Etat-Unis

Les États-Unis pour la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid

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Pour justifier cet appel à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid 19, les Etats-Unis estiment que « les circonstances extraordinaires de la pandémie appellent à des mesures extraordinaires ».

Une femme enceinte recevant le vaccin AstraZeneca vaccine au stade de France à Saint Denis au nord de Paris le 23 avril 2021. Photo d’illustration.

BREVETS – Les Etats-Unis ont annoncé mercredi 5 mai qu’ils étaient favorables à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid, une prise de position exceptionnelle à l’heure où les pays pauvres manquent cruellement des précieuses doses, notamment en Inde, frappée par un record de 4.000 morts ces dernières 24 heures.

L’Inde a enregistré 412.000 nouvelles contaminations en 24 heures, selon des données officielles publiées jeudi 6 mai. Cela porte le bilan de l’Inde à plus de 230.000 décès et plus de 21 millions de cas au total, un bilan que des experts jugent largement sous-évalué.

“Il s’agit d’une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie du Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires”, a affirmé la représentante américaine au Commerce Katherine Tai, soulignant l’urgence de la situation.

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué sur Twitter une “décision historique”.

“Nous accueillons chaleureusement et soutenons fortement les propositions de levée des brevets sur les vaccins. Nous travaillerons activement avec nos partenaires pour faire avancer ce dossier”, a réagi sur Twitter Damien O’Connor, ministre néo-zélandais de l’Agriculture et de la Biosécurité.

Une annonce “décevante” pour IFPMA

Pour l’heure, les brevets sont détenus essentiellement par des laboratoires américains qui sont globalement opposés à leur levée car cela les priverait, selon eux, d’une manne financière pour des innovations coûteuses.

Sollicités par l’AFP, Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna n’ont pas directement réagi à l’annonce américaine.

Mais la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA) a jugé “décevante” cette annonce.

“Nous sommes totalement en phase avec l’objectif que les vaccins anti-Covid 19 soient rapidement et équitablement partagés dans le monde. Mais comme nous n’avons de cesse de le dire, une suspension est la réponse simple mais fausse à un problème complexe”, a-t-elle expliqué.

Stephen Ubl, le président de la fédération américaine (PhRMA), a souligné que cette décision pourrait ainsi “affaiblir davantage les chaînes d’approvisionnement déjà tendues et favoriser la prolifération des vaccins contrefaits”.

(source: huffingtonpost.fr)

Sanctions Etats-Unis, Iran: Interview de Michel Ruimy

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Economiste français. – Enseignant dans diverses universités et grandes écoles (en 2004) Professeur à Science po et économiste à la banque de France, Michel Ruimy enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux à ESCP Europe campus de Paris où il est professeur affilié.

Il a participé à de nombreux colloques à l’étranger (Maghreb, Roumanie, Russie, Abu Dhabi…) sur des problématiques notamment liées à la monnaie et aux marchés financiers. Il a également écrit un grand nombre de livres et d’articles consacrés à ces domaines.


Atlantico : Après de nombreuses entreprises françaises comme Total, Airbus, ATS, Peugeot, Renault ou encore BNP Paribas, c’est au tour du groupe français de transport maritime CMA CGM de cesser ses activités en Iran, cédant ainsi aux pressions de l’administration Trump.

Comment expliquer que tous les groupes industriels cèdent à cette pression ?

Michel Ruimy : Le dossier du nucléaire iranien est tout d’abord l’histoire d’une promesse qui s’est évaporée en moins de 3 ans.

Le 14 juillet 2015, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne et l’Iran signent un accord stipulant la levée d’une partie des sanctions pesant sur le pays à condition qu’il restreigne considérablement son programme nucléaire. Cette concession s’accompagne d’une promesse d’afflux d’investissements étrangers censés dynamiser une économie exsangue dont les besoins en infrastructures, ponts, routes, ports, aéroports, usines de traitement des déchets ou d’épuration de l’eau sont gigantesques. Un espoir fou pour les entreprises du monde entier car le marché iranien comprend un peu plus de 80 millions d’habitants, dont 40% ont moins de 25 ans. Un marché quasiment vierge, comme on n’en avait pas connu depuis la chute du mur de Berlin. A l’époque, le cabinet McKinsey tablait sur 1 000 milliards de dollars d’investissements étrangers dans le pays sur les vingt prochaines années quand le gouvernement iranien rêvait, lui, de 50 milliards par an… Lire la suite »