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Israël : Joe Biden appelle à reporter la réforme judiciaire, «source de division»

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Le président américain Joe Biden à Washington le 21 juillet 2023 EVELYN HOCKSTEIN / REUTERS

Le texte de cette réforme controversée – à l’origine de nombreuses manifestations dans le pays – est soumis au vote du Parlement ce lundi.

Le président américain Joe Biden a exhorté Israël dans un communiqué dimanche 23 juillet à ne pas précipiter la réforme judiciaire de plus en plus «source de division», compte tenu des défis auxquels est confronté l’allié des États-Unis.

Dans un communiqué publié sur le site d’information Axios, puis transmis à l’AFP par la Maison Blanche, Joe Biden a déclaré : «Ce n’est pas sensé que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l’objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus». «Du point de vue des amis d’Israël aux États-Unis, il semble que la proposition actuelle de réforme judiciaire soit de plus en plus une source de division, et non de moins en moins», a-t-il ajouté.

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Israël: Ehud Barak craint l’avènement d’une dictature et envisage la désobéissance civile

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L’ex-Premier ministre, ministre de la Défense et chef d’état-major a déclaré que la réforme judiciaire était une menace « immédiate et bien réelle » pour la démocratie israélienne.

L’ex-Premier ministre Ehud Barak s’exprime lors d’une conférence organisée par Haaretz, le 23 février 2023. (Capture d’écran sur YouTube; utilisé conformément à l’article 27a de la Loi sur les droits d’auteur)

L’ex-Premier ministre Ehud Barak a déclaré jeudi qu’Israël était sur le point de sombrer dans une dictature, poussé par un gouvernement radical désireux de renverser le système judiciaire. Il a ajouté que la population aurait l’obligation morale de refuser les ordres d’un « régime illégitime ».

S’exprimant lors d’une conférence organisée par le quotidien israélien de gauche Haaretz, Barak, qui fut également ministre de la Défense et chef d’état-major de Tsahal, a déclaré qu’Israël était confronté à « la plus grave » crise intérieure depuis la guerre d’indépendance, en 1948, et risquait bien de devenir une « dictature de facto » si la coalition d’extrême droite emmenée par Benjamin Netanyahu menait à son terme sa réforme judiciaire.

La réforme donnera au gouvernement un contrôle total sur la nomination des juges, dont ceux de la Cour Suprême et donnera toute latitude aux ministres pour nommer – et licencier – leurs propres conseillers juridiques. En outre, la Cour Suprême sera quasi-totalement privée de sa compétence d’examen et d’invalidation des lois.

Ce projet suscite des manifestations de grande ampleur, et désormais hebdomadaires, dans plusieurs grandes villes, et s’attire les réactions alarmistes d’économistes, spécialistes du droit et entrepreneurs du secteur technologique d’Israël et d’ailleurs, sans compter les vives critiques de l’opposition.

A l’issue du vote du projet de loi en première lecture, mardi, le shekel s’est déprécié par rapport au dollar américain, à son niveau le plus bas depuis trois ans, et la valeur des actions à la Bourse de Tel Aviv est à la baisse.

Les mises en garde des principaux responsables économiques du pays sur les graves conséquences économiques qui se profilent ont continué jeudi, balayées d’un revers de main par Netanyahu et d’autres hauts responsables.

Barak, qui est un critique féroce de Netanyahu et de la refonte du système judiciaire, a déclaré que la « menace [était] immédiate et bien réelle » et que d’ici « deux semaines, peut-être trois, nous serions une dictature de facto, comme la Hongrie ou la Pologne ».

Déjà ce mois-ci, Barak avait fait le parallèle entre la proposition du président Herzog de négocier avec le gouvernement sur la question de la réforme judiciaire aux efforts d’apaisement du Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, avec Adolf Hitler.

Son message, publié sur les réseaux sociaux, avait très rapidement été supprimé.

« On ne débat pas avec un pistolet sur la tempe », a-t-il déclaré jeudi.

