Après une nuit de festivités, l’Éthiopie a inauguré ce mardi matin le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique. Il aura fallu 14 années de travail pour mettre en fonctionnement l’ouvrage de 1800m de long. Une construction contestée par les pays situés en aval du Nil.
La vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et Australe, Victoria Kwakwa avec le président Andry Rajoelina
La Banque mondiale soutient pleinement la mise en œuvre de la Politique générale de l’Etat (PGE) à travers un financement d’un montant de 4,130 milliards de dollars. A ce sujet, le président de la République, Andry Rajoelina, a rencontré la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et Australe, Victoria Kwakwa, en marge du sommet de l’Union africaine en Ethiopie.
C’est la troisième rencontre entre Andry Rajoelina et Victoria Kwakwa qui ont discuté des différents projets relatifs à la PGE. Et grâce aux «Programmes d’investissement de la Banque mondiale à Madagascar», dans plusieurs volets, entre autres la «croissance équitable», le «Développement humain», comprenant l’éducation, la santé, la nutrition et la protection sociale, ainsi que les «infrastructures» incluant l’énergie, les routes et le digital, le pays a alors obtenu 4,130 milliards de dollars pour financer 26 projets. Le Sud est particulièrement priorisé dans le volet «développement durable».
La vice-présidente de la Banque mondiale a manifesté sa confiance envers le président malgache, d’autant plus que ce dernier est déterminé à engager des réformes dans les secteurs du développement de la télécommunication.
L’institution bancaire prévoit cette année une aide budgétaire de 100 millions de dollars après avoir octroyé la même somme l’année passée. Cette aide entre dans le cadre de l’«Opération à l’appui des politiques de développement (DPO)», réparti en trois parties. Les démarches sont déjà en cours pour l’année 2024 et la somme sera immédiatement versée dans les caisses de l’Etat.
Décaissement rapide
Et le président Andry Rajoelina a profité de cette rencontre pour faire part des difficultés rencontrées par le pays à cause du retard dans le décaissement des aides, qui prend énormément de temps et impacte sérieusement les projets.
Pour y remédier, la Banque mondiale a indiqué vouloir travailler avec l’Etat pour accélérer le décaissement et par conséquent, la réalisation des 26 projets. La PGE étant la priorité, les aides fournies par la Banque mondiale devraient permettre de réaliser les projets plus rapidement.
Démocratie
A noter qu’il s’agit de la première participation du président au sommet de l’Union africaine après sa réélection. A cette occasion, dirigeants et hauts responsables africains, dont la Banque mondiale, ont tenu à le féliciter pour la tenue d’une élection démocratique et paisible dans le pays. Madagascar figure d’ailleurs parmi les modèles africains après la validation du processus électoral par la communauté internationale.
«Des élections libres et transparentes, les bases de la démocratie ont été respectées», ont indiqué les participants au sommet. Pour eux, Andry Rajoelina a obtenu la confiance de la population.
Addis-Abeba a conclu un accord avec la région séparatiste du Somaliland en échange d’une potentielle reconnaissance formelle en tant qu’Etat. La Somalie voit rouge.
Manifestation de soutien au gouvernement somalien, à Mogadiscio, le 3 janvier 2024, à la suite de l’accord portuaire signé entre l’Ethiopie et la région séparatiste du Somaliland. ABDISHUKRI HAYBE / AFP
L’accord conclu entre l’Ethiopie et la république autoproclamée du Somaliland pour permettre à Addis-Abeba d’avoir un accès direct à la mer Rouge crée des remous dans la Corne de l’Afrique. En échange de la mise à disposition d’une vingtaine de kilomètres de côte pour une durée de cinquante ans, l’Ethiopie se serait engagée à « reconnaître formellement la république du Somaliland », d’après le « président » somalilandais, Muse Bihi Abdi. Une décision perçue par la Somalie comme une grave atteinte à sa souveraineté.
Les détails de l’accord, présenté le 1er janvier dans la capitale éthiopienne par le premier ministre, Abiy Ahmed, et par Muse Bihi Abdi, doivent être dévoilés dans les prochaines semaines. On ne sait pas encore précisément quelle partie du littoral devrait passer sous contrôle éthiopien, mais les villes de Zeila et Lughaya, non loin de Djibouti, sont évoquées par différentes sources diplomatiques. Addis-Abeba compte y construire un port commercial et une base militaire, ainsi qu’un corridor routier. Le pays pourrait ainsi jouir d’une zone économique exclusive.
L’Ethiopie y trouve un avantage à la fois militaire et économique. Le deuxième pays le plus peuplé du continent, avec 120 millions d’habitants, qui n’a plus de façade maritime depuis l’indépendance de l’Erythrée, en 1993, a perdu l’accès au port d’Assab, après le conflit qui a apposé Addis-Abeba à Asmara, entre 1998 et 2000. Aujourd’hui, plus de 90 % des importations éthiopiennes transitent par le port de Djibouti, à qui l’Ethiopie verse annuellement quelque 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) de droits de port.
