loi russe sur l’influence étrangère

«Loi russe» adoptée en Géorgie: les Européens aux côtés de la rue

Publié le Mis à jour le

Un manifestant agite le drapeau de la Géorgie lors d’un rassemblement contre le projet de loi sur «l’influence étrangère», à Tbilissi le 14 mai 2024. GIORGI ARJEVANIDZE/AFP

L’exécutif européen s’inquiète de la situation explosive du petit pays du Caucase, alors que la loi sur «l’influence étrangère» a été votée ce mardi.

Bruxelles

Le futur européen de la Géorgie serait-il déjà compromis? La situation explosive du petit pays du Caucase inquiète l’exécutif européen, alors que les tensions n’ont eu de cesse de grimper depuis plusieurs semaines. Quelques heures à peine avant le vote de la loi sur «l’influence étrangère» , mardi en fin de matinée, une altercation a éclaté au sein de l’Hémicycle, opposant physiquement les députés hostiles au texte et ceux membres de Rêve géorgien, le parti au pouvoir. Malgré les multiples condamnations internationales et la pression de la rue, la loi a été adoptée en début d’après-midi, avec une large majorité.

À Bruxelles, ce résultat était attendu. Depuis le début des manifestations, la Commission européenne avait assuré «suivre les événements de très près». Lundi dans la journée, douze pays membres, dont la France, ont envoyé une lettre au haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, et au commissaire chargé de l’élargissement, Olivér Varhelyi, pour réclamer une «réaction forte» de la part de l’Union. «Des conséquences concrètes doivent être envisagées dans le cas où la loi serait adoptée», écrivent-ils, rappelant l’incompatibilité du texte avec les «valeurs et principes fondamentaux» de l’UE. Une déclaration unanime avait été envisagée la semaine précédente, avant d’être torpillée par le refus de la Hongrie et de la Slovaquie, peu enclins à se prononcer sur la question de l’influence Russe.

Le même jour, quatre eurodéputés, membres du PPE, des sociaux-démocrates, de Renew Europe et des Verts, ont également fait part de leurs inquiétudes dans une lettre elle aussi adressée au haut représentant de l’Union. Ils appellent de leurs vœux l’arrêt de toute discussion ayant trait à l’inclusion de la Géorgie au sein de l’UE «tant que cette loi sera en effet», et demandent l’instauration de sanctions contre le premier ministre géorgien et le président du Parlement, ainsi qu’envers Bidzina Ivanishvili. Oligarque, millionnaire, président du parti Rêve géorgien, l’homme d’affaires est connu pour être proche du pouvoir russe et est considéré par beaucoup de Géorgiens comme étant, dans l’ombre, le véritable dirigeant du pays.

De «graves conséquences»

Lire la suite »