En claquant la porte du gouvernement, les Haredim accusent Netanyahu de trahir les étudiants en Torah

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Gafni accuse les sionistes religieux de s’en prendre aux étudiants des yeshivot et affirme que privilégier la refonte judiciaire à la loi sur la conscription était une erreur.

Benjamin Netanyahu du Likud avec le député Moshe Gafni de Yahadout HaTorah, lors d’un vote à la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Des figures politiques et religieuses ultra-orthodoxes de premier plan ont lancé jeudi soir une série d’attaques virulentes contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses alliés religieux nationalistes, après la décision des partis haredim Shas et Yahadout HaTorah de quitter le gouvernement.

S’exprimant dans l’hebdomadaire ultra-orthodoxe Mishpacha, Motti Babchik, conseiller principal d’Yitzhak Goldknopf, président de Yahadout HaTorah, a tenté d’atténuer les critiques visant le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein (Likud). Ce dernier est accusé par les partis haredim d’être le principal responsable du retrait du gouvernement, en raison de son revirement sur les engagements pris concernant la législation visant à accorder une exemption généralisée de service militaire aux étudiants des yeshivot.5

Mais Babchik a affirmé que la véritable responsabilité incombait au plus haut niveau du pouvoir : à Netanyahu lui-même.

Yahadout HaTorah a quitté la coalition lundi soir, après qu’Edelstein est revenu sur un accord prévoyant d’assouplir certaines des sanctions incluses dans son projet de loi sur la conscription des haredim. Le parti Shas lui a emboîté le pas mercredi, quittant également le gouvernement mais en restant membre de la coalition.

Les partis haredim militent depuis longtemps pour une législation rétablissant une exemption étendue du service militaire obligatoire pour les jeunes hommes ultra-orthodoxes, un régime en vigueur depuis plusieurs dizaines d’années, mais annulé par la Haute Cour de justice à l’été 2024.

« Je ne cherche pas à défendre Edelstein, mais il n’a pas changé d’avis. Il n’est pas le responsable. Le véritable responsable, c’est le Premier ministre. », a déclaré Babchik au magazine ultra-orthodoxe. « Netanyahu continue de mentir. Il est passé maître dans l’art de la division et du conflit. »

Selon lui, « s’il avait simplement approché Edelstein il y a plusieurs mois en lui demandant de faire avancer une loi sur la conscription, tout serait déjà réglé. Mais ce n’était tout simplement pas son intention. »

Motti Babchik à la Knesset le 3 mars 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Avec Netanyahu, a poursuivi Babchik, il y a toujours « des excuses, des explications » et des autres à qui faire porter le chapeau. Mais au final, le Premier ministre « n’a pas défendu les engagements qu’il avait signés », a ajouté Babchik.

Babchik estime qu’il a été « naïf » de faire confiance à Netanyahu et au ministre de la Justice Yariv Levin, qui avaient demandé aux partis haredim de reporter la proposition de loi fondamentale sur l’étude de la Torah – qui visait à exonérer les étudiants de yeshivot du service militaire, jusqu’à l’aboutissement de la refonte judiciaire engagé par la coalition.

Les dirigeants haredim espéraient que cette loi fondamentale permettrait de contourner une éventuelle annulation par la Haute Cour. Mais face aux vastes manifestations contre la refonte judiciaire, ils ont réalisé que « les rues s’embrasaient » et qu’il n’y avait « plus aucune chance de faire adopter une loi sur la conscription », a-t-il rappelé.

Peu après la publication de ses propos, le ministre du Logement, Haïm Katz a limogé Babchik de son poste au sein du ministère.

Réagissant à son renvoi, Babchik a accusé le Premier ministre d’avoir menti « à ses partenaires loyaux de la coalition, qui ont soutenu le Likud envers et contre tout, pour ne récolter que de l’ingratitude en retour ».

Gafni : « Guerre contre les étudiants en Torah »

Sur la même ligne que Babchik, Moshe Gafni, président de la faction Degel HaTorah au sein de Yahadout HaTorah, a lui aussi fait entendre sa voix.

Dans un entretien accordé au site d’information ultra-orthodoxe Kikar Hashabbat, cet homme politique haredi de longue date a lancé une attaque en règle contre Netanyahu, les représentants de la communauté religieuse sioniste et le parti HaTzionout HaDatit de Bezalel Smotrich, les accusant de « mener la guerre contre les étudiants de la Torah ».

