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Joe Biden juge les propositions des républicains sur la dette « inacceptables » alors que les Etats-Unis se rapprochent du défaut de paiement

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Faute d’accord entre démocrates et républicains, les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement dès le 1ᵉʳ juin. Le président américain songe à la possibilité d’utiliser l’arme constitutionnelle pour l’éviter.

Le président américain, Joe Biden, lors du G7 à Hiroshima, au Japon, samedi 21 mai 2023. JONATHAN ERNST / REUTERS

Il est temps que l’autre camp abandonne ses positions extrêmes, car une grande partie de ce qu’il a déjà proposé est tout simplement, franchement, inacceptable. » Le président démocrate des Etats-Unis, Joe Biden, s’en est pris, dimanche 21 mai, aux républicains dans le cadre des négociations tendues sur le plafond de la dette américaine.

M. Biden, qui participait au sommet des dirigeants du G7 depuis Hiroshima, au Japon, a annoncé qu’il s’entretiendrait directement avec Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre des représentants, pendant son voyage retour en avion dimanche, estimant qu’une solution pouvait encore être trouvée. Mais il songe aussi à la possibilité d’utiliser l’arme constitutionnelle pour éviter un défaut de paiement du pays.

Le 14e amendement de la Constitution américaine dispose que « la validité de la dette publique des Etats-Unis (…) ne doit pas être remise en question », de quoi théoriquement permettre de contourner l’obligation de relever son plafond même si cette interprétation est très controversée parmi les juristes. « Je pense que nous en avons le pouvoir. La question c’est : est-ce que ça pourra être fait et invoqué à temps ? », a-t-il ajouté, évoquant les possibles batailles juridiques et l’échéance très proche.

Faute d’accord, les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement dès le 1er juin, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l’économie américaine, et même mondiale.

Frictions

Les négociations se sont déroulées en l’absence de M. Biden, qui a écourté sa tournée en Asie-Pacifique en raison de cette crise de la dette, retournant à Washington dès dimanche sans passer comme prévu par le Japon et l’Australie. Le point de friction entre les deux camps : la demande des républicains de réduire les dépenses fédérales pour les ramener aux niveaux de 2022. C’est-à-dire couper 130 milliards de dollars de dépenses. « On ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine », a affirmé M. McCarthy. Une ligne rouge que les démocrates refusent de franchir. L’administration Biden a de son côté fait pression pour prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025, selon des médias américains qui citent des responsables impliqués dans les pourparlers.

L’équipe républicaine a mis vendredi soir sur la table « une offre qui était un grand pas en arrière et contenait un ensemble de revendications partisanes extrêmes qui ne pourraient jamais être adoptées par les deux chambres du Congrès », a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, appelant à « être sérieux ». Selon elle, ce sont les responsables républicains sous la coupe des proches de Donald Trump qui menacent « de mettre notre nation en défaut pour la première fois de notre histoire », « pas le président ni les responsables démocrates ».

M. McCarthy a déploré samedi soir que « la Maison Blanche [ait] fait un pas en arrière dans les négociations ». « Malheureusement, l’aile gauche du Parti démocrate semble être aux commandes, surtout avec le président Biden hors du pays », a-t-il lancé. Les démocrates veulent croire qu’un accord reste possible si les deux parties acceptent de ne pas obtenir satisfaction sur l’ensemble des demandes, selon une source proche des discussions.

Le Monde avec AFP