LFR: la ministre Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison (MEF) explique les raisons de la coupe budgétaire

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La protection du pouvoir d’achat  des consommateurs reste la priorité des priorités du régime. Raison pour laquelle, le gouvernement a opté pour une coupe budgétaire au lieu d’une augmentation de la pression fiscale.

Présentée, hier en séance plénière de l’Assemblée nationale, par la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, la loi de finances rectificative pour 2024 fait état d’une coupe budgétaire d’un montant total de 1 255 milliards d’ariary.

Deux options

Cette coupe budgétaire est consécutive à une révision à la baisse de la prévision de recettes fiscales.  « On a tablé sur 10 179 milliards d’ariary de recettes intérieures  dans la loi de finances initiale 2024, mais la situation des 5 premiers mois présume que cet objectif ne sera pas atteint et cela nous a obligé de réduire à 8 404 milliards d’ariary la prévision de recettes pour cette année », a précisé la ministre.  Ce qui fait une baisse de 1 775 milliards d’ariary par rapport à la prévision.

Présentation de la LFR, hier par la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison

Et pour atteindre le sacro-saint équilibre entre les recettes et les dépenses, le gouvernement s’est trouvé face à deux options. À savoir l’augmentation des recettes d’une part, la réduction des dépenses publiques, de l’autre. Le choix du gouvernement a porté sur la coupe budgétaire puisque la première option expose le pays à une inflation notamment sur le riz qui reste encore et toujours la base de l’alimentation des Malgaches. On sait en effet que le riz bénéficie depuis des années d’une détaxation. Et rien que pour cette année, les dépenses fiscales consécutives à cette détaxation se chiffrent à 735 milliards d’ariary. « Si nous optons pour une augmentation des recettes, nous serions obligés d’imposer de nouveau le riz, or cela provoquera une hausse du prix de cette denrée que les Malgaches ne supporteront pas encore », a expliqué la ministre de l’Économie et des Finances.  L’autre poste que le gouvernement serait amené de taxer en cas d’option pour l’augmentation des recettes,  est le médicament  qui bénéficie d’une détaxe totalisant 239 milliards d’ariary. Une option qui entraînerait également une hausse des prix des médicaments, également insupportable pour la population.

56,4%

En somme, au lieu de pénaliser la population en augmentant la pression fiscale, le gouvernement a donc choisi la réduction des recettes, appelée dans le jargon des finances publiques, une coupe budgétaire. Elle sera de l’ordre de 4,9% pour les dépenses de biens et services comme les carburants pour tous les ministères mais à l’exception de l’Assemblée nationale, du Sénat, la HCC et la CENI. Les dépenses d’investissements de tous les ministères seront quant à elles amputées de 52,4%. Ce qui totalise une coupe budgétaire de 56,4%. Par contre, les transferts en faveur de la Jirama connaîtront une hausse de 475 milliards d’ariary. La loi de finances rectificative consacrera ainsi 1 032 milliards d’ariary pour les dépenses du secteur de l’énergie et de l’hydrocarbure. Par ailleurs, la masse salariale sera réduite de 272 milliards d’ariary. Cette réduction ne concerne pas une baisse des salaires mais correspond à un gel du recrutement des fonctionnaires pour les six derniers mois, sauf pour les forces de l’ordre. Notons que la LFR est passée en commission finances hier et le sera encore aujourd’hui. Normalement, elle passera au vote lundi prochain.

(source: R.Edmond. – Midi M/kara)

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