« Aux Etats-Unis, l’inquiétante mainmise des magnats de la tech sur le pouvoir politique »

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La période de transition entre la présidence de Joe Biden et celle de Donald Trump a été marquée par la multiplication des cas de conflits d’intérêts potentiels et la distribution de prébendes au profit d’une poignée de dirigeants de la Silicon Valley, constate Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Elon Musk et le président élu Donald Trump

En 2016, lors de sa première campagne présidentielle, Donald Trump avait utilisé un slogan qui avait fait mouche auprès de l’électorat populaire américain : « Drain the swamp ! » (« assécher le marais »). L’idée était de dénoncer les élites et les lobbys, qui, dans l’ombre, dirigeaient le pays dans l’intérêt de quelques-uns, au détriment du reste de la population.

Alors que le président élu sera intronisé le 20 janvier, l’expression a quasiment disparu du vocabulaire trumpien. Légitimé par une solide base électorale, le milliardaire ne fait même plus semblant de se présenter comme le héraut d’une Amérique débarrassée de la corruption et des coteries. L’inquiétante mainmise des magnats de la tech sur le pouvoir politique en est l’illustration. La période de transition avec Joe Biden a été marquée par la multiplication des cas de conflits d’intérêts potentiels et la distribution de prébendes au profit d’une poignée de dirigeants de la Silicon Valley.

Parmi eux, deux catégories peuvent être distinguées. Ceux qui ont misé sur Trump en soutenant sa campagne et qui s’attendent à en toucher les dividendes grâce à des politiques favorables à leurs affaires.

Et puis il y a les ralliés de la vingt-cinquième heure, ceux qui, constatant que le vent tourne, font allégeance au nouveau « boss » des Etats-Unis pour acheter son indulgence. Prêts à renier le peu de principes qu’ils affichaient jusqu’alors, ils rejoignent sans vergogne le camp des vainqueurs. Parmi eux, Mark Zuckerberg : le patron de Meta (Facebook, Instagram) vient d’annoncer un relâchement substantiel des règles de modération sur ses réseaux sociaux, donnant ainsi satisfaction à Donald Trump. Zuckerberg ouvre un boulevard à la postvérité au pire moment, celui de l’arrivée au pouvoir d’un homme qui en a fait sa marque de fabrique.

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