réchauffement climatique
L’objectif de maintien du réchauffement sous 2°C «est mort», selon un éminent climatologue

James Hansen, ancien chef climatologue de la Nasa, publie avec plusieurs scientifiques une étude concluant que certains phénomènes qui sous-tendent le changement climatique ont été sous-estimés.
L’objectif de maintien à long terme du réchauffement climatique sous le seuil des +2°C par rapport à la période préindustrielle, la limite haute fixée par l’accord de Paris, «est mort», a estimé mardi 4 février un éminent climatologue américain.
James Hansen, ancien chef climatologue de la Nasa, publie cette semaine avec plusieurs scientifiques une étude concluant que certains phénomènes qui sous-tendent le changement climatique ont été sous-estimés. Selon leur analyse de la situation actuelle et leurs projections, «l’objectif des 2°C est mort», a déclaré mardi James Hansen lors d’une présentation. L’un des scénarios ambitieux du Giec – le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU –, tablant sur une nette diminution des émissions de gaz à effets de serre permettant possiblement de contenir le réchauffement sous ce seuil, est «aujourd’hui impossible», a-t-il estimé.
En cause, explique-t-il, la consommation énergétique mondiale qui «augmente et continuera d’augmenter», avec une «majeure partie de l’énergie provenant encore des combustibles fossiles», principaux émetteurs de gaz à effets de serre. En plus de cette transition énergétique trop lente, le scientifique et son équipe pointent dans leur étude «un manque de réalisme dans l’évaluation du climat», estimant que ce dernier est plus sensible aux émissions de gaz à effet de serre que ce qui est envisagé aujourd’hui.
«Une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres»
Dans leur analyse, Hansen et ses collègues se sont également penchés sur le rôle d’un changement de régulation dans le secteur maritime en 2020, dont les effets sur le climat auraient selon eux été minimisés. Ce changement s’est traduit par une réduction des émissions de soufre, qui réfléchissaient la lumière du soleil vers l’espace et participaient ainsi à refroidir l’atmosphère.
Les chercheurs évaluent par ailleurs que la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (Amoc), un système de courants marins jouant un rôle majeur dans la régulation du climat, devrait cesser «au cours des 20 à 30 prochaines années» du fait notamment de la fonte des glaces. Une telle disparition entraînerait «des problèmes majeurs, notamment une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres», préviennent-ils, parlant d’un «point de non-retour».
Selon leurs prévisions, les températures moyennes mondiales devraient rester égales ou supérieures à +1,5 °C par rapport à celles préindustrielles dans les années à venir, avant d’atteindre le seuil des +2°C d’ici à 2045. Adopté il y a près de dix ans par la quasi-totalité des pays, l’accord de Paris dont Washington a récemment annoncé se retirer pour la deuxième fois, vise à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale «bien en dessous de 2°C» par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C. Cela dans l’objectif de limiter significativement les conséquences les plus catastrophiques du réchauffement climatique. Le monde s’est déjà réchauffé de 1,3°C en moyenne et le seuil des 1,5°C a été dépassé pour la première fois ces deux dernières années selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
(source: lefigaro.fr)
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Environnement: Huit limites planétaires seront bientôt dépassées sur neuf: une Terre dans un état « effrayant »
Six des neuf limites planétaires sont dépassés, et deux autres vont probablement suivre le même chemin.
Par Adonis Leroyer

