Nicolas Maduro
L’Union européenne ne reconnaît pas les résultats des législatives au Venezuela
L’union européenne ne reconnaît pas les résultats des législatives au Venezuela remportées par le parti présidentiel. Nicolas Maduro a de son côté salué sa victoire, et rappelé qu’il avait reconnu sa défaite 5 ans plus tôt lors du même scrutin.
L’Union européenne ne reconnaît pas les résultats des élections législatives organisées le 6 décembre au Venezuela car elle ne juge pas crédible le processus électoral, a annoncé 7 décembre le chef de la diplomatie européenne. «Le manque de respect du pluralisme politique, la disqualification et la poursuite des dirigeants de l’opposition ne permettent pas à l’UE de reconnaître ce processus électoral comme crédible, inclusif ou transparent, et ses résultats comme représentatifs de la volonté du peuple vénézuélien», a déclaré Josep Borrell à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Les Etats-Unis considèrent toujours Juan Guaido comme président par intérim
«Les Etats-Unis condamnent les élections législatives frauduleuses du régime illégitime de Maduro le 6 décembre. Ils ne répondent à aucune norme minimale de crédibilité et ne sont rien de plus qu’une tentative de voler l’avenir démocratique du Venezuela. Nous appelons tous les pays à rejeter cette imposture électorale», a écrit sur Twitter pour sa part le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Il a par ailleurs fait savoir dans un communiqué que les Etats-Unis vont «continuer à reconnaître» l’opposant Juan Guaido comme «président par intérim» du Venezuela malgré les élections législatives. «La communauté internationale ne peut pas laisser Maduro, qui est au pouvoir de manière illégitime après avoir volé l’élection de 2018, tirer profit d’une seconde élection volée», a-t-il prévenu, réaffirmant que les législatives de la veille, boycottées par Juan Guaido, étaient une «mascarade».
«Il y a 5 ans, j’ai reconnu les résultats et la défaite, nous pensions que nous allions construire des canaux de dialogue. Aujourd’hui 5 ans plus tard, je dois dire que nous avons une nouvelle Assemblée nationale et que nous avons obtenu une gigantesque victoire électorale», a déclaré pour sa part le président vénézuelien après l’annonce des résultats du scrutin.
(source: rt.com)
Le Venezuela s’apprête à retirer cinq zéros de sa monnaie
Avec une inflation projetée à 1 000 000 % pour cette année, l’économie du pays perd la tête. Mais le gouvernement rejette toujours la faute sur l’opposition et les Etats-Unis.
Explosion sociale ? Ou future libération forcée de l’économie ? Avec une inflation désormais projetée à 1 000 000 % d’ici à fin décembre par le Fonds monétaire international (FMI), tous les scénarios sont possibles au Venezuela où les conditions de vie se détériorent rapidement.
Pour faire face à cette hyperinflation, le président Nicolas Maduro a annoncé mercredi 25 juillet que le Venezuela allait bientôt supprimer cinq zéros de sa monnaie, le bolivar. « Le 20 août démarre (…) le plan de redressement économique avec la reconversion monétaire, cinq zéros en moins », a-t-il déclaré.
A l’heure actuelle, le salaire minimum d’un Vénézuélien (1,5 dollar au taux du marché noir, la référence de facto) lui permet à peine d’acheter un poulet d’un kilo. Les finances publiques, elles, sont exsangues. Le Venezuela tire 96 % de ses revenus du brut. Or sa production de pétrole s’est effondrée d’au moins la moitié en un an et demi faute de liquidités pour moderniser les champs pétroliers. Selon l’OPEP, la production de brut a chuté de 3,2 millions de barils par jour en 2008 à 1,5 million en juin.
Un tableau économique catastrophique
Venezuela: risque d’une autre « Syrie »
L’opposition vénézuélienne, désormais majoritaire au Parlement, a annoncé le 8 mars dernier l’organisation d’un référendum pour « révoquer » le président socialiste Nicolas Maduro, après des semaines de blocages institutionnels.
La coalition de la Table de l’unité démocratique (ou MUD, pour Mesa de la Unidad Democrática en espagnol), qui a remporté les élections législatives de décembre, a également annoncé qu’elle allait tenter d’amender la Constitution pour réduire de six à quatre ans le mandat de Nicolas Maduro, qui court jusqu’en 2019.
Mais ces deux procédures nécessitent l’accord d’organismes réputés proches du gouvernement, le Tribunal suprême de justice et le Conseil national électoral.
Contre vents et marées, Nicolas Maduro s’accroche au pouvoir

« Des élections générales, pas de dialogue », réclament les opposants. Mais Maduro fait la sourde oreille. Il est sous une forte pression internationale – Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et une dizaine de pays d’Amérique latine – qui ont critiqué le non-respect de la Constitution.
Une réunion d’urgence a été convoquée par l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington.
Six pays d’Amérique du Sud avaient également condamné la rupture de « l’ordre démocratique » au Venezuela, et réclamé « son rétablissement rapide », dans une déclaration conjointe publiée à Buenos Aires. Dernièrement, la Cour avait été critiquée pour la première fois dans le camp même de M. Maduro. Une haute responsable, Luisa Ortega, la chef du parquet au niveau national, considérée comme affiliée au camp présidentiel, avait dénoncé une « rupture de l’ordre constitutionnel ».
Outre la profonde crise politique en cours, le Venezuela, pays pétrolier qui a connu trois tentatives de coup d’Etat depuis 1992, est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits de base, et l’inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, selon une prévision du FMI).
Mais M. Maduro a fermement mis en garde ses adversaires, dénonçant une nouvelle fois un complot ourdi par les Etats-Unis, au travers de l’OEA, pour le destituer. D »où sa décision de « quitter » cette organisation