Charles III au kenya

Au Kenya, le roi Charles III condamne les abus de la colonisation britannique, mais sans demander pardon

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Pour sa première visite d’État en tant que roi dans un pays du Commonwealth, Charles III était attendu au tournant sur le sujet des abus coloniaux.

BRIAN INGANGA / AFP Sans esquiver le sujet, le souverain britannique n’est pas allé aussi loin que le souhaitaient des ONG et associations kényanes.

INTERNATIONAL – Une reconnaissance claire, mais pas (encore) de pardon. Durant sa visite d’État de quatre jours au Kenya, le roi Charles III a affirmé à Nairobi qu’il ne pouvait « pas y avoir d’excuse » aux atrocités de la colonisation britannique commises contre les Kényans, alors que les appels se sont multipliés pour que le souverain demande pardon au nom de la couronne britannique.

« Rien de tout cela ne peut changer le passé, mais en abordant notre histoire avec honnêteté et ouverture, nous pouvons peut-être démontrer la force de notre amitié aujourd’hui et, ce faisant, nous pouvons, je l’espère, continuer à construire un lien toujours plus étroit pour les années à venir », a-t-il poursuivi sur une note plus positive.

Même si Charles III s’était auparavant rendu sur les lieux de la proclamation de l’indépendance du Kenya dans une geste hautement symbolique, le roi n’a jamais demandé officiellement pardon pour les atrocités commises durant toute la période où le Kenya était une colonie britannique (1895-1963).

Pourtant, l’annonce de sa venue en tant que souverain avait provoqué de vives réactions de la part d’organisations kényanes d’anciens combattants et de défense des droits humains. Dimanche, l’ONG Commission kényane des droits humains (KHRC) avait d’ailleurs appelé le roi à « présenter des excuses publiques inconditionnelles et sans équivoque » pour les atrocités commises « pendant toute la période coloniale ».

« Un premier pas »

Mardi, le président kényan a confirmé que la réaction de la puissance coloniale aux mouvements d’autodétermination au Kenya avait été « d’une cruauté monstrueuse », conduisant jusqu’aux « pires excès de l’impunité coloniale ».

Il faut dire que par le passé, Londres s’était contenté d’exprimer des « regrets sincères » pour les violences coloniales commises au Kenya. Une longue procédure avait également permis Lire la suite »