junte Mali

Mali: Le Colonel Assimi Goïta interdit l’activité de toutes les ONG financées par la France

Publié le

Le Mali ne quémande pas l’aide au développement de la France et n’a aucun regret à ne plus la recevoir. C’est pourquoi le Colonel Assimi Goïta et ses hommes accueillent la décision de la France de suspendre l’aide au développement en faveur du Mali avec flegme. En retour, les autorités maliennes réagissent là où personne ne s’y attendait.

ASSIMI GOITA © Fournis par AfrikMag

Le bras de fer continue entre la France et le Mali. Il s’est déporté désormais sur le plan économique. C’est la France qui la première a tiré, en suspendant l’aide au développement en faveur du Mali. Mieux, elle a aussi pris la décision de financer directement les ONG qui sous sa férule travaillent sur le territoire malien. Laissant passer le soufflet, les autorités maliennes ont décidé de réagir, le Colonel Assimi en premier.

Dans un communiqué rendu public dans la soirée du 21 novembre, les hommes du Colonel Assimi Goïta ont rendu publiques les mesures de rétorsion du Mali. Plus aucune ONG opérant au Mali sous financement de la France ne mènera des activités à partir de ce jour,  » y compris dans le domaine humanitaire », martèle communiqué lu par le Premier Ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga.

Invitant les Maliens à la sérénité, les hommes du Colonel Assimi Goïta expliquent qu’en fait la France fait juste de la diversion et de la manipulation. En effet, selon les autorités maliennes, c’est depuis février 2022 que la France a notifié l’arrêt de l’aide au développement au Mali par voie diplomatique. C’est pourquoi le Mali pense que l’arrêt de cette « aide déshumanisante » par la  » junte française » contribue à la restauration de « la dignité bafouée » du peuple malien.

(source: AfrikMag)

Au Mali, la junte expulse l’ambassadeur de France sur fond de tensions croissantes

Publié le

Les autorités maliennes ont donné 72 heures à l’ambassadeur Joël Meyer pour quitter le pays.

Rey Byhre / Reuters – Sur fond de brouille entre Paris et Bamako, les autorités maliennes ont demandé à l’ambassadeur de France de quitter le pays sous trois jours (photo d’archive d’opposants à la présence française au Mali, prise en août 2020).

SAHEL – Les autorités maliennes, dominées par les militaires, ont décidé d’expulser l’ambassadeur de France, a annoncé la télévision d’Etat ce lundi 31 janvier. Une étape de plus dans la brouille qui oppose Bamako et Paris

“Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures”, a annoncé un communiqué lu par la télévision d’État.

La France, acteur majeur de la lutte contre le jihadisme au Sahel

Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations “hostiles” de responsables français à leur encontre.

Cette convocation marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013. Les relations n’ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique.

La France, elle, continue d’être un des acteurs les plus engagés face à la menace jihadiste dans la région. Au Sahel, un soldat français a notamment perdu la vie dans une attaque au mortier survenue fin janvier contre une base militaire à Gao. Au même moment, au côté des forces burkinabées, les militaires français avaient mené différentes offensives, tuant une soixantaine de jihadistes.

La junte “irresponsable” pour Paris

Ce qui n’empêche donc pas les tensions de rester très vives entre le pouvoir malien et Paris. Le 25 janvier dernier, la ministre des Armées Florence Parly déclarait que la junte multipliait “les provocations”. Son collègue des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian deux jours après, qualifiait la junte d’“illégitime” et ses décisions d’“irresponsables”, après que les autorités maliennes ont poussé le Danemark à retirer son contingent de forces spéciales.

L’expulsion de Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, “fait suite aux propos hostiles et outragés du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment, à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées”, dit le communiqué lu à la télévision malienne, canal de communication privilégié des autorités.

“Le gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement de relations amicales entre nations”, ajoute le texte, dans lequel Bamako “réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence”. Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait prévenu vendredi que son pays n’excluait “rien” dans ses relations avec la France.

Le Mali de plus en plus isolé

La junte est entrée ces derniers mois en résistance face à une grande partie de la communauté internationale et des partenaires du Mali, qui pressent pour un retour des civils à la tête du pays.

La France et ses alliés européens s’alarment aussi de l’appel fait, selon eux, par la junte aux mercenaires de la sulfureuse société russe Wagner, groupe réputé proche du Kremlin, accusé d’exactions en Centrafrique et engagé sur d’autres théâtres. La junte persiste à démentir.

La junte, qui entend se maintenir plusieurs années à la direction du Mali, s’est braquée face aux pressions en invoquant la souveraineté nationale. Les officiels maliens s’en sont eux-mêmes durement pris à la France, ainsi qu’à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali.

Lire la suite »