Steinmeier
A Munich, l’Allemagne tente de répondre à l’appel européen de Macron
Le président français doit participer pour la première fois, samedi matin, à ce rendez-vous annuel du gotha mondial de la défense et de la sécurit.

L’Allemagne aura attendu une semaine pour apporter un début de réponse au discours d’Emmanuel Macron sur la stratégie de défense et de dissuasion. Vendredi 14 février, le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, a profité de la tribune de la 56e Conférence de Munich sur la sécurité pour répondre positivement à l’appel du chef de l’Etat français en faveur d’« un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».
« Nous devons saisir son invitation au dialogue », a déclaré M. Steinmeier, tout en invitant son pays à « se placer dans la perspective de la France » : une précision pouvant sonner comme une mise en garde adressée à certains conservateurs allemands qui proposent de placer l’arsenal nucléaire français sous commandement commun de l’OTAN ou de l’Union européenne. Une option inacceptable pour Paris. Alors que M. Macron devait participer pour la première fois, samedi matin, à ce rendez-vous annuel du gotha mondial de la défense et de la sécurité qu’est la Conférence de Munich, le discours du président allemand semblait avoir été parfaitement calibré pour répondre aux attentes de Paris à l’égard de Berlin en matière d’engagement diplomatique et stratégique.
« L’Allemagne doit davantage contribuer à la sécurité de l’Europe, y compris financièrement », a expliqué M. Steinmeier. « Nous avons besoin d’une nouvelle et meilleure relation de l’Union européenne avec la Russie », a-t-il ajouté. « Gardons-nous de faire [des 2 %] le seul critère qui déterminera la paix et la sécurité futures », a-t-il également déclaré, faisant référence aux demandes incessantes de Donald Trump aux membres de l’OTAN de consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires. Autant de phrases qu’aurait pu prononcer M. Macron, seul chef d’Etat en activité à avoir été cité – trois fois au total – par M. Steinmeier.
(Le Monde)