Bacha el-Assad
Alep sous contrôle des djihadistes et rebelles : tout comprendre à cette attaque fulgurante
FOCUS – Les djihadistes et leurs alliés ont pris le contrôle de la majeure partie de la deuxième ville de Syrie, après deux jours d’une offensive rapide contre les forces gouvernementales, a indiqué une ONG samedi.
Djihadistes et factions rebelles du nord de la Syrie ont lancé leur plus grande offensive de ces dernières années contre le régime de Bachar al-Asssad, parvenant en quelques jours seulement à conquérir selon une ONG la «majeure partie» de l’emblématique métropole d’Alep.
Pourquoi une offensive maintenant?
Mercredi, les djihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), alliance dominée par l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, et des rebelles soutenus par la Turquie ont attaqué des territoires du régime dans la province d’Alep et dans la région voisine d’Idleb (nord-ouest). Trois jours seulement auront suffi pour conquérir des dizaines de villages et surtout la «majeure partie» des quartiers d’Alep, des bâtiments gouvernementaux et des prisons, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les combats ont fait plus de 300 morts, principalement des combattants -dont une centaine des forces gouvernementales et leurs alliés- mais aussi 28 civils, selon l’ONG basée en Grande-Bretagne disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie.
L’opération était préparée depuis plusieurs mois assure Dareen Khalifa, experte de l’International Crisis Group. «Elle a été présentée comme une campagne défensive face à une escalade du régime», souligne Mme Khalifa, en allusion à de précédents bombardements intensifs de l’armée syrienne et son allié russe, contre des zones rebelles du nord-ouest. Mais, souligne-t-elle, HTS et ses alliés «observent également le changement régional et géostratégique».
Un ex-dignitaire du régime syrien condamné en Allemagne
C’est un verdict historique que vient de prononcer, ce jeudi, le tribunal de Coblence. Les criminels du régime de Bachar El-Assad risquent désormais la prison.
En arrivant sur le territoire allemand en 2014, comme un simple réfugié anonyme fuyant la guerre, Anwar Raslan pensait pouvoir tirer un trait sur son passé de colonel des services de renseignement syrien. Jeudi 13 janvier, l’homme de 58 ans, ex-pilier du système de répression du régime de Bachar El Assad, a été condamné à perpétuité pour crimes contre l’humanité par un tribunal de Coblence. En l’espèce, la justice allemande s’est substituée à la Cour pénale internationale, échappant à un probable veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU, alliée de Damas.
« Pour la première fois, un membre de haut rang du régime syrien a été condamné pour crimes contre l’humanité », s’est félicité Patrick Kroker, l’avocat du Centre européen pour les droits humains et constitutionnels (ECCHR), qui a assisté 14 parties civiles. C’est un verdict «historique » a renchéri le directeur exécutif de Human Right Watch, Kennet Roth.