Isabelle Delattre

UE Isabelle Delattre – La porte pour l’Europe

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Deux hauts diplomates « oustés » par le régime Rajoelina: Isabelle Delattre, ambassadeur de l’Union Européenne, et l’ex MAE malagasy Richard Randriamandrato (derière elle sur la photo) sur l’affaire de vote à l’ONU.

Le gouvernement malgache vient d’obtenir le rappel d’Isabelle Delattre, qui est donc de facto la future ex-ambassadrice de l’Union européenne (UE) à Madagascar. Il est reproché à cette diplomate affectée à Madagascar en 2022 d’avoir effectué une série de déclarations critiques contre le pouvoir, en particulier au sujet des élections, du fonds d’entretien routier, et de la décision de castration chirurgicale pour les violeurs. Comme il n’est pas possible d’octroyer les diplomates vazaha avec la même ration de gagazo généreusement distribuée aux opposants et lanceurs d’alerte malgaches, Mme Delattre a donc « juste » été déclarée persona non grata. Mais tant pour les vazaha que les gasy, la méthode a pour but de servir d’exemple pour intimider le reste et l’encourager à rester « dans le droit chemin ».

Isabelle Delattre vient donc d’apprendre un principe de base de la survie des diplomates dans notre pays : seuls l’approbation, le silence, ou mieux encore l’obséquiosité, sont des attitudes acceptables. Tout autre comportement sera immédiatement perçu comme une ingérence inacceptable et un affront dans un pays qui se dit jaloux de sa souveraineté, même s’il vient de voter pour un chef d’État qui a quémandé la nationalité de l’ancien colonisateur.

On note toutefois que depuis la révélation de sa nationalité française, Andry Rajoelina fait feu de tout bois pour tenter de la faire oublier, et saisit la moindre occasion d’apparaître comme un patriote émérite et sans concession. Après les différentes agitations autour du Rova d’Antananarivo, du taom-baovao malagasy ou du 29 mars, aujourd’hui il tente d’apparaître comme le valeureux nationaliste qui ose virer une diplomate vazaha, ce qui ne pourra que provoquer les bravos et les vivats de son fan-club. Il y a donc une première lecture possible de ce coup de tonnerre dans l’ambiance habituellement feutrée des couloirs de la diplomatie : faire exprès de sur-jouer la réaction pour pouvoir se draper du nationalisme le plus sourcilleux.

On rappelle qu’Isabelle Delattre n’est pas la première victime de la susceptibilité des dirigeants malgaches. L’ambassadeur français François Goldblatt avait été remis à son gouvernement par le régime Rajaonarimampianina en 2015 pour avoir osé critiquer le limogeage du directeur général du Trésor. L’ambassadeur français Gildas le Lidec avait été éjecté d’Ambatomena à la demande de Marc Ravalomanana qui le soupçonnait de porter « le mauvais œil » dans les pays où il était en poste. Enfin, on murmure dans les couloirs du ministère des Finances que Marc Ravalomanana aurait aussi obtenu en 2008 le rappel du Représentant résident de la Banque mondiale Robert Blake, qui n’ouvrait pas assez grand et assez vite les robinets pour soutenir la volonté présidentielle de chouchouter Toamasina, et ce après la défaite de son parti dans la Capitale lors des municipales de 2007.

Par conséquent, il y a également une deuxième lecture possible à la réaction du clan Rajoelina dans le cas Delattre. Le tempérament narcissique du chef de l’État actuel fait qu’il ne supporte pas d’être distancé par des rivaux. Tout comme il a voulu se créer artificiellement un 6ème dan en art martial pour pouvoir, au moins sur le papier, égaler le député de Toliara Siteny Randrianasoloniaiko, il se hisse à sa manière au niveau des présidents Rajaonarimampianina ou Ravalomanana en demandant le renvoi d’un ambassadeur.

Le dilemme du diplomate vazaha à Madagascar

Ici se pose donc une question essentielle : quel est le comportement attendu d’un chef de mission diplomatique à Madagascar ? Il y a en effet un dilemme évident.