« Question existentielle »
Abiy Ahmed a fait de la quête d’un accès à la mer une « question existentielle » pour son pays. Dans son discours du 13 octobre 2023, il a décrit l’enclavement de l’Ethiopie comme une « prison géographique » de laquelle elle devait se libérer. Cette formule avait alerté les pays voisins de la Corne de l’Afrique, inquiets de voir le premier ministre éthiopien mettre à exécution ses menaces et « utiliser la force » au cas où des négociations échoueraient. « La région nage en eau trouble », résume un diplomate djiboutien.
De son côté, le Somaliland devrait récupérer des parts dans deux entreprises éthiopiennes : Ethiopian Airlines, la compagnie aérienne la plus rentable d’Afrique, et le géant des télécommunications Ethio Telecom. Mais il espère surtout être officiellement reconnu comme un Etat souverain. L’ancienne colonie britannique a unilatéralement déclaré son indépendance en 1991, lorsque la Somalie sombrait dans la guerre civile. Mais, depuis sa sécession, le Somaliland n’est pas reconnu par la communauté internationale …
La ministre allemande des affaires étrangères soutient l’idée de « deux sièges permanents au Conseil de sécurité » pour l’Afrique.
Tigré : un bilan « positif » en Éthiopie après deux mois de paix, selon Paris et Berlin
Les cheffes de la diplomatie française et allemande étaient jeudi en visite à Addis Abeba pour soutenir le processus de paix au Tigré, plus de deux mois après l’accord qui a mis fin au conflit dans cette région du nord de l’Éthiopie. Les deux ministres ont jugé « positif » le bilan depuis que la fin des hostilités.
Le gouvernement fédéral et les rebelles de la région du Tigré ont déclaré avoir paraphé un accord pour mettre un terme à la guerre décrite comme particulièrement brutale dans le nord du pays.
Au mois de mars, les deux camps avaient déjà convenu d’une « trêve humanitaire » aux contours flous. Mal encadrée, celle-ci avait volé en éclats le 24 août, et les combats avaient repris au Tigré avec une rare intensité. Pendant plus d’une semaine, fin octobre, alors que les deux délégations discutaient à Pretoria, l’armée fédérale éthiopienne a conquis plusieurs villes stratégiques du Tigré, à grand renfort d’artillerie et de frappes aériennes. Un avantage sur le champ de bataille qui a permis au gouvernement de négocier en position de force en Afrique du Sud.
Depuis quelques semaines, le gouvernement reproche plus ou moins ouvertement aux pays occidentaux, Etats-Unis en tête, de s’ingérer dans ses affaires internes.
Des Ethiopiens vivant en Afrique du Sud protestent contre une prétendue ingérence étrangère, lors d’une manifestation face à l’ambassade des Etats-Unis à Pretoria, le 29 novembre 2021. LUCA SOLA /
« L’ambassade américaine, terroriste ! » Cette diatribe, postée le 27 novembre sur Facebook, émane de Taye Dendea, vice-ministre de la paix, l’équivalent du ministère de l’intérieur en Ethiopie. Dans son message, le responsable politique compare la chancellerie des Etats-Unis à un « cobra qui mord ». Il l’invite également à « quitter l’Ethiopie, et progressivement l’Afrique entière ».
Taye Dendea a rédigé ces mots deux jours après le défilé d’un millier de manifestants devant les ambassades américaine et britannique à Addis-Abeba – des bâtiments déjà largement vidés de leur personnel diplomatique du fait de la dégradation de la situation militaire – pour demander aux deux pays de « ne pas toucher à l’Ethiopie ».
Depuis quelques semaines, le gouvernement éthiopien reproche plus ou moins ouvertement aux pays occidentaux, Etats-Unis en tête, de s’ingérer dans ses affaires internes. Certains, comme le vice-ministre de la paix, vont jusqu’à accuser Washington de collusion avec le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), le parti tigréen à la tête d’une coalition rebelle en guerre contre le premier ministre Abiy Ahmed depuis plus d’un an dans le nord de l’Ethiopie.
Cette récente hostilité de l’appareil d’Etat à l’égard de l’Occident peut se résumer en un hashtag : #NoMore ou #Beka en langue amharique (#Assez). Popularisé sur les réseaux sociaux par la porte-parole d’Abiy Ahmed, le slogan s’est répandu comme une traînée de poudre au sein de la société éthiopienne. Il est brandi en réponse aux appels à un cessez-le-feu de la communauté internationale, après la récente avancée rebelle à moins de 200 kilomètres de la capitale Addis-Abeba.
« Nettoyage ethnique »
C’est pourtant bien le gouvernement éthiopien qui a exhorté Jeffrey Feltman, l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, à venir dans le pays fin octobre pour entamer des pourparlers avec les rebelles du Tigré.
4 buts à 0. La défaite est lourde pour l’équipe nationale malgache de football à l’issue de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Aucun amoureux du football national ne s’y attendait, pas plus que les joueurs. Mais la phase de jeu méconnaissable que les Barea ont démontré notamment durant la première mi-temps où ils ont encaissé les trois premiers buts de la rencontre suffit pour tout expliquer.
