Sakalava Bemihisatra; tromba

Analalava : Un petit royaume situé au nord-ouest de Madagascar

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Chaque communauté à Madagascar a sa particularité historique. La région d’Analalava est connue sous le royaume de Bemihisatra, un groupe ethnique vivant dans cette contrée. Un  royaume  fondé  en 1851 sous le règne du roi Añono connu sous son nom posthume d’Andiamañetriarivo dans la partie nord du Boina. Le royaume est limité au sud par le fleuve Sofia, au nord par la presqu’île d’Ampasindava, Grande Terre. L’équipe de Midi Madagasikara a eu l’occasion d’interviewer Gabin Tsilavinjara, historien de région et descendant de la lignée Maroseranana pour mieux cerner la structure de ce groupe ethnique situé au nord-ouest de Madagascar.   

Midi madagasikara. Le royaume  Bemihisatra est-il de la lignée des Sakalava Maroseranana, déclaré comme la vraie souche des Sakalava ? Quelle est l’origine des Sakalava Bemihisatra, sont-ils issus des lignés de Maroseranana ?

La société traditionnelle sakalava se caractérise par son organisation hiérarchique. Chaque classe sociale doit accepter l’autorité de l’Ampanjaka dont le gouvernement est composé du conseil des manantany  qui effectue un rôle de ministre, hommes libres issus de différents firazanana ou clans. Ces autorités sont recrutées en fonction de leurs expériences de vie et de la connaissance des traditions ancestrales. Dans sa résidence, l’Ampanjaka détient les reliques protectrices du pouvoir.

D’une part, la société Sakalava de Bemihisatra s’est formée par le brassage de plusieurs groupes claniques venus des différentes régions, il s’agit des Makoa, des Antalaotra, des Comoriens, des Antakarana et des Tsimihety pro-royaumes qui entretiennent des alliances par les mariages et le fizivàna (relation à plaisanterie).

Midi Madagasikara. La colonisation a-t-elle apporté un changement au sein de ce  groupe ?

Madagascar devient colonie française en 1896. Ce nouveau régime apporte des changements colossaux dans la société sakalava pour ne citer entre autres que la mise en place des ampanjaka aux postes du gouverneur à titre politique ; et les subdivisions du royaume en plusieurs cantons. En outre, des institutions scolaires sont implantées dans les villages pour former les lettrés et les intellectuels autochtones, capables de seconder les administrateurs coloniaux. La région  entre dans une nouvelle « ère de civilisation et de modernité ».

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