D’une part, il y a la nécessité de maintenir de bonnes relations avec le pays hôte afin de pouvoir travailler correctement. Cela encourage le cirage des pompes étatiques et gouvernementales. Malgré le fait qu’ils soient très bien informés des réalités du pays, les ambassadeurs font souvent le choix d’accepter de servir la propagande du pouvoir, sous prétexte de remplir leur mission de servir la coopération bilatérale ou multilatérale. Et par ricochet, soigner leur carrière personnelle qui ne peut que bénéficier d’un parcours brillant dans les pays d’affectation. Lire la suite »

Isabelle Delattre, convoquée par le MAE : Ambassadrice de l’Union européenne

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Isabelle Delattre connaît bien le dossier Madagascar même avant sa nomination en tant qu’ambassadrice de l’Union européenne dans le pays en 2022.

Les relations diplomatiques entre Madagascar et l’Union européenne vont-elles connaître un coup de froid après la convocation de l’ambassadrice de l’Union européenne, Isabelle Delattre, par la ministre des Affaires étrangères, jeudi dernier ? Cette rencontre, qui a duré plus d’une heure, fait suite aux déclarations publiques de l’ambassadrice, jugées controversées par le gouvernement.

L’ambassadrice de l’Union européenne, Isabelle Delattre, a été convoquée par la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata. Jeudi dernier, dans la matinée, cette diplomate s’est rendue au bureau de la cheffe de la diplomatie à Anosy pour répondre à sa convocation. La rencontre aurait duré plus d’une heure entre les deux personnalités. L’intervention d’Isabelle Delattre lors d’une conférence de presse le lundi 26 février dernier a été au centre des discussions.

Manque de suivi

Les propos de l’ambassadrice de l’Union européenne ont suscité de vives réactions au sein du gouvernement. La diplomate a critiqué ouvertement certaines politiques nationales, notamment la nouvelle disposition pénale relative à la castration des auteurs de viol, qualifiant cela de « violation de la Constitution malgache ». Elle a également exprimé des préoccupations quant à l’état des routes dans le pays et à l’insuffisance de moyens financiers pour leur entretien, ainsi que sur le manque de suivi des recommandations de l’Union européenne en matière électorale.

Avertissement

L’ambassadrice de l’Union européenne n’a pas mâché ses mots pour aborder ces réalités face à la presse. Puis, elle a visiblement touché la corde sensible du régime et s’est vite fait remonter les bretelles. Ses propos ont déclenché une réaction rapide de la part du gouvernement, qui a donc convoqué Isabelle Delattre pour clarifier ses déclarations. Cette démarche, bien que courante dans le cadre diplomatique, est interprétée comme un avertissement à l’égard de la diplomate en poste dans le pays.

France

Il convient de noter que cette convocation n’est pas sans précédent. En 2019, l’ancien ambassadeur de France, Christophe Bouchard, avait été également convoqué par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Liva Tehindrazanarivelo, pour discuter des questions sensibles concernant les îles Éparses. Cependant, c’est la première fois qu’un ambassadeur de l’Union européenne subit une telle réaction sous le régime actuel.

Tension

Face à la réaction du gouvernement, les partisans du régime ont pris la défense de celui-ci, contredisant les déclarations de l’ambassadrice. Isabelle Delattre a essuyé des critiques de la part de certains hauts responsables, notamment des députés et ministres. Cette confrontation souligne les tensions entre Madagascar et l’Union européenne, mettant en lumière les divergences d’opinion sur des questions clés. Dans ce contexte de tension diplomatique, il reste à voir comment les relations entre Bruxelles et Antananarivo évolueront dans les prochaines semaines.

(source: Rija R – Midi M/kara)

Energie: L’Union européenne souligne l’urgence du projet Volobe

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Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de l’Union européenne (UE), multiplie les rencontres avec les autorités malgaches ces derniers temps. Dans l’un de ces entretiens, elle a notamment souligné l’urgence de démarrer la construction de la centrale hydroélectrique de Volobe, mettant en avant son importance pour le développement humain et économique. L’UE soutient le projet avec un don de 20 millions d’euros, représentant environ un tiers de la contribution de l’État. Cependant, malgré la signature du mémorandum d’entente en 2016, le projet a pris du retard, notamment en raison de négociations sur le prix du kilowattheure.

