist and frontrunner in Argentina’s upcoming presidential elections; in the other, his compatriot Pope Francis, 86, world champion of the poor, repeatedly derided by Argentina’s likely next president as “a fucking communist” and “the representative of the evil one on Earth” for promoting the doctrine of “social justice” to aid the underprivileged.

Milei, a political unknown until 2020, has pledged to wage a “cultural battle” to transform Argentina into a libertarian paradise where capitalist efficiency replaces social assistance, taxes are reduced to a minimum and cash-strapped individuals are allowed to sell their body organs on the open market.

From Rome, Pope Francis has expressed grave concern about the rise of such callous policies in his home country. “The extreme right always reconstructs itself, it is the triumph of selfishness over communitarianism,” he said in a television interview in March when asked about Argentina’s upcoming elections.

In words that seemed to be referring to Milei, the only candidate in the 22 October vote with no political experience prior to 2021, the pope added: “I am terrified of saviours of the nation without a political party history.”

The pope’s doctrine of social justice is synonymous to theft in Milei’s Liberty Advances party because it relies on tax revenues. “Jesus didn’t pay taxes,” Milei once tweeted, tagging the Pope’s official account.

In a vein-popping victory speech after Argentina’s open primaries on 13 August, a tousle-haired Milei promised the demise of government benefits because they are “based on that atrocity that says that where there is a need, a right is born, its maximum expression being that aberration called social justice”.

Milei has trolled Francis with repetitive toxic tweets calling him a “communist turd”, a “piece of shit” and accusing the pontiff of “preaching communism to the world”.

Pope Francis says he has grave concerns abut the rise of callous policies in his home country. Photograph: Evandro Inetti/ZUMA Press Wire/Shutterstock

Juan Grabois, a progressive Peronist with close links to the pontiff, and who lost the Peronist candidacy to current economy minister Sergio Massa, calls Milei a “false prophet” but attributes his rise to Argentina’s dire economic crisis.

“With inflation over 115% plus a 25% drop in the purchasing power of informal workers in the last seven years, voters would have to possess impossible political maturity to vote again for those who have failed them so completely,” Grabois told the Observer. Lire la suite »