« Le comportement de ce gouvernement prouve qu’il n’y a pas de dialogue possible : il manque de respect au président israélien et se moque de nous tous. »

Il a accusé le gouvernement Netanyahu de vouloir faire un « coup d’État » et déclaré que le projet de réforme était une « attaque en règle contre la Déclaration d’indépendance », contraire aux intérêts de la population comme du pays.

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75 chefs orthodoxes israéliens appellent au dialogue sur la réforme judiciaire

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Bon nombre de signataires de la lettre sont liés au mouvement des implantations, mais la plupart font partie de l’aile libérale de la communauté sioniste religieuse.

Des Israéliens agitent des drapeaux lors d’une manifestation contre les projets du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de remanier le système judiciaire, devant la Knesset à Jérusalem, le 13 février 2023 (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

Des dizaines de responsables religieux orthodoxes ont appelé mardi tous les partis politiques à se réunir pour envisager la proposition de compromis du président Isaac Herzog sur la réforme judiciaire, avertissant dans une lettre ouverte que les mesures unilatérales actuelles du gouvernement menaçaient de provoquer une fracture dans la société israélienne.

La lettre a été signée par 75 chefs religieux israéliens, hommes et femmes, issus pour la plupart du courant le plus libéral de la communauté sioniste religieuse, mais qui incluent également un certain nombre de personnalités éminentes.

« Nous appelons les membres de toutes les factions du parlement à entamer immédiatement un dialogue selon les principes énoncés dans les appels du président Herzog et à faciliter leur examen. Ceci afin d’essayer de parvenir à un consensus, par-delà les camps politiques, concernant les réformes du système judiciaire et de l’équilibre des pouvoirs entre les branches du gouvernement, afin de préserver l’indépendance des différentes instances », ont-ils écrit.

Les responsables religieux ont déclaré que de tels changements étaient nécessaires afin de « rétablir l’équilibre » entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire du gouvernement et de renforcer la confiance des Israéliens dans le gouvernement.

« Tout changement sans un accord aussi vaste que possible risquerait de rompre le fil qui relie les différentes parties de la nation, ce qui provoquerait une fracture et un effondrement », ont-ils écrit.

Parmi les signataires figurent le rabbin David Stav, chef de Tzohar ; le rabbin Mosheh Lichtenstein, directeur de la Yeshivat Har Etzion dans l’implantation d’Alon Shvut ; la religieuse Malka Puterkovsky, éminente experte en droit juif ; le rabbin Shai Piron, ancien ministre de l’Éducation ; et des dizaines d’autres.

Le gouvernement fait actuellement avancer une législation qui remanierait le système judiciaire, réduisant considérablement le pouvoir de la Cour suprême d’exercer un contrôle judiciaire, accordant au gouvernement une majorité automatique au sein de la commission de sélection des juges, autorisant les législateurs à annuler les décisions de justice à la majorité simple et permettant aux ministres de nommer leurs propres conseillers juridiques.

En réponse à ces propositions très controversées, des dizaines de milliers d’Israéliens participent depuis plus d’un mois à des manifestations hebdomadaires à travers le pays, d’importants économistes ont annoncé de sévères répercussions financières si les mesures étaient adoptées, et des alliés d’Israël ont averti des dangers de cette réforme.

La lettre ouverte des rabbins fait référence à une proposition de compromis en cinq points présentée par Herzog dimanche soir, qui comprend une législation plus claire pour formaliser le statut des lois fondamentales quasi-constitutionnelles d’Israël et une nouvelle configuration de la commission de sélection des juges qui ne donnerait pas un contrôle total au gouvernement – comme le propose actuellement la coalition – mais assurerait une plus grande représentation des différentes branches du gouvernement.

Une majorité d’Israéliens, 62 %, est favorable à l’arrêt ou au report du processus législatif actuel, la moitié d’entre eux disant qu’il devrait être complètement arrêté et l’autre moitié trouvant qu’il devrait être reporté pour permettre un débat. Un peu moins d’un quart d’entre eux, 24 %, ont déclaré qu’il devait se poursuivre comme prévu, et 14 % ont dit qu’ils ne savaient pas, selon un récent sondage réalisé par la Douzième chaîne.

