Jordanie
Jordanie, mémoire du proche d’Orient
De Pétra la nabatéenne à Jerash la romaine, en passant par le Wadi Rum, le désert mythifié par les exploits de Laurence d’Arabie, ce DVD Guide arpente la Jordanie comme une machine à explorer l’histoire. Une histoire hors du commun, qui à bien des égards recoupe la nôtre. En filmant tous les sites les plus marquants du pays, Pierre Brouwers a rendu le passé tangible et d’autant plus aisé à comprendre que la caméra, dès que l’occasion se présente, nous en montre les prolongements dans la vie quotidienne des Jordaniens. Une parfaite initiation aux trésors du Proche-Orient.
Des Juifs au mont du Temple: La Jordanie avertit contre toute violation du statu quo
842 fidèles juifs ont visité le site ; les Palestiniens se sont barricadés à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa pendant la nuit, faisant craindre de nouveaux affrontements

Les visiteurs juifs ont été autorisés à se rendre sur le mont du Temple dimanche matin, quelques heures après qu’un certain nombre de Palestiniens se sont barricadés à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa pendant la nuit, ce qui a ravivé les craintes de nouveaux affrontements.
La police israélienne a décidé de ne pas entrer dans l’enceinte du bâtiment aux premières heures de la matinée, vraisemblablement pour éviter des scènes de violence et tout débordement éventuel.
Selon la Douzième chaîne, la police a reconnu que les personnes barricadées à l’intérieur « n’avaient pas apporté avec elles le genre d’objets » qui auraient pu provoquer un incident violent ; elles ont été « évacuées » au petit matin « dans un calme relatif », alors que les visiteurs juifs commençaient à arriver sur le site.
Toutefois, certains fidèles musulmans auraient été empêchés d’accéder au site pour la prière du ramadan.
À l’issue des prières du Faïr [de l’aube], la police a commencé à autoriser les visiteurs juifs à pénétrer dans l’enceinte sensible, sous bonne garde et par groupes d’environ 20 personnes.
Selon un groupe d’activistes du mont du Temple, il y a eu 842 visiteurs juifs dimanche, et 1 041 au total pendant la fête de Pessah, ce qui représente une augmentation de 43 % du nombre moyen de visites juives.
Certains fidèles musulmans présents sur le site ont hurlé sur les visiteurs juifs, mais aucun acte de violence physique n’a été signalé.
Dans une déclaration, le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné les visites juives sur le mont du Temple dimanche, mettant en garde contre les « conséquences catastrophiques » si Israël ne mettait pas fin à ce qu’il considère comme des violations du statu quo sur le fragile site sacré.
Le communiqué prévient « que la violation par les forces de police israéliennes du caractère sacré de la sainte mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Qudsi Al-Sharif et l’agression des fidèles dans une nouvelle tentative de la vider de ses fidèles, en préparation d’incursions majeures dans la mosquée, pousseront la situation vers plus de tension et de violence, ce dont tout le monde paiera le prix ».

Une déclaration légèrement différente publiée par Petra en arabe indique clairement que la Jordanie condamne les visites juives sous la protection de la police israélienne et note que seules les prières musulmanes sont autorisées sur le site. Elle revendique la compétence exclusive du Waqf [islamique de Jérusalem soutenu par la Jordanie], qui administre le site.
« Le gouvernement israélien porte la responsabilité de l’escalade à Jérusalem et dans tous les territoires palestiniens occupés, ainsi que de la détérioration qui va s’aggraver s’il ne met pas fin aux incursions sur le lieu saint ou à la « terrorisation » des fidèles, peut-on lire dans la déclaration.
Israël a juré à plusieurs reprises de maintenir le statu quo sur le site, selon lequel les Juifs sont autorisés à s’y rendre – sous de nombreuses restrictions et seulement pendant des heures limitées – mais pas à y prier. Cependant, les Juifs sont de plus en plus souvent autorisés à y prier tranquillement, tandis que les Palestiniens sont à l’origine de violences sur le site et ont unilatéralement désigné davantage de parties du site pour la prière.
Israël a pris le mont du Temple et la Vieille Ville de Jérusalem à la Jordanie lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Il a toutefois permis au Waqf jordanien de continuer à exercer son autorité religieuse sur le mont. En vertu du traité de paix de 1994, Israël a reconnu le « rôle spécial d’Amman… dans les lieux saints musulmans de Jérusalem ».
La Jordanie ouvre un consulat général à Laâyoune, la 20e représentation diplomatique dans les provinces du sud du Maroc
Le ministre jordanien des Affaires étrangères : Sur la question du Sahara, la Jordanie «a été et restera toujours aux côtés du Maroc»

