HRW

La relance du débat sur « l’apartheid » en Israël

Publié le

La mise en garde de Jean-Yves Le Drian sur « le risque fort d’apartheid » en Israël fait suite à la dénonciation de « crimes d’apartheid » par des organisations de défense des droits humains, relançant un débat houleux.

Une des cartes du rapport d’Human Rights Watch (HRW) accusant Israël de « crimes d’apartheid »

Le chef de la diplomatie française a, le 23 mai, mis en garde contre un « risque fort d’apartheid » en cas d’abandon de la solution à deux Etats entre Israël et la Palestine, précisant que, en ce cas, « on aurait alors les ingrédients d’un apartheid qui durerait longtemps ». Dès 2006, Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis et artisan, en 1979, de la première paix israélo-arabe (entre Israël et l’Egypte), publiait un livre au titre provocateur: « Palestine, la paix, pas l’apartheid ». En écho du « camp de la paix » en Israël, il argumentait qu’Israël ne pouvait rester un Etat à la fois juif et démocratique si se perpétuait l’occupation des territoires palestiniens: soit la population de ces territoires accédait aux mêmes droits que les Israéliens, dont l’Etat ne serait plus fondamentalement juif; soit elle serait exclue de ces droits, compromettant le caractère démocratique d’Israël.

LA DENONCIATION DES « CRIMES D’APARTHEID »

Ce débat, aussi ancien donc que l’impasse, depuis deux décennies, du processus de paix, a été relancé par la publication de deux rapports d’organisations de défense des droits humains, B’Tselem en Israël en janvier 2021, puis Human Rights Watch (HRW) aux Etats-Unis, trois mois plus tard. Pour B’Tselem, le « régime de suprématie juive entre le Jourdain et la Méditerranée » est de l’ordre de « l’apartheid », car il repose sur des droits garantis à la population juive sur l’ensemble de cet espace, alors que la population arabe ressort de quatre statuts différents suivant son lieu de résidence.

Lire la suite »