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE – La Terre pourrait désormais se situer en dehors de la « zone de sécurité » pour l’humanité. C’est le titre pour le moins alarmiste d’une étude publiée le 13 septembre dans le journal Science. Fruit du travail de 29 chercheurs internationaux et dirigée par la biologiste Katherine Richardson, il s’agit d’une mise à jour des célèbres, et déjà pessimistes, limites planétaires.
Créées en 2009 sous l’impulsion du scientifique suédois Johan Rockström (l’un des auteurs de cette nouvelle étude), les limites planétaires désignent les différents points à ne pas dépasser pour garder la planète dans un état stable et vivable.
l y a 14 ans, trois limites étaient déjà dépassées : le changement climatique, la perte de la biodiversité et le dérèglement du cycle de l’azote menaçant les écosystèmes marins. Deux autres limites avaient été identifiées mais non mesurées, les pollutions chimiques qui comprennent notamment les microplastiques (aussi appelées « nouvelles entités ») et les rejets d’aérosols dans l’atmosphère.
Une mise à jour avait ensuite été réalisée en 2015, grâce au travail du défunt chimiste Will Steffen (ayant lui aussi collaboré sur la dernière étude). Il avait découvert qu’une quatrième limite était franchie, les rejets de phosphates dans l’environnement.
Plus récemment, en 2022, diverses études avaient démontré que la cinquième limite planétaire (les nouvelles entités), ainsi que la sixième (cycle de l’eau douce) avaient été dépassées. Mais un an plus tard, le tableau continue de noircir.
La Chine connaît la pire vague de chaleur de son histoire, selon ces chercheurs
Pékin n’avait pas connu une canicule aussi longue depuis 60 ans, et le pays y répond de la pire des manières pour le climat.

ENVIRONNEMENT – « L’intensité, l’impact, l’ampleur et la durée de la vague de chaleur en Chine cet été ont battu tous les records », écrit l’Organisation météorologique mondiale dans un tweet publié ce lundi 22 août. Le pays est frappé par une canicule et une sécheresse extrêmes depuis plus de 70 jours consécutifs, du jamais-vu en Chine.
Depuis que le Centre national du climat chinois a commencé à tenir des registres en 1961, jamais une canicule aussi longue n’avait été répertoriée. Cette semaine, plus de 240 villes ont annoncé des températures supérieures à 40 °C.
100 millions de personnes touchées
De nouveaux records historiques sont tombés dimanche 21 août, notamment dans la province du Sichuan, note Andrew Freedman, journaliste expert des questions climatiques pour le média d’information américain Axios : « Gao a atteint 43,5 °C », « la température record de 41 °C a été enregistrée dimanche à Mianyang », « à Beibei, la température a atteint 45 °C les 19 et 20 août », énumère-t-il.
Le spécialiste ajoute que cette vague de chaleur a également établi des records en termes de portée géographique, puisque près de 40°C ont été enregistrés sur près de 800 000 km² en Chine. « Cela équivaut à la superficie des États du Texas, du Colorado et de la Californie réunis » et touche plus de 100 millions de personnes.
Les chercheurs sont unanimes, cette vague de chaleur n’a pas de précédent : « Il n’y a rien de comparable à la vague de chaleur de l’été 2022 en Chine en termes d’intensité, de durée, d’étendue géographique et de nombre de personnes touchées », a déclaré le météorologue Bob Henson à Axios. Colin McCarthy, expert en sciences atmosphériques, pense même que « l’intensité, la durée, l’ampleur et l’impact combinés de cette vague de chaleur sont sans commune mesure avec ce que l’homme n’a jamais enregistré », écrit-il sur Twitter.
Le plus grand fleuve de Chine à sec
Au Pakistan, la température a dépassé les 50°C à l’ombre, un record mondial pour 2022
Les températures ont dépassé les 50°C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh et cela pourrait durer encore plusieurs jours.

PAKISTAN – L’Asie du Sud était à nouveau confrontée vendredi 13 mai à des températures anormalement élevées, qui ont atteint en certains endroits du Pakistan les 50°C, les autorités mettant en garde contre le risque de pénuries d’eau et la menace pesant sur la santé.
De larges pans de ces deux pays connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu’elle était “cohérente” avec le changement climatique.
Vendredi, les températures ont grimpé jusqu’à 51°C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh, a annoncé le Service météorologique pakistanais (PMD), précisant qu’il pourrait en être ainsi jusqu’à la fin de la semaine. “C’est comme un feu qui brûle tout autour”, a commenté Shafi Mohammad, un ouvrier agricole d’un village proche de Jacobabad, où les gens peinent à trouver de l’eau potable.
Au plan national, les températures sont entre 6 et 9° “au-dessus de la normale (saisonnière)”, a souligné le PMD, le thermomètre affichant vendredi autour de 40° dans la capitale Islamabad et les autres grandes villes de Karachi (sud), Lahore (est) et Peshawar (nord-ouest).
La situation devrait s’aggraver
Cinq ans après la COP21, un sommet pour relancer des ambitions percutées par le Covid
La France, le Chili, le Royaume-Uni et l’ONU organisent un sommet virtuel pour « rehausser » les ambitions contre le réchauffement climatique.

