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Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara désigné candidat à la présidentielle d’Octobre par son parti

Désormais intronisé, M. Ouattara doit s’exprimer dimanche lors d’un grand meeting au stade d’Ebimpé, où la Côte d’Ivoire avait remporté la Coupe d’Afrique des nations en 2024.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a été désigné samedi soir candidat à la présidentielle du 25 octobre par son parti, mais n’a pas encore confirmé s’il allait briguer ou non un quatrième mandat. Le climat politique en Côte d’Ivoire est tendu depuis quelques semaines après l’exclusion du scrutin, par des décisions de justice, de plusieurs figures de l’opposition.
«Je soumets à l’approbation du congrès la décision de la désignation du président Alassane Ouattara comme candidat du RHDP aux élections d’octobre 2025», a déclaré Patrick Achi, le président du congrès du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), organisé à Abidjan. La désignation a été adoptée par acclamation.
Les milliers de congressistes présents ont accueilli l’annonce par des «ADO, ADO, ADO», le surnom d’Alassane Dramane Ouattara, qui a par ailleurs été réélu président du parti. La question d’un éventuel quatrième mandat de M. Ouattara, qui aura 84 ans en janvier, est sur toutes les lèvres en Côte d’Ivoire. Le chef de l’État entretient savamment le suspense depuis des mois, le seul indice public qu’il ait donné étant une déclaration en janvier où il se disait «désireux de continuer à servir son pays».
Le RHDP, unanime derrière sa candidature, a multiplié les meetings ces dernières semaines dans toutes les régions du pays pour l’appeler à se présenter. Désormais intronisé, M. Ouattara doit s’exprimer dimanche lors d’un grand meeting au stade d’Ebimpé, où la Côte d’Ivoire avait remporté la Coupe d’Afrique des nations en 2024. Reste à savoir si le chef de l’État, absent au congrès samedi, acceptera immédiatement d’endosser le costume du candidat ou s’il s’accordera encore un délai de réflexion.
Continuer l’aventure
«Il est obligé d’accepter et d’écouter le cri de ses enfants qui l’appellent à continuer l’aventure», prédit Honoré Adom, un congressiste de la région de l’Indénié-Djuablin (est). «Nous demandons au président de se représenter. Nos prières sont tournées vers ça. Il nous a tellement épatés, il faut qu’il termine les oeuvres qu’il a commencées», a lancé Lassana Koné, venu du Gbeke (centre).
Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposant Tidjane Thiam renonce à sa nationalité française
Tidjane Thiam, opposant et candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne, n’est plus français, selon un décret publié jeudi 20 mars au Journal officiel, quelques semaines après en avoir fait la demande, une condition sine qua non pour se présenter au scrutin du 25 octobre. «Sont libérés de leur allégeance à l’égard de la France les Français dont les noms suivent: THIAM (Cheick, Tidjane), né le 29/07/1962 à Abidjan (Côte d’Ivoire)», indique ce décret signé mercredi par le gouvernement français.
La nationalité du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) alimente les débats politiques dans le pays depuis plusieurs semaines. Le 7 février, il avait annoncé avoir fait les démarches pour renoncer à sa nationalité française, afin d’être exclusivement ivoirien. Dans son article 55, la Constitution ivoirienne indique qu’un candidat à la présidentielle doit «être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine».
Nationalité française décernée en 1987
Né ivoirien, Tidjane Thiam avait obtenu la nationalité française en 1987 à l’occasion d’études en France, en reconnaissance de son parcours universitaire (les prestigieuses École Polytechnique et des Mines), selon son entourage. Il avait ensuite été ministre en Côte d’Ivoire (1994-1999) avant de mener une carrière dans le secteur privé en Europe. Mais ces dernières semaines, le débat s’est déporté sur un article du code de la nationalité ivoirien datant des années 1960.
Selon l’article 48 de ce code, «perd la nationalité ivoirienne l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité». L’entourage de Tidjane Thiam avait dénoncé des manœuvres du pouvoir pour l’empêcher d’être candidat. La question de la nationalité a déjà empoisonné par le passé la politique ivoirienne. L’actuel président, Alassane Ouattara, accusé d’être d’origine burkinabè, avait ainsi été exclu des présidentielles de 1995 et 2000. Tidjane Thiam est pour l’heure bien inscrit sur la liste électorale provisoire publiée lundi. La liste définitive, après examen de recours qui peuvent être formulés par n’importe quel citoyen, sera publiée le 20 juin.
(source: lefigaro.fr)