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En Iran, les stations-service paralysées à la suite d’une attaque informatique
La panne affectant le système de paiement de l’essence subventionnée est un nouvel épisode de la cyberguerre opposant Israël à la République islamique.

Des stations d’essence fermées, des files d’attente qui s’allongent et un parfum de cyberguerre. Mardi 26 octobre, le système de paiement par carte numérique utilisé par les automobilistes iraniens pour l’achat de leur quota d’essence subventionnée – trois fois moins chère que les prix du marché – a été paralysé par ce que les autorités iraniennes ont qualifié de « cyberattaque ».
Une attaque qui « pourrait être l’œuvre d’un pays étranger », a affirmé Abolhassan Firouzabadi, le secrétaire du Conseil suprême du cyberespace. Si la République islamique n’a pas désigné nommément le coupable, les regards, en Iran, se portent une nouvelle fois sur Israël.
Le lendemain, mercredi, seules 5 % des 4 300 stations-service du pays avaient été reconnectées au réseau, selon la compagnie nationale de distribution de produits pétroliers, qui s’activait à rétablir la situation jeudi. Dans certaines villes, comme à Ispahan, le piratage s’est étendu aux panneaux de signalisation des voies rapides, qui interpellaient le guide suprême iranien : « Khamenei, où est notre essence ? » Une référence directe aux événements de novembre 2019, quand les Iraniens sont descendus dans la rue pour protester contre le triplement du prix des carburants.
Le carburant, un sujet ultrasensible
La question des carburants est ultrasensible. L’attaque du 26 octobre, la cinquième de ce genre en un an, a précédé de quelques jours l’anniversaire des manifestations de 2019 qui avait mué en soulèvement contre le régime, durement réprimé. « Certains cherchent à créer du désordre et de la perturbation dans le quotidien des gens dans le but de les mettre en colère », a réagi le président iranien, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, investi début août. « Le but de cette opération a été de perturber la vie des gens afin d’arriver à leurs objectifs précis. »
(source: Le Monde)