conférence ambassadeurs

Emmanuel Macron donne le cap de la diplomatie française

Publié le Mis à jour le

Emmanuel Macron présente jeudi aux ambassadeurs français réunis à Paris le cap de la diplomatie dans un contexte international de crises aigües, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine, et de recul des démocraties.

Passages-clés sur les causes et la complexité des enjeux géostratégiques prévisibles de l’ordre international, vus de la France.


Devant les ambassadeurs, Emmanuel Macron dresse un sombre état du monde

Le président a réaffirmé la nécessité pour la France d’être une «puissance d’équilibres» et de maintenir le dialogue avec Moscou.

Comme souvent dans les grands discours de politique étrangère d’Emmanuel Macron, l’analyse de l’état du monde est exhaustive. Pendant deux heures, devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le président a décrit avec inquiétude et précision le nouveau monde en train d’émerger et ses conséquences potentiellement graves pour la France et pour l’Europe. Le «retour de la guerre sur le sol européen», le «désordre climatique», certaines ressources jusque-là jugées acquises, comme l’énergie et l’alimentation, qui «redeviennent des sujets géopolitiques», la «fracture de l’ordre économique mondial».

Sur le plan politique, l’émergence d’un «moment illibéral» et le renforcement des États qui contestent le modèle occidental, l’affirmation des autocrates et des puissances de déséquilibre, comme la Russie et l’Iran. Tous les événements internationaux révèlent «la fragilité de ce monde». «Nous sommes dans un moment de bascule du monde si intimidant que nous avons le devoir d’être plus efficaces», a dit le président.

Sur les grandes crises, peu de changements dans sa politique étrangère, hormis peut-être un ton un peu plus réaliste sur la Russie. «La guerre en Ukraine constitue une rupture historique car elle affecte directement notre sécurité, qu’elle a des conséquences mondiales sur l’énergie, l’immigration, l’information.» Elle porte en elle le danger d’une «déflagration avec un impact mondial». La guerre en Ukraine, affirme Emmanuel Macron, «aggrave aussi la fracture» entre le Nord, qui comprend et soutient la lutte des Ukrainiens, et le Sud, majoritaire, qui la réduit à un conflit régional et refuse de voter contre la Russie.

Elle menace, enfin, le continent, alors que Vladimir Poutine a fait de la division de l’Europe «l’un de ses buts de guerre». Malgré ces constats, le président assume la poursuite du dialogue avec la Russie et Vladimir Poutine. «Nous voulons aider l’Ukraine dans ce conflit qu’elle subit, mais nous ne voulons pas participer à la guerre.» Emmanuel Macron poursuit: «Le métier de diplomate, c’est bien de parler à tout le monde, surtout aux gens avec qui nous ne sommes pas d’accord. Qui a envie que la Turquie soit la seule puissance du monde qui continue à parler à la Russie?» Lire la suite »