monarque britannique
Elizabeth II : reine de la décolonisation, la monarque a permis à Londres de garder son influence
Lors de sa disparition, le 8 septembre, la monarque régnait encore sur 15 Etats, dont le Canada et l’Australie, la Jamaïque et les Bahamas. Et était à la tête du Commonwealth, qui réunit 56 pays – dont l’Inde et l’Afrique du Sud.

Au moment où Elizabeth II est couronnée, le 2 juin 1953, « l’Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais » est déjà ébranlé par la perte, six ans auparavant, de son joyau, l’Inde. Pourtant, sortie vainqueure de la seconde guerre mondiale et charmée par la nouvelle reine, la Grande-Bretagne se voit encore comme une puissance mondiale. « Le pays et le Commonwealth n’étaient pas loin du royaume des cieux » le jour du couronnement, assure quelques jours plus tard avec satisfaction l’archevêque de Canterbury.
Fort de son pragmatisme, le pays met alors en route les changements institutionnels et les assouplissements qui, au fil des décennies et du processus de décolonisation, permettront à Elizabeth II de conserver une dimension internationale.
Pour permettre de garder l’Inde, devenue une République en 1950, dans le giron de la Couronne, le titre de la nouvelle souveraine est modifié. Alors que son père, George VI, était « roi des dominions britanniques d’outre-mer », Elizabeth II régnera sur « ses autres royaumes et territoires ». Le « royaume », qui désignait la totalité de l’Empire britannique, renvoie désormais à une série d’Etats, non nécessairement « britanniques » et qui peuvent être des républiques.
Cet arrangement, qui rompt avec le vieux principe selon lequel la reine est la cheffe de l’Etat de tous les pays du Commonwealth, permettra d’y conserver le Pakistan (devenu une république en 1956), l’Afrique du Sud ou l’île Maurice (1992). Alors que son père avait été « empereur des Indes », Elizabeth II sera « cheffe du Commonwealth », un vocable longtemps synonyme d’Empire, mais habilement conservé pour désigner un ensemble d’Etats indépendants liés historiquement et économiquement à Londres.
Gouverner « selon les lois et coutumes »
En 1953, la nouvelle monarque règne sur pas moins de quarante-six territoires – sept dominions autonomes et trente-neuf colonies et protectorats administrés depuis Londres par le Colonial Office. Son serment solennellement prononcé en la cathédrale de Westminster contient un engagement à gouverner « selon les lois et coutumes » de chacune de ces « possessions » et chacun de ces « territoires » qui incluent le Canada, l’Australie, le Pakistan, Ceylan et l’Union sud-africaine.
Soixante-neuf années plus tard, au moment où la reine disparaît, les quarante-six territoires maintenus dans la Couronne lors de son avènement sont indépendants, souvent depuis longtemps, et le planisphère de l’Empire constellé d’immenses zones roses sur tous les continents relève de l’histoire ancienne.
(source: lemonde.fr)
Le monde unanime dans ses hommages à la reine Elizabeth II

Minute de silence à l’ONU, drapeaux en berne sur le Capitole mais aussi dans le sultanat d’Oman, jours de deuil au Brésil ou en Jordanie, les marques de respect se sont multipliées
Le monde s’est associé jeudi au deuil des Britanniques après la mort d’Elizabeth II, « une reine de coeur » dont « la dignité » et « le sens du devoir inaltérable » ont suscité une pluie d’hommages unanimes.
Adressant « leurs pensées » à la famille royale et à son peuple, chefs d’Etat ou de gouvernement se sont dits personnellement affectés par le décès de la souveraine qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.
Minute de silence à l’ONU, drapeaux en berne sur le Capitole mais aussi dans le sultanat d’Oman, jours de deuil au Brésil ou en Jordanie, les marques de respect se sont multipliées aux quatre coins du globe.