Le Royaume hachémite de Jordanie a ouvert jeudi un consulat général à Laâyoune, la 11e représentation diplomatique inaugurée dans la capitale du Sahara marocain depuis un peu plus d’un an. La cérémonie d’ouverture de ce consulat a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et le vice-Premier ministre, ministre jordanien des Affaires étrangères et des expatriés, Ayman Al-Safadi.
Pour M. Bourita, l’ouverture par la Jordanie d’un consulat général à Laâyoune est une réaffirmation de la solidarité constante et historique de ce pays arabe frère avec le Maroc dans toutes ses actions pour la défense de ses intérêts et causes fondamentales. La décision de S.M. le Roi Abdallah II d’ouvrir un consulat à Laâyoune et son soutien à la restauration de la libre circulation civile et commerciale à Guergarate constituent la manifestation du soutien constant que ne cesse d’exprimer le Royaume hachémite de Jordanie aux actions entreprises par le Maroc pour la défense de ses intérêts nationaux et sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire, a ajouté le chef de la diplomatie marocaine.
M. Bourita, qui s’exprimait lors d’un point de presse conjoint avec Ayman Al-Safadi à l’issue de la cérémonie inaugurale, a souligné que le Maroc «salue vivement» ces positions, rappelant la participation d’une importante délégation jordanienne, toutes tendances politiques et sociales confondues, à la Marche verte en 1975 comme l’expression de la solidarité du peuple jordanien avec le Maroc pour le recouvrement de l’ensemble de son territoire. Il a fait savoir que l’ouverture de ce consulat est un événement de «grande importance» qui restera «gravé à jamais dans la mémoire du peuple marocain», à l’image de toutes les «nobles» marques de soutien et de solidarité exprimées par la Jordanie avec le Maroc pour le triomphe de ses causes sacrées.
Le ministre a mis en relief à cette occasion les liens solides d’amitié et de fraternité qui existent entre les dirigeants des deux pays, S.M. le Roi Mohammed VI et S.M. le Roi Abdallah II, ainsi que la solidarité agissante et la coordination permanente entre les deux Royaumes frères et leur volonté commune de développer leur coopération fructueuse pour en faire un modèle de coopération entre les pays arabes. Le ministre des Affaires étrangères a en outre mis l’accent sur la concertation politique entre les deux pays pour le développement de l’action arabe commune et la défense des causes arabes, en particulier la cause palestinienne que S.M. le Roi place au même rang que la question du Sahara, soulignant le rôle important joué par le Comité Al-Qods, présidé par S.M. le Roi, et la tutelle hachémite historique sur les Lieux saints chrétiens et musulmans à Al-Qods Acharif.
Bientôt des JMJ du monde arabe?

Une Journée mondiale de la jeunesse impliquant les jeunes des régions arabes : telle est la proposition de la Conférence épiscopale des régions arabes (CELRA) qui s’est réunie à Rome pour sa 70e assemblée plénière du 17 au 20 février à l’Institut Maria Santissima Bambina. L’idée, rapporte le Patriarcat latin de Jérusalem, est de l’organiser en Jordanie et de l’appeler JMJ, Journée mondiale de la jeunesse des régions arabes. Lors de l’ouverture des travaux, chaque membre de la conférence épiscopale a présenté un aperçu de la situation sociale et pastorale de son pays et de son diocèse. Lors d’une session présidée par le cardinal Michael Czerny, sous-secrétaire de la section des migrants et des réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, l’Exhortation apostolique post-synodale du pape François « Querida Amazonia » a été discutée.
Étaient également à l’ordre du jour les lignes directrices pour l’application concrète du Motu proprio Vos estis lux mundi, qui contient les règles de procédure pour lutter contre le phénomène des abus dans l’Église. Le Cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est ensuite revenu sur le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la fraternité commune, qui est entré dans sa phase délicate de réception. Signé l’année dernière par le Pape François et le grand imam d’al-Azhar Ahmed Al-Tayeb, cette déclaration entend avoir une portée universelle et sa réception est destinée à influencer les relations sociales, politiques et religieuses au niveau mondial.
Avec le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, les prélats de la CELRA ont également abordé le thème de la « synodalité dans la pratique de l’Église« . Dans son discours, le cardinal a invité à surmonter toute forme d’individualisme et d’autoritarisme clérical en faveur d’une collaboration plus intime et plus efficace à tous les niveaux, de la paroisse au diocèse, travaillant ainsi « comme Église ». Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, a enfin fait le point sur les dynamiques diplomatiques du Saint-Siège dans ses relations avec les autres États. La prochaine assemblée plénière de la Conférence épiscopale des régions arabes aura se tiendra au Liban en février 2021.
Tiziana Campisi- Vatican News