Il a également remis en cause l’alliance politique avec les élus de cette communauté, leur reprochant d’affirmer qu’il est possible de concilier service militaire et étude de la Torah.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le député Moshe Gafni assistant à un vote de la Knesset sur le budget de l’État 2025, le 16 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/FLASH90)

« Ceux qui mènent la guerre contre les étudiants en Torah sont les sionistes religieux », a-t-il déclaré, ajoutant que « ceux qui sont à la tête des incitations à la haine contre nous… sont pires que les plus grands ennemis des érudits en Torah ».

Gafni a en outre déclaré que les récents événements constituaient un véritable « acte de divorce », excluant tout futur partenariat entre Yahadout HaTorah et ses anciens alliés nationalistes-religieux.

En réponse, Smotrich a tweeté que Gafni devrait avoir honte de lui-même, lui recommandant de visiter le cimetière militaire du mont Herzl et « d’aller rendre visite aux familles endeuillées » – ainsi que dans les yeshivot hesder et les académies pré-militaires de la communauté nationaliste-religieuse, qui combinent étude de la Torah et service militaire.

Outre Smotrich, Gafni a également ciblé Netanyahu et Edelstein, ce dernier étant lui-même membre de la communauté religieuse sioniste.

Selon lui, la grande erreur de Yahadout HaTorah sur la question de la conscription a été « d’avoir accepté que la refonte judiciaire passe avant la loi sur la conscription », ajoutant qu’Edelstein « a tout simplement menti ».

Le député du Likud Yuli Edelstein préside une réunion de la Commission des Affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le 8 mai 2025. (Yonatan Sindel / Flash90)

Yahadout HaTorah a quitté la coalition lundi soir, après qu’Edelstein est revenu sur un accord prévoyant d’assouplir certaines des sanctions incluses dans son projet de loi sur la conscription des haredim. Le parti Shas lui a emboîté le pas mercredi, quittant également le gouvernement mais en restant membre de la coalition.

Les partis haredim militent depuis longtemps pour une législation rétablissant une exemption étendue du service militaire obligatoire pour les jeunes hommes ultra-orthodoxes, un régime en vigueur depuis plusieurs dizaines d’années, mais annulé par la Haute Cour de justice à l’été 2024.

« Je ne cherche pas à défendre Edelstein, mais il n’a pas changé d’avis. Il n’est pas le responsable. Le véritable responsable, c’est le Premier ministre. », a déclaré Babchik au magazine ultra-orthodoxe. « Netanyahu continue de mentir. Il est passé maître dans l’art de la division et du conflit. »

Selon lui, « s’il avait simplement approché Edelstein il y a plusieurs mois en lui demandant de faire avancer une loi sur la conscription, tout serait déjà réglé. Mais ce n’était tout simplement pas son intention. »

Motti Babchik à la Knesset le 3 mars 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Avec Netanyahu, a poursuivi Babchik, il y a toujours « des excuses, des explications » et des autres à qui faire porter le chapeau. Mais au final, le Premier ministre « n’a pas défendu les engagements qu’il avait signés », a ajouté Babchik.

Babchik estime qu’il a été « naïf » de faire confiance à Netanyahu et au ministre de la Justice Yariv Levin, qui avaient demandé aux partis haredim de reporter la proposition de loi fondamentale sur l’étude de la Torah – qui visait à exonérer les étudiants de yeshivot du service militaire, jusqu’à l’aboutissement de la refonte judiciaire engagé par la coalition.

Les dirigeants haredim espéraient que cette loi fondamentale permettrait de contourner une éventuelle annulation par la Haute Cour. Mais face aux vastes manifestations contre la refonte judiciaire, ils ont réalisé que « les rues s’embrasaient » et qu’il n’y avait « plus aucune chance de faire adopter une loi sur la conscription », a-t-il rappelé.

Peu après la publication de ses propos, le ministre du Logement, Haïm Katz a limogé Babchik de son poste au sein du ministère.

Réagissant à son renvoi, Babchik a accusé le Premier ministre d’avoir menti « à ses partenaires loyaux de la coalition, qui ont soutenu le Likud envers et contre tout, pour ne récolter que de l’ingratitude en retour ».

Gafni : « Guerre contre les étudiants en Torah »

Sur la même ligne que Babchik, Moshe Gafni, président de la faction Degel HaTorah au sein de Yahadout HaTorah, a lui aussi fait entendre sa voix.

