L’ancien procureur-général Avichai Mandelblit a averti, mardi, que le pays était « aux portes de la dictature » alors que la coalition est susceptible de faire adopter un projet de loi déterminant qui pourrait bouleverser le système judiciaire d’ici quelques jours.
Mandelblit, qui avait été nommé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en 2016, a critiqué de manière répétée l’initiative prise par le gouvernement actuel qui s’efforce d’affaiblir les pouvoirs des juges, mais ses propos tenus pendant un entretien devant les caméras de la Douzième chaîne ont été plus alarmants que jamais. Il a ainsi dépeint un tableau bien sombre pour Israël.
« Nous nous sommes transformés en pays qui se trouve dorénavant aux portes de la dictature. C’est ainsi que je définirais les choses », a expliqué Mandelblit, évoquant le projet de loi qui accorderait à la coalition le contrôle de la commission de sélection judiciaire – c’est la commission qui est chargée de désigner les juges – une législation qui avait été soumise devant le parlement pour un dernier vote.
Une initiative qui avait été prise au mois de mars juste après la décision prise par Netanyahu de mettre en pause le plan de refonte radicale du système israélien de la justice – une suspension qui visait à permettre le lancement de négociations avec l’opposition en vue de trouver un compromis sur cette enveloppe de réformes très controversées. L’inscription à l’ordre du jour du parlement de ce projet de loi en vue sa troisième et dernière lecture autorise la coalition à organiser un vote au moment qu’elle choisira, presque sans avertissement préalable et dans un délai très court.
Une décision qui, selon Mandelblit, a placé Israël au bord « de la dictature ». Il a aussi noté l’avancée d’un autre texte de loi dont l’objectif est d’interdire à la Haute-cour de justice d’invalider un projet de loi adopté à la Knesset avec le statut de Loi fondamentale et il a évoqué l’approbation en première lecture d’une autre législation qui interdirait aux magistrats de réexaminer les décisions gouvernementales à l’aune de la notion juridique de « raisonnabilité ».
« Quand tout cela aura été approuvé, adopté, alors oui, le régime israélien ne sera plus le même », a-t-il déploré.