La centrale hydroélectrique de Volobe, une fois opérationnelle, produira 120 mégawatts, couvrant 40% de la consommation annuelle nationale d’électricité. Cela bénéficiera à plusieurs régions du pays en résolvant partiellement le problème de l’insuffisance énergétique. Les retards dans le projet ont des conséquences financières et structurelles, entraînant des surcoûts dus à la production d’électricité par des moyens plus coûteux, comme les solutions thermiques.

Le financement du projet, estimé à environ 550 millions d’euros, reste un obstacle majeur à son avancement. Alors que la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV) cherche des partenaires et des bailleurs, le manque de fonds retarde le début des travaux. Des discussions sont en cours avec des acteurs tels qu’Électricité de France (EDF) pour soutenir le projet. Ce retard impacte également les finances publiques, augmentant les dettes et affectant les fonds d’entretien des routes.

Isabelle Delattre Burger souligne l’importance de concrétiser rapidement les projets hydroélectriques de Volobe et Sahofika pour éviter des dommages collatéraux sur l’économie et les infrastructures du pays. Malgré les efforts pour réduire les coûts pour les consommateurs, les retards ont des répercussions négatives, nécessitant une action urgente pour assurer le développement énergétique et économique de Madagascar.

(source: madagascar-tribune.com)

Union européenne: « frustration et désapointement », des « faiblesses » dans la gouvernance

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Le message clair adressé par l’U.E. – Manaitra ny Fanjakana malagasy amin’ireo asa tokony ho laharam-pahamehana

L’ambassadrice de l’Union Européenne, Isabelle Delattre, a aussi regretté l’absence de moyens pour entretenir les routes

L’Union Européenne constate que les recommandations qui ont été émises après l’élection présidentielle de novembre dernier n’ont pas été prises en considération. Cette grande institution a pris acte de la victoire du président Andry Rajoelina, mais elle a accompagné cette reconnaissance de nombreuses observations sur la manière dont le processus électoral s’est déroulé. Rien n’a changé, affirme son ambassadrice qui  manifeste son appréhension pour la tenue des prochaines élections. Elle rejoint, dans son appréciation, celle des plateformes de l’opposition, Firaisankina et kolektifan’ny Malagasy, qui demandent un assainissement du processus électoral.

Le message clair  adressé par l’U.E.

Trois mois après le scrutin présidentiel, le pouvoir en place a établi un calendrier  permettant de poursuivre le processus électoral. Mais il n’a tenu aucun compte des observations de la communauté internationale et suit les mêmes règles qu’auparavant. Les membres de l’opposition et les organisations de la société civile ont continué à exprimer leur désappointement devant le maintien du processus qui a été vivement critiqué. Aucune réforme  n’a eu lieu et le pouvoir a décidé d’organiser les législatives et les communales  au début du deuxième semestre de cette année. L’opposition a décidé de réagir. Elle est aujourd’hui représentée par deux  plateformes qui ont décidé de s’affirmer. Le kolektifan’ny Malagasy maintient ses positions et réclame l’assainissement du processus électoral. Le Firaisankina ne manifeste plus aucune hésitation et va jeter toutes ses forces dans les batailles électorales en cours. Les réserves émises par l’Union Européenne doivent cependant être prises au sérieux. L’appui  des partenaires étrangers n’est pas pour le moment acquis et un dialogue constructif va être entamé avec le pouvoir en place. Le message envoyé est suffisamment  clair.

(source: Patrice RABE  – Midi M/kara)


Vondrona eoropeana: miandry fifampiresahana amin’ny mpiandraiki-panjakana sy ny CENI – « recommandations non appliquées, absence de clarification: Nous sommes régulièrement frustrés, ça (lois et règlements) n’aide pas à la transparence sur le financement des partis, nous souhaitons entamer un « vrai » dialogue avec le gouvernement … », hoy ny ambasadaoro eoropeana Isabelle Delattre tamin’ny mpanao gazety.

Fanolanana zaza: « tsy manaja ny Lalàm-panorenana malagasy sy ny fifanarahana iraisam-pirenena ihany koa ny famosirana ny mpanolana », hoy izy