Réunion de la commission mixte à Paris: la visite d’Andry Rajoelina aux îles éparses abordée
La récente session de la commission mixte franco-malgache, tenue à Paris à la fin du mois de juin, a abordé la volonté du président Andry Rajoelina d’effectuer une visite officielle sur les îles éparses dénommées « Nosy Sambatra », « Nosy Nandalova », « Nosy Ampela » et « Nosy Bedimaky ».

Cette intention, confirmée par la délégation malgache, conduite par la ministre des Affaires étrangères Rasata Rafaravavitafika, a été évoquée devant la presse lors du compte rendu des discussions. Toutefois, aucun détail concret n’a été communiqué sur les modalités de ce déplacement présidentiel, qui constituerait une première historique pour un chef d’Etat malgache.
La délégation malgache a précisé que la question avait bien été abordée avec la partie française, mais elle n’a pas figuré parmi les points essentiels du communiqué conjoint publié à l’issue de la rencontre. Les citoyens attendent désormais la concrétisation de cette visite, qui revêt une forte portée symbolique dans le contexte des revendications de souveraineté malgache sur ces îles. Si elle se concrétise, la visite du président Rajoelina sur les îles éparses serait un geste politique fort, destiné à réaffirmer la position de Madagascar sur ce dossier sensible. Elle serait également une étape inédite dans l’histoire des relations entre les deux pays, sur fond de tensions persistantes autour de la souveraineté et de la gestion future de ces territoires stratégiques et riches en ressources naturelles. Peu après la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron dans la Grande île, le président Rajoelina a fait part de son intention de visiter ces îles. Les avancées sur les autres demandes de la délégation malgache, mentionnées dans le communiqué conjoint, sont vivement attendues même si aucun développement n’a encore été annoncé par les autorités des deux pays jusqu’à ce jour.
La souveraineté, un différend persistant
Le cœur du litige demeure la question de la souveraineté sur les îles en question. Madagascar s’appuie notamment sur les résolutions 34/91 (1979) et 35/123 (1980) de l’Assemblée générale des Nations unies, qui recommandent à la France d’ouvrir des négociations en vue de la restitution de ces îles à Madagascar. La France, pour sa part, rappelle qu’elle a pris possession des îles à la fin du 19e siècle et qu’elles sont aujourd’hui intégrées aux Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Madagascar réaffirme régulièrement sa demande de restitution, estimant que ces îles faisaient partie intégrante de son territoire avant leur détachement par la France, et que le principe de l’autodétermination des peuples doit prévaloir. La France, de son côté, considère que les îles étaient des « terra nullius » avant l’établissement de sa souveraineté et que la question ne relève pas d’un contentieux de décolonisation classique, comme le rapporte le club des juristes peu après la sortie du communiqué conjoint suite à la réunion à Paris. A ce jour, aucun accord n’a été trouvé malgré la négociation et la volonté affichée des deux parties de poursuivre le dialogue diplomatique.
(source: F.M – newsmada.com)