Dans un entretien accordé au site d’information ultra-orthodoxe Kikar Hashabbat, cet homme politique haredi de longue date a lancé une attaque en règle contre Netanyahu, les représentants de la communauté religieuse sioniste et le parti HaTzionout HaDatit de Bezalel Smotrich, les accusant de « mener la guerre contre les étudiants de la Torah ».

Il a également remis en cause l’alliance politique avec les élus de cette communauté, leur reprochant d’affirmer qu’il est possible de concilier service militaire et étude de la Torah.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le député Moshe Gafni assistant à un vote de la Knesset sur le budget de l’État 2025, le 16 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/FLASH90)

« Ceux qui mènent la guerre contre les étudiants en Torah sont les sionistes religieux », a-t-il déclaré, ajoutant que « ceux qui sont à la tête des incitations à la haine contre nous… sont pires que les plus grands ennemis des érudits en Torah ».

Gafni a en outre déclaré que les récents événements constituaient un véritable « acte de divorce », excluant tout futur partenariat entre Yahadout HaTorah et ses anciens alliés nationalistes-religieux.

En réponse, Smotrich a tweeté que Gafni devrait avoir honte de lui-même, lui recommandant de visiter le cimetière militaire du mont Herzl et « d’aller rendre visite aux familles endeuillées » – ainsi que dans les yeshivot hesder et les académies pré-militaires de la communauté nationaliste-religieuse, qui combinent étude de la Torah et service militaire.

Outre Smotrich, Gafni a également ciblé Netanyahu et Edelstein, ce dernier étant lui-même membre de la communauté religieuse sioniste.

Selon lui, la grande erreur de Yahadout HaTorah sur la question de la conscription a été « d’avoir accepté que la refonte judiciaire passe avant la loi sur la conscription », ajoutant qu’Edelstein « a tout simplement menti ».

Le député du Likud Yuli Edelstein préside une réunion de la Commission des Affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le 8 mai 2025. (Yonatan Sindel / Flash90)

« Il aurait dû nous dire qu’il ne pouvait pas faire passer cette loi. Il nous a induits en erreur – c’est le premier problème. Le second, c’est le Premier ministre. C’est lui le vrai responsable, car il est à la tête du système. Il ne nous a pas menti sur ce point, mais il est responsable et doit corriger la situation. Il avait conclu un accord avec nous dans lequel la question centrale était de réglementer le statut des étudiants de yeshivot. »

Pourquoi mentez-vous ?

Les responsables du parti Shas ont eux aussi vivement critiqué Netanyahu et Edelstein. Le chef spirituel du parti, le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef, a affirmé que le Premier ministre avait menti en soutenant qu’il était possible pour de jeunes ultra-orthodoxes d’effectuer leur service militaire sans perdre leur foi.

« Pourquoi mentez-vous ? Quelle effronterie de votre part de mentir ainsi ? », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par la Treizième chaîne.

Yosef a rappelé des propos devenus célèbres de son défunt père, le fondateur de Shas et éminent chef spirituel ultra-orthodoxe, le rabbin Ovadia Yosef, qui avait un jour qualifié Netanyahu de « chèvre aveugle ».

Le Grand Rabbin Yitzhak Yosef dispensant un cours, à Safed, le 17 septembre 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

« Mais moi, je dis que c’est un renard aveugle, pas une chèvre aveugle », a-t-il ajouté, affirmant qu’aucun jeune haredi ne peut effectuer son service militaire sans « s’égarer ».

Le rabbin s’en est ensuite pris à Yuli Edelstein, juif d’origine soviétique, ancien refuznik emprisonné dans des camps de travail avant d’être autorisé à immigrer en Israël. Le rabbin a exploité le fait que le père d’Edelstein s’était converti au christianisme et était devenu prêtre, pour renforcer son propos et enfoncer le clou.

« Et il y en a un (homme), dont le père s’est converti au christianisme et est devenu prêtre. Cet homme-là a grandi dans la maison d’un prêtre, et c’est lui qui cause tous les problèmes aux étudiants de yeshivot », a-t-il dit. « Il porte une kippa, mais il sème le trouble. Ton père est un prêtre ! Et toi, tu viens causer du tort aux étudiants de la Torah ? »

(sourcem: fr.timesofisrael.com)

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