grève JIRAMA
Andry Rajoelina – « Il n’a jamais été question de privatiser la Jirama »
La rencontre entre le président de la République et les représentants du collectif syndical de la Jirama s’est déroulée, hier, au palais d’Iavoloha. Durant quatre heures, les deux parties ont échangé sur la portée du plan de redressement de la Jirama, notamment de son nouveau statut.

Quatre heures. C’est la durée de la rencontre entre Andry Rajoelina, président de la République, et les représentants du collectif des syndicats du personnel de la Jirama, hier.
La tenue de cette rencontre a été annoncée par le président de la République durant son déplacement à Sainte-Marie, vendredi. Chose promise, chose due, donc. Le décor a alors été planté au palais d’État d’Iavoloha. Les échanges ont démarré à 15 heures 30 minutes et n’ont pris fin qu’aux alentours de 19 heures 30 minutes, selon les informations. D’entrée, Andry Rajoelina a tenu à dissiper les doutes sur un point. Il s’agit des appréhensions sur une éventuelle privatisation de la société d’eau et d’électricité.
«Il n’a jamais été question de privatiser la Jirama», déclare le chef de l’État. Il réaffirme ses propos en ajoutant : «Je vous le dis en face, il ne sera pas question de privatisation tant que je serai à la tête du pays.» Le président Rajoelina souligne que l’État est actionnaire à 100 % de l’entreprise d’eau et d’électricité. «Il n’a jamais été question, non plus, d’intégrer d’autres actionnaires», soutient-il face aux représentants du collectif syndical de la Jirama. Une façon de balayer l’éventualité que l’entreprise devienne une société anonyme.
Sans ambages, du côté de l’État, le but, hier, a été de rassurer les employés de la société d’eau et d’électricité et d’apporter des éclairages sur les points qui suscitent des inquiétudes et des interrogations. Raison pour laquelle le locataire d’Iavoloha a crevé l’abcès sur la question épineuse de la privatisation, dès l’entame du rendez-vous. Les appréhensions vis-à-vis du plan de redressement de la Jirama, en particulier sur le nouveau statut de l’entreprise, sont les causes de la grève menée par le collectif syndical des employés.
Durant le piquet de grève, le 8 juillet, à Soanierana, l’éventualité que le nouveau statut prévoirait de faire de la Jirama une société anonyme, avec comme finalité sa privatisation, a été pilonnée par les orateurs. À s’en tenir aux échos des discussions, les mots du Président ont rassuré les représentants du personnel. Indirectement, le chef de l’État s’est également voulu rassurant sur la question d’une éventuelle compression de personnel.
Commission tripartite
Pour leur part, les représentants du personnel de la Jirama ont demandé «une révision de certains points du nouveau statut». En réponse, le Président a proposé la mise en place d’une commission tripartite, constituée par la présidence de la République, la Jirama – dont les représentants du personnel – et le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures, pour étudier les points à revoir. Lire la suite »
JIRAMA – Une grève anachronique
Le collectif des syndicats des employés de la Jirama annonce une grève générale à partir de ce jour. En réponse, le gouvernement affirme être ouvert au dialogue, tout en rappelant la nécessité de respecter les dispositions légales.

Le bras de fer est engagé. Dans une déclaration faite hier, à Mandroseza, le collectif des syndicats du personnel de la Jirama a annoncé “une grève générale”, qui démarre ce jour. Le motif invoqué est la contestation du nouveau statut de la société nationale d’eau et d’électricité.
Tout en soulignant que “la grève est générale”, Anmora Ratovomanarivo, porte-parole du collectif syndical, affirme qu’il ne s’agit pas d’un mouvement isolé. Il soutient également qu’une pétition en faveur de la grève “est signée par les trois mille employés de la Jirama”. Selon la déclaration faite hier, les employés de la société d’eau et d’électricité dénoncent le fait que les changements à venir menaceraient la mission de service public de la Jirama. Le fait que l’entreprise soit appelée à devenir une “société anonyme” est martelé.
“Le nouveau statut introduit une logique de profit, alors que la Jirama devait produire, transporter et distribuer l’eau et l’électricité sans but lucratif”, soutient le collectif syndical. Réagissant à ce sujet dans un entretien diffusé à la télévision nationale, hier, Olivier Jean Baptiste, ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, regrette que la réaction des syndicats au sein de la Jirama découle “d’une incompréhension” du plan de redressement de la Jirama, dont fait partie le statut de l’entreprise.
“Une rencontre est prévue aujourd’hui \[hier] à 16 heures 30 avec ceux qui prévoient de faire grève. Malheureusement, ils ne sont pas venus, malgré une invitation officielle. Les portes du ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures sont toujours ouvertes. Le ministère est disposé à apporter toutes les explications nécessaires pour dissiper les doutes et les incompréhensions”, déclare le ministre Olivier Jean Baptiste.
La question de “privatisation de la Jirama” et une possible “compression du personnel” sont les principaux points visés par les contestations. “Le nouveau statut de la Jirama ne parle ni de privatisation, ni de compression de personnel. Il y est question d’améliorations menant vers le redressement de la Jirama”, assure le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, tout en soulignant le caractère “essentiel et stratégique” de l’approvisionnement en eau et électricité.
Procédure
“Le ministère est toujours ouvert au dialogue. Ce n’est pas juste de prendre en otage la population alors que la divergence Lire la suite »