Message de la Conférence épiscopale de Madagascar [CEM]- Mai 2024
Message de la CEM – Mai 2024
« LA LUMIERE A POUR FRUIT TOUT CE QUI EST BONTE, JUSTICE ET VERITE » (Eph 5, 9)
La paix que Jésus ressuscité a donnée à ses disciples, c’est ce que nous, vos évêques, vous apportons, pour vous saluer dans ce message. Nous ne nous lassons pas de vous encourager et de prier pour la vie des Malgaches que Dieu a rassemblés en une grande famille cheminant ensemble dans ce pays bien-aimé.
C’est en ces termes que les Evêques de Madagascar a introduit leur message pour tous leurs compatriotes.
Ce message est divisé en 5 grandes lignes, à savoir :
– La Joie et l’espérance
– Les ombres dans la vie de la nation
– Les grandes causes qui se dégagent
– Les droits et la dignité humains
– Voter en toute liberté
Le tout résumé en ces mots :
Il faut mettre l’accent sur l’éducation et la formation, depuis le cercle familial jusqu’aux divers échelons de responsabilités. Nous continuons d’attirer l’attention en examinant de plus près l’éducation et l’enseignement. Les programmes scolaires, les acteurs de l’éducation et les infrastructures répondent-ils à ce questionnement ?
Pour conclure, nous ne pouvons que remercier et encourager les personnes de bonne volonté qui accomplissent sincèrement leur devoir, même s’ils en souffrent durement. Nous prions pour chaque famille, pour notre patrie et pour le monde qui a soif de paix et de miséricorde.
La célébration de la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres à la Pentecôte puisse-t-elle continuer à nous fortifier et à répandre sur nous les bénédictions de Dieu, grâce aux prières de la Vierge Marie, Reine de Madagascar, de Saint Joseph, des Saints et Bienheureux de notre pays.
DÉCLARATION – Les évêques condamnent la corruption

Pour la énième fois, la Conférence des évêques de Madagascar dénonce la corruption qui gangrène la société malgache, un fléau qui est l’une des principales causes de l’appauvrissement de la population et du pays, affirment les prélats.
La source de tous les maux. La corruption est une nouvelle fois mise à l’index dans une déclaration de la Conférence des évêques de Madagascar (CEM). Dans son message de l’Ascension, publié hier, la Conférence épiscopale affirme : «Nous ne cesserons d’affirmer que la corruption est l’une des principales causes de la paupérisation à Madagascar».
Dans cette déclaration déclinée en treize points, la CEM souligne que la corruption est une cause profonde du marasme dans lequel sombre la nation. Les évêques déplorent que ce fléau prenne de plus en plus d’ampleur dans le pays, affirmant que tous les niveaux de gouvernance, de la base jusqu’au plus haut échelon, en sont gangrenés. La Conférence épiscopale ajoute que la corruption et l’oppression touchent presque tous les domaines de la vie, même au sein de l’Église.
Après avoir dressé un sombre constat de la situation de la corruption à Madagascar, les évêques s’interrogent alors sur le fait que “tous les systèmes anti-corruption ont été mis en place. Mais à qui s’adressent-ils ?”.
Crise de confiance
Depuis la mise en œuvre de la stratégie actuelle de lutte contre la corruption, la Grande île s’est arrogé une armada d’entités de répression de ce fléau et des délits qui lui sont connexes.
Pour renforcer la répression de la lutte contre la corruption, les Pôles anti-corruption (PAC) et l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (Arai) ont été érigés en renfort au Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) et au Service de renseignement financier (Samifin). Toutefois, le sentiment d’un enracinement de la corruption dans le quotidien de la société malgache persiste. À cela s’ajoute celui de l’impunité, surtout des élites et des dépositaires de pouvoir ou de mandat public.
À un certain niveau, l’enchevêtrement entre la répression de la corruption et la politique affaiblit la crédibilité du système de lutte contre ce mal. Même les évêques, dans la déclaration publiée hier, se prennent à dire que la répression tend à se retourner contre ceux qui osent dénoncer la corruption. “Ceux qui veulent la rejeter et s’y opposer sont soumis à des pressions, des intimidations, encourent des arrestations ou des persécutions”, avance la Conférence épiscopale.
Madagascar s’engage actuellement dans un processus d’élaboration d’une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption. La lutte contre l’impunité à tous les niveaux et plus d’efficience des entités de répression est un des enjeux de cette nouvelle stratégie. Il y a aussi le fait de rétablir une certaine crédibilité des entités anti-corruption, mais aussi, de briser la crise de confiance vis-à-vis de l’opinion publique.
Non à la castration et à la contraception
Dans sa déclaration publiée hier, la Conférence épiscopale “clarifie” également sa position par rapport au débat sur la castration chirurgicale des violeurs et la politique étatique de planning familial. La CEM affirme ainsi que l’Église catholique est contre ces deux initiatives. Elle affirme que la castration “est contraire au principe de la dignité humaine”. Pour la CEM, il s’agit d’une “torture”, et est contraire à la déclaration des droits de l’homme et aux lois nationales.
La Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a cependant déclaré la loi sur la castration “conforme à la Constitution”. La Cour a aussi recommandé la castration chirurgicale en arguant que cette pratique ne va pas à l’encontre des textes internationaux sur le respect des droits et de la dignité humaine. Concernant le planning familial, la CEM soutient qu’il est contraire au libre arbitre du couple et aux enseignements de l’Église.
Dans une interview publiée dans le magazine Paris Match, la semaine dernière, Andry Rajoelina, président de la République, reconnaît que la question du planning familial est “compliquée dans un pays catholique (…). Je suis catholique et j’ai la foi. Cette foi me porte dans mon parcours, mais quand j’ai décidé de multiplier les investissements dans les plannings familiaux, je me suis heurté aux évêques (…)”. Le chef de l’État reconnaît que le rejet des contraceptions et du contrôle des naissances par l’Église catholique est fort. Il soutient, toutefois, “je ne négocie pas ce qui n’est pas négociable, quelles que soient les contraintes, culturelles ou religieuses”.
(source: Garry Fabrice Ranaivoson – lexpress.mg)
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