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Israël : Joe Biden appelle à reporter la réforme judiciaire, «source de division»

Le texte de cette réforme controversée – à l’origine de nombreuses manifestations dans le pays – est soumis au vote du Parlement ce lundi.
Le président américain Joe Biden a exhorté Israël dans un communiqué dimanche 23 juillet à ne pas précipiter la réforme judiciaire de plus en plus «source de division», compte tenu des défis auxquels est confronté l’allié des États-Unis.
Dans un communiqué publié sur le site d’information Axios, puis transmis à l’AFP par la Maison Blanche, Joe Biden a déclaré : «Ce n’est pas sensé que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l’objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus». «Du point de vue des amis d’Israël aux États-Unis, il semble que la proposition actuelle de réforme judiciaire soit de plus en plus une source de division, et non de moins en moins», a-t-il ajouté.
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75 chefs orthodoxes israéliens appellent au dialogue sur la réforme judiciaire
Bon nombre de signataires de la lettre sont liés au mouvement des implantations, mais la plupart font partie de l’aile libérale de la communauté sioniste religieuse.

Des dizaines de responsables religieux orthodoxes ont appelé mardi tous les partis politiques à se réunir pour envisager la proposition de compromis du président Isaac Herzog sur la réforme judiciaire, avertissant dans une lettre ouverte que les mesures unilatérales actuelles du gouvernement menaçaient de provoquer une fracture dans la société israélienne.
La lettre a été signée par 75 chefs religieux israéliens, hommes et femmes, issus pour la plupart du courant le plus libéral de la communauté sioniste religieuse, mais qui incluent également un certain nombre de personnalités éminentes.
« Nous appelons les membres de toutes les factions du parlement à entamer immédiatement un dialogue selon les principes énoncés dans les appels du président Herzog et à faciliter leur examen. Ceci afin d’essayer de parvenir à un consensus, par-delà les camps politiques, concernant les réformes du système judiciaire et de l’équilibre des pouvoirs entre les branches du gouvernement, afin de préserver l’indépendance des différentes instances », ont-ils écrit.
Les responsables religieux ont déclaré que de tels changements étaient nécessaires afin de « rétablir l’équilibre » entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire du gouvernement et de renforcer la confiance des Israéliens dans le gouvernement.
« Tout changement sans un accord aussi vaste que possible risquerait de rompre le fil qui relie les différentes parties de la nation, ce qui provoquerait une fracture et un effondrement », ont-ils écrit.
Parmi les signataires figurent le rabbin David Stav, chef de Tzohar ; le rabbin Mosheh Lichtenstein, directeur de la Yeshivat Har Etzion dans l’implantation d’Alon Shvut ; la religieuse Malka Puterkovsky, éminente experte en droit juif ; le rabbin Shai Piron, ancien ministre de l’Éducation ; et des dizaines d’autres.
Le gouvernement fait actuellement avancer une législation qui remanierait le système judiciaire, réduisant considérablement le pouvoir de la Cour suprême d’exercer un contrôle judiciaire, accordant au gouvernement une majorité automatique au sein de la commission de sélection des juges, autorisant les législateurs à annuler les décisions de justice à la majorité simple et permettant aux ministres de nommer leurs propres conseillers juridiques.
En réponse à ces propositions très controversées, des dizaines de milliers d’Israéliens participent depuis plus d’un mois à des manifestations hebdomadaires à travers le pays, d’importants économistes ont annoncé de sévères répercussions financières si les mesures étaient adoptées, et des alliés d’Israël ont averti des dangers de cette réforme.
La lettre ouverte des rabbins fait référence à une proposition de compromis en cinq points présentée par Herzog dimanche soir, qui comprend une législation plus claire pour formaliser le statut des lois fondamentales quasi-constitutionnelles d’Israël et une nouvelle configuration de la commission de sélection des juges qui ne donnerait pas un contrôle total au gouvernement – comme le propose actuellement la coalition – mais assurerait une plus grande représentation des différentes branches du gouvernement.
Une majorité d’Israéliens, 62 %, est favorable à l’arrêt ou au report du processus législatif actuel, la moitié d’entre eux disant qu’il devrait être complètement arrêté et l’autre moitié trouvant qu’il devrait être reporté pour permettre un débat. Un peu moins d’un quart d’entre eux, 24 %, ont déclaré qu’il devait se poursuivre comme prévu, et 14 % ont dit qu’ils ne savaient pas, selon un récent sondage réalisé par la Douzième chaîne.
(source: fr.timesofisrael.com)
Israël: Réactions politiques au discours d’Esther Hayut
Levin et d’autres alliés de Netanyahu attaquent la présidente de la Cour suprême, qui met en garde contre la réforme judiciaire prévue, un « coup fatal » à la démocratie.

Les membres de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont critiqué la présidente de la Cour suprême Esther Hayut après que celle-ci a mis en garde contre ses projets de réforme judiciaire majeure lors d’un discours mercredi soir, tandis que les chefs de l’opposition l’ont acclamée pour sa prise de position.
Dans ses remarques, Mme Hayut a déclaré que les changements prévus par le ministre de la Justice Yariv Levin – qui comprennent une réduction drastique de l’autorité de la Cour suprême en matière de révision des lois et l’octroi d’un contrôle étendu aux politiciens pour déterminer la composition du système judiciaire – constituent une « d’une attaque débridée contre le système judiciaire » et porteraient un « coup fatal » au caractère démocratique d’Israël.
Peu après son discours, Levin a prononcé une allocution télévisée cinglante depuis le ministère de la Justice, dans laquelle il a accusé Hayut de prendre parti pour les rivaux politiques de Netanyahu et a affirmé qu’elle qu’elle incitait aux émeutes.
« Il s’avère qu’il existe un autre parti en Israël » a déclaré Levin.
« Ce que nous avons entendu ce soir vient directement des manifestations du Drapeau noir, c’est le même programme politique. C’est le même appel pour mettre le feu aux rues. »
« Nous n’avons pas entendu la neutralité. Nous n’avons pas entendu une position juridique équilibrée. Nous avons entendu les paroles des politiciens, incitant les manifestants », a estimé Levin.
Il a poursuivi en accusant Hayut de « se joindre » au leader de l’opposition Yair Lapid et à d’autres opposants au gouvernement actuel en s’exprimant contre son projet de refonte du système judiciaire.
Netanyahu ne s’est pas exprimé, mais de nombreux autres législateurs du Likud se sont également attaqués à Hayut.

« N’aurait-il pas été préférable pour la présidente de la Cour suprême de prononcer ce discours passionnant samedi soir à Habima aux côtés d’Ayman Odeh, de Merav Michaeli et des autres représentants de la gauche anarchique ? » a tweeté Dudi Amsalem, député du Likud, en référence à une manifestation prévue dans le centre de Tel Aviv ce week-end et à deux politiciens de l’opposition.
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a affirmé que l’opposition de Hayut aux plans de Levin ne reposait pas sur des principes.
« Il ne s’agit pas de démocratie ou de droits humains mais plutôt de la clique au pouvoir et de l’élite hermétique dont elle fait partie », a écrit Karhi sur Twitter, ajoutant : « C’est terminé ! »
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que le discours de Hayut « ne fait que prouver » la nécessité du remaniement judiciaire proposé par Levin.
« L’arrogance, la démagogie, les positions tranchées, l’intolérance, la superficialité des arguments et le rejet de toute once de critique, comme nous venons de l’entendre dans ce discours, ont réduit à néant la confiance du public dans le système judiciaire », a écrit Smotrich sur Twitter. « Le temps est venu de redémarrer ».

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