Michelle Bachelet

Répression des Ouïgours : l’ONU dresse un réquisitoire accablant contre la politique de la Chine au Xinjiang

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« L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire » de membres de la minorité musulmane dans la région peut constituer « des crimes contre l’humanité », selon le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme publié le 31 août.

Des membres de la minorité musulmane ouïgoure montrent des photos de leurs proches détenus en Chine, lors d’une conférence de presse à Istanbul (Turquie), le 10 mai 2022. OZAN KOSE / AFP

A 23 h 47 le 31 août, treize minutes seulement avant la fin de son mandat, la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a publié le rapport tant attendu de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les droits de l’homme dans la province chinoise du Xinjiang.

Détentions arbitraires, tortures, stérilisations forcées… Les 46 pages du rapport sonnent comme un véritable réquisitoire contre la politique menée par Pékin. Le verdict est sans appel : « L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire d’Ouïgours et de membres d’autres groupes essentiellement musulmans (…) dans un contexte de restrictions et de privation des droits fondamentaux tant individuels que collectifs peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité. »

Pour arriver à cette conclusion accablante, l’ONU dit avoir été informée « fin 2017 » de « disparitions » au Xinjiang, et s’être mise au travail dès 2018. Le rapport est fondé sur les écrits et déclarations des autorités chinoises elles-mêmes, mais aussi sur le travail de chercheurs, sur des images satellites, des informations en libre accès ainsi que sur quarante entretiens approfondis, avec notamment vingt-six personnes ayant été internées ou ayant travaillé dans des camps du Xinjiang depuis 2016.

Témoignages jugés « crédibles »

L’ONU condamne à la fois les fondements juridiques de la politique menée par Pékin – « le système juridique antiterroriste chinois repose sur des concepts vagues et larges » – et sa mise en œuvre. La Chine a longtemps expliqué que les Ouïgours coupables de délits « mineurs » n’étaient pas envoyés en centres de détention mais dans des centres de formation professionnelle. L’ONU fait remarquer qu’aucun des témoignages qu’elle a recueillis n’indique que les « stagiaires » avaient le droit de sortir de ces centres, qu’aucun ne s’était vu proposer une offre alternative, que la plupart avaient auparavant été détenus par la police et qu’ils n’avaient jamais eu accès à un avocat.

Pire : les deux tiers des vingt-six personnes interviewées qui ont été détenues dans ces « centres de formation » ont « reporté avoir subi des traitements qui peuvent aller jusqu’à la torture ». Violences sexuelles notamment, à l’égard des femmes, administration forcée de produits médicamenteux suspects… Ce que les ONG dénoncent depuis des années est confirmé par les témoignages jugés « crédibles

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Les évêques du Venezuela demandent le soutien de l’ONU

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Lors de la visite de Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies à Caracas la semaine passée, une délégation de la Conférence épiscopale vénézuelienne lui a remis un courrier dans lequel ils s’inquiètent devant l’état du pays.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, le 21 juin à Caracas. (AFP or licensors)

Une délégation de la Conférence épiscopale du Venezuela a été reçue le 21 juin dernier par la Haut Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet, lors de sa visite dans le pays. À l’occasion de cette rencontre avec l’ancienne président chilienne, les évêques lui ont remis une lettre signée par la présidence de la conférence épiscopale, dans laquelle l’Église réitère sa dénonciation et sa position face à la grave crise humanitaire, économique, politique et sociale que traverse le pays. Crise humanitaire dénoncée, lit-on dans le document, «depuis 2004».

Dans leur missive, les évêques vénézueliens rappellent qu’ils sont «défenseurs de la vie sous tous ses aspects», et se disent «à l’écoute du cri de notre peuple». Ils dénoncent également la dégradation des conditions de vie au Venezuela qui a conduit à un exil massif de population et fait naître de nouvelles formes d’esclavage comme la traite des personnes ou la prostitution.

Les conditions dramatiques dans le pays
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