(source: fr.timesofisrael.com)

Israël: Réactions politiques au discours d’Esther Hayut

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Levin et d’autres alliés de Netanyahu attaquent la présidente de la Cour suprême, qui met en garde contre la réforme judiciaire prévue, un « coup fatal » à la démocratie.

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut (G) arrive pour une audience à la Cour suprême à Jérusalem, le 5 janvier 2023. Le ministre de la Justice Yariv Levin tient une conférence de presse à la Knesset à Jérusalem, le 4 janvier 2023. (Crédit : Flash90)

Les membres de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont critiqué la présidente de la Cour suprême Esther Hayut après que celle-ci a mis en garde contre ses projets de réforme judiciaire majeure lors d’un discours mercredi soir, tandis que les chefs de l’opposition l’ont acclamée pour sa prise de position.

Dans ses remarques, Mme Hayut a déclaré que les changements prévus par le ministre de la Justice Yariv Levin – qui comprennent une réduction drastique de l’autorité de la Cour suprême en matière de révision des lois et l’octroi d’un contrôle étendu aux politiciens pour déterminer la composition du système judiciaire – constituent une « d’une attaque débridée contre le système judiciaire » et porteraient un « coup fatal » au caractère démocratique d’Israël.

Peu après son discours, Levin a prononcé une allocution télévisée cinglante depuis le ministère de la Justice, dans laquelle il a accusé Hayut de prendre parti pour les rivaux politiques de Netanyahu et a affirmé qu’elle qu’elle incitait aux émeutes.

 

« Il s’avère qu’il existe un autre parti en Israël » a déclaré Levin.

« Ce que nous avons entendu ce soir vient directement des manifestations du Drapeau noir, c’est le même programme politique. C’est le même appel pour mettre le feu aux rues. »

« Nous n’avons pas entendu la neutralité. Nous n’avons pas entendu une position juridique équilibrée. Nous avons entendu les paroles des politiciens, incitant les manifestants », a estimé Levin.

Il a poursuivi en accusant Hayut de « se joindre » au leader de l’opposition Yair Lapid et à d’autres opposants au gouvernement actuel en s’exprimant contre son projet de refonte du système judiciaire.

Netanyahu ne s’est pas exprimé, mais de nombreux autres législateurs du Likud se sont également attaqués à Hayut.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et la présidente de la Cour suprême Esther Hayut lors d’une cérémonie à la résidence du président à Jérusalem, le 17 juin 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« N’aurait-il pas été préférable pour la présidente de la Cour suprême de prononcer ce discours passionnant samedi soir à Habima aux côtés d’Ayman Odeh, de Merav Michaeli et des autres représentants de la gauche anarchique ? » a tweeté Dudi Amsalem, député du Likud, en référence à une manifestation prévue dans le centre de Tel Aviv ce week-end et à deux politiciens de l’opposition.

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a affirmé que l’opposition de Hayut aux plans de Levin ne reposait pas sur des principes.

« Il ne s’agit pas de démocratie ou de droits humains mais plutôt de la clique au pouvoir et de l’élite hermétique dont elle fait partie », a écrit Karhi sur Twitter, ajoutant : « C’est terminé ! »

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que le discours de Hayut « ne fait que prouver » la nécessité du remaniement judiciaire proposé par Levin.

« L’arrogance, la démagogie, les positions tranchées, l’intolérance, la superficialité des arguments et le rejet de toute once de critique, comme nous venons de l’entendre dans ce discours, ont réduit à néant la confiance du public dans le système judiciaire », a écrit Smotrich sur Twitter. « Le temps est venu de redémarrer ».

La présidente de la Cour suprême Esther Hayut assiste à une conférence à Haïfa le 12 janvier 2023. (Crédit : Shir Torem/Flash90)

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