
Si l’engagement américain en Asie du Sud-Est avait besoin d’une image symbolique, celle de Kamala Harris, la vice-présidente américaine, sur un navire des gardes-côtes philippins, à Puerto Princesa, sur l’île de Palawan, mardi 22 novembre, ferait certainement l’affaire : dans un long discours, Mme Harris y a réaffirmé le soutien des Etats-Unis à leur allié philippin « face à l’intimidation et à la coercition » auxquelles font face ses pêcheurs et ses marins en mer de Chine du Sud. « Nous soutenons la décision de 2016 du tribunal arbitral de l’ONU (…), unanime et définitive, rejetant fermement les revendications maritimes de la Chine en mer de Chine méridionale pour [y asseoir] son expansion », a précisé la vice-présidente. Saisie par les Philippines, la décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye avait mouché, en 2016, les prétentions chinoises sur cette mer intérieure entre l’Asie du Sud-Est, le sud de la Chine et Taïwan. Pékin ne l’a jamais reconnue, et les accrochages entre navires chinois et philippins dans la zone économique exclusive des Philippines n’ont pas cessé.
Or, l’île philippine de Palawan, longue de 450 kilomètres, fait face à l’archipel des Spratleys, revendiqué par tous les pays riverains, mais où la Chine a, depuis 2013, transformé sept récifs et atolls en base navale ou aérienne. Palawan est donc, pour Washington, l’une des lignes de front de l’Indo-Pacifique, cette vaste région entre Inde, Australie et Japon, où les Américains sont déterminés à faire respecter les « normes et les règles d’une navigation libre et ouverte ».




