Gazprom, un «État dans l’État» au cœur du régime installé par le président de la Russie dès son arrivée au pouvoir
RÉCIT – Ce groupe tentaculaire, employant plus de 400.000 personnes, étend, au-delà de son «cœur de métier», ses activités protéiformes de l’industrie au sport, du pétrole à la banque et aux médias.

Lénine résumait le communisme à une addition, «les soviets plus l’électricité». Actualisée, la formule – lapidaire et donc forcément caricaturale – serait aujourd’hui : «Le pouvoir en Russie, c’est Poutine plus le gaz.» Le gaz, ou plus exactement Gazprom, groupe tentaculaire employant plus de 400.000 personnes et qui, au-delà de son «cœur de métier» étend ses activités protéiformes de l’industrie au sport, du pétrole à la banque et aux médias. Un véritable «État dans l’État», dont Vladimir Poutine, sitôt nommé premier ministre par Boris Eltsine, en août 1999, a entrepris de faire la clé de voûte de son pouvoir. Ce géant économique – deuxième groupe russe derrière le pétrolier Rosneft – demeure jusqu’à aujourd’hui un socle pour la politique intérieure et extérieure du Kremlin – vis-à-vis de la Chine, par exemple.