Le système 4-2-4 inventé en première mi-temps par Nicolas Dupuis, pour contrer les éventuels assauts des Éthiopiens, très déterminés, après avoir bien préparé ce match, a failli. Il peut s’expliquer par l’absence des milieux de terrain titulaires comme Marco Ilamahiratra et Abel Anicet ou encore Rayan Raveloson. Mais cela n’explique pas pour autant la négligence totale de cette ligne, en alignant seulement deux milieux du terrain : Ibrahim Amada et Zotsara.
La faiblesse du milieu de terrain à partir duquel les Éthiopiens ont développé leur jeu se faisait sentir dès le départ. Carolus qui devait s’occuper de l’aile droite de l’attaque a dû descendre plus bas pour renforcer le milieu du terrain, pour finalement s’éclipser totalement durant la première partie. Le défenseur lateral droit, Romain Métanire s’est malheureusement trop attardé à l’attaque, laissant ainsi Mamy Gervais et Pascal Razaka seuls à l’arrière avec un Jérôme Mombris transparent qui évolue à gauche.
La Salle de Presse du Saint-Siège fait part de l’attention du Pape François pour ce pays africain en proie à un grave conflit interne dans la région du Tigré.
Le Pape François avait reçu en audience le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed le 21 janvier 2019. (Vatican Media)
Un communiqué de la Salle de Presse du Saint-Siège publié ce vendredi 27 novembre en fin de journée fait savoir que le Saint-Père suit les nouvelles en provenance d’Éthiopie, où un affrontement militaire se déroule depuis quelques semaines, affectant la région du Tigré et ses environs. La violence a fait des centaines de morts parmi les civils et des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons au Soudan.
Lors de l’Angélus du 8 novembre dernier, le Pape François, se référant au conflit en cours en Éthiopie, avait déclaré: «Alors que j’exhorte à rejeter la tentation du conflit armé, j’invite tout le monde à la prière et au respect fraternel, au dialogue et à la résolution pacifique des désaccords».
Les affrontements, qui s’intensifient de jour en jour, provoquent déjà une grave situation humanitaire. Le Saint-Père, en appelant à la prière pour ce pays, demande aux parties au conflit de mettre fin à la violence, de sauvegarder la vie, en particulier celle des civils, et de rétablir la paix pour la population, indique encore le communiqué.
Un contexte de guerre qui brise un élan réformiste
Cet appel s’inscrit donc dans le contexte de la guerre en cours dans l’État du Tigré, au nord de l’Éthiopie, près de la frontière avec l’Érythrée voisine. Les informations circulent difficilement, mais il semble que le gouvernement central ait lancé jeudi une offensive majeure contre cette région dissidente.
Le Premier ministre Abiy Ahmed, qui bénéficiait jusqu’à présent d’une image internationale favorable grâce à l’accord de paix signé avec l’Érythrée qui lui avait valu d’être lauréat du prix Nobel de la Paix en 2019,a ordonné jeudi à l’armée de lancer la dernière phase de l’opération militaire déclenchée le 4 novembre contre le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirige la région et dont les dirigeants sont retranchés à Mekele, une ville de 500 000 habitants désormais encerclée par les forces fédérales. Dans ce contexte, plus de 40.000 Éthiopiens se sont réfugiés au Soudan voisin pour fuir le conflit.
Fer de lance de la lutte armée contre le régime militaro-marxiste du Derg, renversé en 1991, le TPLF a ensuite contrôlé l’appareil politique et sécuritaire de l’Éthiopie durant presque 30 ans. Progressivement écarté du pouvoir à Addis Abeba par Abiy Ahmed à partir du moment où celui-ci est devenu Premier ministre en 2018, le parti continue de dominer son fief du Tigré.
Le président de la région dissidente du Tigré a déclaré lundi 23 novembre que son peuple était «prêt à mourir», au lendemain de l’ultimatum lancé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed accordant 72 heures aux dirigeants tigréens pour se rendre.
Près de trois semaines après le début de cette opération militaire visant à restaurer son autorité, Addis Abeba projette d’«encercler» prochainement Mekele, capitale du Tigré et siège du gouvernement local du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Il y a dix jours, M. Abiy avait lancé un premier ultimatum aux soldats tigréens, les appelant à faire défection au profit de l’armée fédérale. Quelques jours plus tard, il avait annoncé que l’intervention entrait dans sa «phase finale».
«Combien de fois (Abiy Ahmed) a-t-il dit trois jours ? Il ne comprend pas qui nous sommes. Nous sommes un peuple de principes et prêt à mourir pour défendre notre droit à administrer notre région», a réagi auprès de l’AFP le président du Tigré et chef du TPLF, Debretsion Gebremichael. «Il s’agit de camoufler la défaite qu’ils ont subie aujourd’hui sur trois fronts. Afin d’avoir du temps pour se regrouper », a-t-il ajouté. M. Debretsion n’a pas précisé de quels «fronts» il parlait.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a affirmé jeudi que l’armée avait vaincu les forces séparatistes dans l’ouest du Tigré, accusant ces dernières de s’être livrées à des atrocités.
Amnesty International dénonce un « massacre » au Tigré