POLITIQUE – Il est loin le coup de maillet du 12 décembre 2015. Laurent Fabius concluait treize jours acharnés de négociations sous les vivats des délégations de 195 pays différents: la quasi-totalité de la planète s’engageait alors, depuis Paris, à contenir le réchauffement climatique “nettement” au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle.
Cinq ans plus tard, ce samedi 12 décembre, de nombreux chefs d’État et de gouvernement participent, en visioconférence, à un sommet anniversaire. Sans commune mesure avec l’emblématique COP21, ce nouveau grand raout, organisé entre autres par Emmanuel Macron, a pour principal objectif de “rehausser les ambitions climatiques des uns et des autres”, selon les mots de l’Élysée.
La tâche est grande. L’accord de Paris a certes permis de limiter la casse en termes de réchauffement climatique, mais les dirigeants mondiaux ne sont toujours pas à la hauteur du défi, selon les mots du secrétaire général de l’ONU. Et les crises sanitaires et économiques liées au Covid-19 ne sont pas de nature à susciter l’optimisme des défenseurs du climat.
Rapports accablants et mobilisation des jeunes
La pandémie a bien entraîné une réduction historique des émission de gaz à effet de serre, mais cela aura un effet “insignifiant” sur le changement climatique, selon les Nations unies: le monde file toujours vers 3 degrés de réchauffement. “Nous en sommes à 1,2°C et nous observons déjà des extrêmes climatiques et une volatilité sans précédents”, insistait Antonio Guterres le 2 décembre dernier depuis l’université de Columbia à New York.
Après une décennie de records de chaleur, une météo extrême à venir
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Les gigantesques incendies qui ont détruit une partie de l’Amazonie ou qui ravagent encore l’Australie resteront parmi les images marquantes de l’année écoulée. Mais ce n’est pas le seul phénomène qui témoigne du changement climatique. 2019 s’est aussi distinguée par des niveaux de mer record, une acidification et une hausse de la chaleur des océans, sans oublier l’ouragan Dorian, de catégorie 5, ou encore la fonte des glaces. Des données de l’Agence océanique et atmosphérique américaine NOAA révèlent ainsi que l’Arctique et l’Antarctique ont connu en 2019 leur deuxième plus petite banquise jamais enregistrée.
Plus d’ambition pour réduire les émissions de CO2
Pour 2020 et la décennie à venir, l’Organisation météorologique mondiale prévoit d’autres phénomènes extrêmes, alimentés par des niveaux records de gaz à effet de serre. Si la trajectoire actuelle des émissions de dioxyde de carbone ne change pas, prévient l’agence onusienne, la température devrait augmenter de 3 à 5 degrés d’ici la fin du siècle. La NASA elle-même affirme que les tendances à long-terme sont déterminées par les niveaux croissants de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Sur ce sujet, la communauté internationale est déjà sensibilisée et se mobilise: en 2015, 200 pays ont signé l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C, voire 1,5°C. Mais d’après les scientifiques, même si les engagements sont respectés, le réchauffement pourrait dépasser les 3°C. Et chaque demi-degré supplémentaire augmente l’intensité et/ou la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses, ou inondations.
Plusieurs ONG appellent donc à accélérer le rythme des réformes pour tenter d’être à la hauteur. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, réclame lui aussi plus d’ambition face à l’urgence climatique, en particulier depuis la conférence climat de l’ONU (COP25) en décembre à Madrid, qui n’a guère été concluante.
(Avec AFP)