ESCA
Décès de Frère Bruno Légaré (Frère Romain) S.C. à 95 ans (1925 – 2020) au Canada
Au C.H.U.S.-Fleurimont de Sherbrooke, le mercredi 30 septembre 2020, est décédé à l’âge de 95 ans et 4 mois (77 ans de vie religieuse), le frère Bruno Légaré s.c. (Frère Romain). Il est décédé des suites d’une fracture du rameau du bassin causée par une chute. Notre confrère a oeuvré pendant soixante-cinq ans à Madagascar.
Outre ses confrères religieux, le frère Bruno Légaré laisse dans le deuil sa soeur Étiennette (feu Marcel Proulx) et son frère Yves, s.c., ainsi que des neveux et nièces. L’ont précédé dans la mort ses frères et soeurs Édith (feu Fernand Carignan), Laval (feu Marguerite Gagnon), Jacques, Jeanne d’Arc (feu Clément Poisson), Yvette (feu Jean-Marie Trépanier) et Valmont (feu Irène Morin).
La célébration des funérailles aura lieu à la Maison de Sherbrooke à une date indéterminée à cause de la pandémie. Ses cendres seront alors déposées dans le cimetière communautaire de Sherbrooke.
(source: journal de montréal)
Le Frère Romain Legaré a contribué grandement à la promotion de l’éducation à Madagascar. Il a entre autres mis en place des centres de Promotion Socio-économiques destinés aux jeunes vulnérables à Ambatolampy et à Toliara.

Sincères condoléances à sa famille et à tous ses proches.
L’homme et sa Vie
Enfance et formation
Romain Bruno Légaré est né à Princeville, province de Québec, le 4 juin 1925, fils de Rosaire Légaré et d’Alphonsine Perreault. Il est le cinquième d’une famille de 9 enfants. Une famille de paysans cultivant l’esprit traditionnel et catholique des pionniers du Québec.
Romain Bruno Légaré fit son école primaire dans une école appelée à l’époque «L’école du rang». A l’âge de 14 ans, il entra au juvénat des Frères du Sacré-Cœur pour préparer son entrée à l’école normale. Jeune, il obtint son brevet supérieur, indispensable dans les années 1940 si on voulait faire de l’enseignement. Sa décision était alors prise de devenir religieux enseignant.
Dès l’âge de 20 ans, enseignant à plein temps, il continuait les soirs à faire «ses humanités» . A un an de son Baccalauréat, ayant fait ses vœux perpétuels, il put réaliser le rêve de ses 15 ans : «être missionnaire», «Pour le royaume de Dieu, servir sans frontières !». En, 1950 il prit le bateau pour Madagascar.
Création de l’Ecole du Sacré Coeur (ESCA, 1951)
En 1947, Madagascar avait connu une période de violence qui avait laissé des rancunes profondes qui mettront des décennies à guérir. trois ans après ces événements, Bruno Légaré se retrouve dans le pays «betsileo», à Ambalavao, à 400 km d’Antananarivo, un des foyers de la rébellion. Son tempérament entier le plaça au cœur des revendications de ses élèves dont les pères de plusieurs d’entre eux étaient en prison. Bruno observa, mais il ne se tut pas.
Aussi en 1951 après une seule année passée à Ambalavao, ses supérieurs le placèrent près d’eux dans une école appelée «école européenne Sacré Cœur» (EESC). Comme responsable il ouvrit largement les portes de l’école aux élèves malgaches, ce qui fit de l’EESC, l’ESCA (l’école Sacré Cœur).
Madagascar étant une jeune nation mal préparée à l’indépendance, Frère Romain mit à son programme de donner des élites à l’île. L’Ecole du Sacré Coeur (ESCA) devint une porte d’entrée vers les formations universitaires. Ceci ne se fit pas sans difficulté, et le frère Romain a dû passer par la prison d’Ambohibao, où la « DGID », les partis politiques de Madagascar, envoyait les personnes oposées au régime.
Création d’une école à Tuléar
En 1980, mieux valait pour le frère Romain de prendre ses distances. Il fut décidé qu’il irait à Tuléar, faire pour le grand sud ce qu’il fit pour les Hauts Plateaux, c’est-à-dire créer une nouvelle école de haut niveau sur le modèle de l’ESCA.
Création du village de l’amitié » à Ambatolampy

En l’an 2000, les Frères du Sacré Cœur, qui forment un institut papal, décidèrent pour les 33 pays où ils oeuvrent de continuer leur travail de formation des élites, mais aussi d’ouvrir une fenêtre sur le monde des plus pauvres : « Être à l’écoute de la clameur des jeunes pauvres et sans espérance » selon les termes de Bernard Couvillon, supérieur général de l’Institut. C’est ainsi que Madagascar, « province » indépendante dans l’organisation de l’Église, opta pour un centre de formation professionnelle. C’est-à-dire des ateliers pour personnes en difficulté les décrocheurs (alcooliques, drogués, filles mères, etc.). Frère Romain prit en main ce projet à Ambatolampy, village situé à 70km de la capitale Antananarivo.
« Le village de l’amitié » à Ambatolampy
- Ateliers :
- Menuiserie
- Coupe et Couture
- Promotion féminine
- Mécanique et ouvrage métallique
- Informatique
- Orphelinat
- Dentisterie et appareillage pour handicapés.
- Aires de repos
- Ferme école et complexe laitier
- Pensionnat de 64 lits pour les cas difficiles
- Complexe sportif complet pour les jeunes en difficulté
Décorations
L’action de Frère Romain fût reconnue par les autorités de plusieurs pays :
- A Madagascar : le Grand Croix de l’Ordre national de Madagascar, la plus haute décoration du pays. Officier du sport malgache.
- Au Canada : Membre de l’Ordre royal du Canada.
- Au Vatican : Pro Deo et Ecclesia.
En France : Officier des Palmes académiques, officier du Mérite français et Chevalier de la Légion d’Honneur.
Mandria am-piadanana Frère Romain !
Le Sacré-Coeur et les Soeurs de la Visitation (Visitandines)
Mari-pahatsiarovana ao an-tanànan’ny Toliara
